Derrière l'Immaculée Conception.
8 DÉCEMBRE 2022.
Immaculée Conception
de la Vierge Marie — Solennité.
Lectures : Gn 3, 9-15.20 ; Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4 ; Ep 1, 3-6.11-12 ; Lc1, 26-38.
« Je te salue,
Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » (Luc 1,28)
Un proverbe Chinois
dit : « Celui qui reste près du vermillon se tache de rouge ; celui qui reste
près de l'encre se tache de noir. » Et un proverbe Pakistanais ajoute : «
Celui qui est libre de pécher, pèche moins ; le pouvoir même affaiblit les
graines du péché. »
L'Église célèbre
aujourd'hui la solennité de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge
Marie. "Macula" est le mot Latin pour "tache". Ce jour,
l'Église célèbre la conception de notre Sainte Mère sans la tache du péché. Ce
que nous professons ici, c'est que Marie, la Mère Bienheureuse de notre
Seigneur et Sauveur, à cause de ce que Dieu voulait qu'elle soit sa Mère, a été
préservée dès sa naissance, de toutes les marques ou taches du péché. Nous nous
référons ici au "péché originel", le péché que nous avons tous hérité
d'Adam et Eve. Marie a été préservée de la désobéissance originelle attachée à
toute l'humanité. Il en a été ainsi avec elle, non à cause d'un mérite
particulier, mais par la grâce et l'élection de Dieu.
Derrière
l'Immaculée Conception, ce que nous célébrons vraiment, c'est la grande œuvre
de Dieu, l'amour de Dieu et la miséricorde de Dieu. La proclamation dogmatique
du 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dit : « la bienheureuse Vierge Marie fut
dès le premier instant de sa Conception, par une grâce et un privilège spécial
de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre
humain, préservée et exempte de toute souillure de la faute originelle, est
révélée de Dieu, et que par conséquent elle doit être crue formellement et constamment
par tous les fidèles... »
Marie, par la
grâce de Dieu, a été libérée du péché, "de toute souillure du péché
originel..." Elle n'a pas hérité de la désobéissance adamique. Elle peut
donc, sans crainte, s'ouvrir totalement et sans réserve à la volonté de Dieu.
Le "Fiat voluntas Tua" de Marie à Dieu tire son origine du mystère de
sa conception. Son humilité jaillit de ce même mystère, et sa sollicitude
maternelle pour l'enfant Jésus, gardant toutes choses dans son cœur, vient
aussi de ce même mystère. Elle a été préservée du péché pour être pleinement et
entièrement une mère.
Le Catéchisme dit
: « Pour être la Mère du Sauveur, Marie "fut pourvue par Dieu de dons à la
mesure d’une si grande tâche" (LG 56). L’ange Gabriel, au moment de
l’Annonciation la salue comme "pleine de grâce" (Lc 1, 28). En effet,
pour pouvoir donner l’assentiment libre de sa foi à l’annonce de sa vocation,
il fallait qu’elle soit toute portée par la grâce de Dieu. » CEC 490.
Ce que nous
célébrons aujourd'hui, c'est la splendeur d'une sainteté unique dont Marie est enrichie
(comblée) afin d’enrichir notre nature humaine de l'amour et de la présence de
Dieu parmi nous.
Dans la première
lecture, il nous est donné de méditer sur la chute originelle, la désobéissance
d'Adam et Eve à l'ordre de Dieu et ses conséquences. Le Seigneur les a expulsés
du jardin pour ne pas avoir respecté son ordre. Une chose qui frappe
l'attention dans le récit du péché originel est le refus de notre
responsabilité personnelle face au péché. Lorsque le Seigneur Dieu a demandé à
Adam ce qu'il avait fait, Adam a accusé Eve : « La femme que tu m’as donnée, c’est
elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » Lorsque le Seigneur
s'est tourné vers Ève, elle a accusé le serpent : « Le serpent m’a trompée, et
j’ai mangé. » Et certainement, s’il avait demandé au serpent d'expliquer son
action, il accuserait le fruit d'être délicieux, et le fruit accuserait
l'arbre, et l'arbre la terre, et la terre Dieu... Ce n'est jamais notre
responsabilité quand nous péchons. La faute est toujours aux autres. C'est
aussi l’un des fruits du fait que nous sommes fils d'Adam. Dieu a décidé de
punir sa créature et a annoncé la malédiction originelle : « Je mettrai une
hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci
te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. » Cette malédiction
ne sera conjurée que par Jésus, le Sauveur. Mais pour qu'il naisse, Dieu a
prédestiné Marie, la préservant des conséquences de la malédiction.
L'Archange
Gabriel, apparaissant à Marie pour lui annoncer le dessein de Dieu, la salua
d'une manière mystérieuse : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est
avec toi. » Les mots mêmes que nous répétons en récitant le Rosaire. Marie est
comblée de grâce parce que le Seigneur a choisi d'être avec elle. Elle est
devenue spéciale à cause du plan de Dieu pour elle. Par conséquent, elle ne
pouvait que dire Fiat à Celui qui la comblait de sa grâce. Par le ‘oui’ de
Marie à la volonté de Dieu, une correction a été apportée au ‘non’ d'Ève. Par
son obéissance, la malédiction a commencé à être conjurée et une nouvelle aube
s'est dessinée pour notre salut. Jésus, le Fils de Dieu entrait dans notre
humanité pour nous sauver de l'esclavage du péché.
Paul, dans la deuxième
lecture, parle de prédestination. En Jésus, tout comme Marie, nous sommes tous
choisis d'avance, avant la fondation du monde. En Jésus, nous sommes tous des
enfants adoptifs de Dieu. Bien que n'étant pas immaculés de naissance comme
Marie, nous sommes libérés de la malédiction originelle et libérés de la
damnation. Voici ce que nous célébrons à travers l'Immaculée Conception de
Marie, notre propre salut par son Fils notre Seigneur. Nous sommes poussés,
comme Marie, à apprendre l'obéissance. A dire notre Fiat à la volonté de Dieu.
Puisse la Sainte Vierge nous aider sur cette voie de l’obéissance parfaite et
sans réserve à Dieu.
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