La Prière de L'humble.

23 OCTOBRE 2022.
Dimanche, 30ème Semaine du Temps Ordinaire — Année C.

Lectures : Si 35, 15b-17.20-22a ; Ps 33 (34), 2-3, 16.18, 19.23 ; 2 Tm 4, 6-8.16-18 ; Lc 18, 9-14.

« La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable… » (Si 35,21)
Un proverbe Chinois dit : « Les pauvres donnent leur aumône de manière humble, l'homme riche les jette avec mépris. » Et un proverbe Allemand ajoute : « Moins sont les mots, meilleurs est la prière. »
« Un pauvre crie ; le Seigneur entend. » C'est tout ce dont il s'agit dans la prière. Nous venons devant le Seigneur en toute humilité et avec la docilité des enfants. Nous lui présentons nos pétitions et attendons sa réponse divine. La prière est avant tout un exercice d'humilité. Le Seigneur entend la prière des pauvres et de l'humble parce que leurs prières commencent dans un endroit beaucoup plus proche du cœur de Dieu. Le Saint-Père, dans son Audience Générale du 5 octobre 2022, a bien dit de la prière : « La prière, non comme les perroquets. Non : la prière comme familiarité et confiance en Dieu ; la prière des enfants à leur Père ; la prière avec le cœur ouvert… » Et nous pourrions revenir avec ces paroles de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus. « Pour moi, la prière c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie (Ste. Thérèse de l’Enfant-Jésus, ms. autob. C 25r). » CEC 2558
Cette définition enfantine donne le vrai sens de la prière, quelque chose qui jaillit du cœur ; quelque chose rempli de simplicité ; et surtout un acte d'amour et de dépendance. Comme nous pouvons le remarquer, les lectures d'aujourd'hui portent sur la prière et surtout la prière qui répond à l'approbation de Dieu.
La première lecture et l'Évangile mettent l'accent sur la dimension de l'humilité dans la prière. Le sage dit : « La prière du pauvre traverse les nuées​​... » Dieu est hostile à l'arrogance et à l'auto-glorification dans la prière. Nous ne venons pas à lui du sommet de nos mérites et de nos réalisations. La prière n'est pas un inventaire de nos aptitudes. Il s'agit d'une communication cœur à cœur construite sur la confiance mutuelle et l'humilité. Le Seigneur sait qui nous sommes et de quoi nous sommes capables. Nous venons à lui dans la prière soit pour le remercier ou supplier sa miséricorde pour notre infidélité et nos échecs. L'Ecclésiaste ajoute : « Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. »
L'évangile vient prouver parfaitement ce fait. Le Seigneur Jésus, par la parabole du Pharisien et du Publicain dans le Temple, nous dit non seulement ce que la prière n'est pas et aussi que Dieu est vraiment un juge qui n’estime pas les personnalités. Il ne compte pas la vantardise de l'homme mais plutôt l'humilité.
Nombreux sont-ils, pour lesquels la prière est une litanie de réalisations et d’accomplissements. Comme le Pharisien, ils veulent impressionner, prouver à quel point ils sont justes. En vérité, le Pharisien a fait tout ce qu'il a mentionné et il a raison de dire qu'il n'est pas comme les autres et même pas comme le Publicain. Dans la société Juive, les Pharisiens sont respectés pour leur droiture et leur sentiment de propreté ou de pureté. Ce sont de bons adeptes de la loi, prudent vis-à-vis de leur image, et veulent de toutes les manières gagner le respect des gens. Néanmoins, devant Dieu, bien qu'il soit important de garder la droiture, il est plus précieux d'être humble. Ainsi, la conclusion que la prière du Publicain, connu par tous comme un pécheur public a été entendue et non celle du Pharisien. Car, le Publicain est venu à Dieu conscient de son néant, plein de contrition et après un examen approfondi de conscience. « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » Tandis que le Pharisien, en réalité, n'a même pas prié. Il n'a rien demandé à Dieu. Il est juste venu lui dire que lui est différent des autres.
À travers cette parabole, nous sommes avertis de notre relation avec Dieu et au sujet de nos prières. Luc a présenté la raison pour laquelle Jésus a donné à cette parabole : « à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. » Si vous priez de vous en vous offrant en spectacle et méprisant les autres, Dieu vous humiliera. Car, il rejette les puissants de leurs trônes et élève les humbles.
Priant, nous devons faire comme Paul, que nos vies soient déversées comme une libation, accepter en
toute humilité de mener le bon combat. Ce n'est qu'à ce prix que nous pourrions, comme Paul, attendre la couronne de gloire, la récompense que le Seigneur à préparer pour les humbles. Il est un juste juge. Il voit et sait tout. Il ne fait aucune partialité et ne regarde aucune personnalité.

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