Miséricorde et Salut.

30 OCTOBRE 2022.
31ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C.

Lectures : Sg 11, 22 – 12, 2 ;Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14 ; 2 Th 1, 11 – 2, 2 ; Lc 19, 1-10.

« ‘Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur.’... ‘Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.’ »              

Un proverbe Latin dit : « La reconnaissance du péché est le commencement du salut ». Et un proverbe Philippin ajoute : « La miséricorde réside en Dieu ; les actions sont aux hommes. »

La miséricorde de Dieu est ce qui nous ouvre au salut. Sans le pardon du Seigneur, nous restons tous dans nos péchés et donc voués à la damnation. La miséricorde de Dieu est toujours à l'œuvre en nous. Elle va au-devant et nous recherche là où nous nous perdons dans nos péchés. Les Saintes Écritures sont pleines de signes et d'expressions de cette miséricorde de Dieu. Du livre de la Genèse à celui de l'Apocalypse en passant par les Evangiles, on voit que c'est la miséricorde de Dieu à l'œuvre qui donne sens à l'histoire humaine. Lorsque le péché a envahi l'humanité et détourné nos yeux et nos cœurs loin de Dieu, c'est sa miséricorde qui nous ramène et nous montre la manière juste de vivre. Les Saintes Écritures chantent la miséricorde de Dieu et appellent l'humanité à la conversion.

« Jésus appelle à la conversion. Cet appel est une partie essentielle de l’annonce du Royaume : "Les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu est tout proche ; repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle" (Mc 1,15). Dans la prédication de l’Église cet appel s’adresse d’abord à ceux qui ne connaissent pas encore le Christ et son Évangile. Aussi, le Baptême est-il le lieu principal de la conversion première et fondamentale. C’est par la foi en la Bonne Nouvelle et par le Baptême (cf. Ac 2, 38) que l’on renonce au mal et qu’on acquiert le salut, c’est-à-dire la rémission de tous les péchés et le don de la vie nouvelle. » CEC 1427

Le Sage dans la première lecture d'aujourd'hui nous invite à contempler cette miséricorde de Dieu comme expression de son amour. Il dit, Dieu est miséricordieux envers tous, parce qu'il aime tout ce qui existe. Sa miséricorde consiste à ignorer les péchés des hommes afin qu'ils puissent se repentir. Si le Seigneur comptait nos iniquités, personne ne se tiendra devant lui. Mais sa miséricorde est grande. Il ne regarde pas notre chute. Il pardonne et nous réconcilie avec lui.

L'Evangile montre que la miséricorde est à l'œuvre en Jésus. L'épisode de Zachée accueillant le Seigneur dans sa maison est une preuve de la miséricorde du Seigneur. Nous lisons que le Seigneur passait par Jéricho. Et un pécheur public, un chef collecteur d'impôts nommé Zachée qui souhaitait le voir mais ne pouvait pas à cause de la foule et de sa petite taille courut au-devant, grimpa à un arbre et l'attendit. Voyant cet effort de l'homme et sa disposition intérieure à se repentir (voir Jésus), le Seigneur, non seulement s'est fait son hôte, mais il lui a pardonné en fermant la bouche des pharisiens qui se plaignaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »

Le plus grand acte de repentance de Zachée était une promesse de réparation : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » La miséricorde de Dieu pousse toujours le cœur des pécheurs à réparer leurs offenses.

Un aspect du Sacrement de la Réconciliation auquel nous ne prêtons pas tellement attention est celui de la réparation. Il ne suffit pas de s'accuser de péchés et de demander l'absolution. Nous devons aussi réparer l'offense commise, soit comme Zachée, en restituant ce que nous avons pris comme matériel, soit en allant demander pardon à celui que nous avons offensé par notre action. Ce versant du Sacrement de la Réconciliation demande une grande humilité. C'est par humilité que l'on peut se tourner vers l'offensé et lui dire : "Je suis désolé, pardonne-moi. Je t'ai fait du tort, laisse-moi te rembourser..." ou qu’un voleur va rendre ce qu'il a volé.

La restitution doit être promue dans notre relation avec Dieu et entre nous. Par-là, le pardon ne passera pas seulement pour un acte théorique, mais quelque chose qui impacte sur nos vies. Et c'est à ce prix que le salut sera effectif pour nous.

Si nous voulons être dignes de l'appel du Seigneur et satisfaire le désir du bien, nous devons ajouter la restitution à notre contrition. Car, si le pardon exige une contrition sincère, l'efficacité de la miséricorde passe aussi par la restitution et la promesse de réparation. C'est ce qui rend le chemin de la conversion singulier et beau. C'est cela la voie du salut, l'amendement du péché, l'expression d'une foi authentique. Le Seigneur viendra. Nous ne savons pas le jour. Il passera par le chemin de nos vies. Comme Zachée, ayons hâte de courir devant lui, de grimper à l'arbre du repentir et de le voir passer.

Et nous pourrions terminer avec le Catéchisme en disant : « Or, l’appel du Christ à la conversion continue à retentir dans la vie des chrétiens. Cette seconde conversion est une tâche ininterrompue pour toute l’Église qui "enferme des pécheurs dans son propre sein" et qui "est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement" (LG 8). Cet effort de conversion n’est pas seulement une œuvre humaine. Elle est le mouvement du "cœur contrit" (Ps 51, 19) attiré et mû par la grâce (cf. Jn 6, 44 ; 12, 32) à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10). En témoigne la conversion de S. Pierre après le triple reniement de son Maître. Le regard d’infinie miséricorde de Jésus provoque les larmes du repentir (Lc 22, 61) et, après la résurrection du Seigneur, la triple affirmation de son amour envers lui (cf. Jn 21, 15-17). La seconde conversion a aussi une dimension communautaire. Cela apparaît dans l’appel du Seigneur à toute une Église : "Repends-toi !" (Ap 2, 5. 16). S. Ambroise dit des deux
conversions que, dans l’Église, "il y a l’eau et les larmes : l’eau du Baptême et les larmes de la Pénitence" (ep. 41, 12 : PL 16, 1116B). » CEC 1428-1429 Puissions-nous nous ouvrir jour après jour à la repentance et à la conversion sincère, et c'est ce qui donnera sens à la perfection de la joie au ciel et à notre salut.

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