Le Roi Occis.

20 NOVEMBRE 2022.
Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers — Année C.

Lectures : 2S 5, 1-3 ; Ps 121 (122), 1-2, 3-4, 5-6 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23,35-43.

« Il est digne, l’Agneau immolé de recevoir puissance, divinité, sagesse, force et honneur, alléluia. À lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. » (Ap 5,12 ; 1,6) « Celui-ci est le roi des Juifs. » Lc 23,37

Un proverbe Portugais dit : « Comme vit le roi, ainsi vivent ses vassaux. » Et un proverbe Espagnol ajoute : « Tel qu’est le roi, tel est son peuple. »

Tout en célébrant la Solennité du Christ-Roi, les lectures et toute la liturgie, à commencer par l'antienne d'ouverture, orientent notre réflexion et notre méditation sur la réalité de la Croix, lieu où la véritable identité de Jésus s'est révélée et où sa royauté s'est manifestée. Jésus notre Seigneur est Roi, mais un roi occis. Un roi couronné d'épines et intronisé sur une croix.

À propos de la royauté du Seigneur, l'Église dit : « Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé "avec puissance et grande gloire" (Lc 21, 27 ; cf. Mt 25, 31) par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaqué par les puissances mauvaises (cf. 2 Th 2, 7) même si elles ont été déjà vaincues à la base par la Pâque du Christ. Jusqu’à ce que tout lui ai été soumis (cf. 1 Co 15, 28), "jusqu’à l’heure où seront réalisés les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite, l’Église en pèlerinage porte dans ses sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle qui passe ; elle vit elle-même parmi les créatures qui gémissent présentement encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu" (LG 48). Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P 3, 11-12) en lui disant : "Viens, Seigneur" (1 Co 16, 22 ; Ap 22, 17. 20). » CEC 671.

La solennité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Roi de l'Univers marque la fin de l'année de l'Église, l'Année liturgique. La semaine prochaine, avec l'Avent, nous célébrerons la venue d'une nouvelle année. Ce cycle de célébration, au-delà des aspects rituels ou de la routine, nous enseigne la centralité du Christ et de ses mystères dans nos vies. Il est l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, celui qui donne sens et direction à nos vies.

Revenant à la liturgie d'aujourd'hui, réfléchissons à la royauté de Jésus. La première lecture parle du règne Davidique. David a été oint comme roi d'Israël. C'est la deuxième et la plus solennelle onction de David. La première était une célébration strictement familiale, privée et secrète qui a eu lieu par l'intermédiaire du prophète Samuel (1 Sam 16, 1-13) et sous les directives de Dieu. C'était une élection divine. Aujourd'hui, nous lisons à propos d'une autre onction. A l'assemblée d'Hébron c’était tous les dirigeants d'Israël qui choisis de faire de lui leur roi. De cette onction et élection publique, David aura un règne ferme et durable.

Le Seigneur Jésus, d'ascendance Davidique, est annoncé à sa naissance comme étant un roi. Sa royauté, cependant, est d'une autre dimension. Pas comme nos rois d'aujourd'hui. C'est un roi souffrant et mourant, et un roi qui est tué. Ainsi, l'Evangile d'aujourd'hui présente là où la Royauté du Seigneur trouve son expression parfaite, sur la Croix, mourant pour la rédemption des pécheurs. Trois fois, dans l'extrait d'aujourd'hui, des mots en relation avec la royauté sont utilisés. Nous lisons que, pendant que Jésus était suspendu à la Croix, la foule se moquait de lui en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Pilate écrivit alors une inscription précisant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est le roi des Juifs ». Et troisièmement les paroles du malfaiteur repentant : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »

A la Croix, nous avons la pleine et parfaite révélation de Jésus. Il est vraiment le Roi que les Juifs attendaient. C'est un roi qui est venu sauver tout le monde. Et son royaume est encore à venir. C'est un royaume qui est déjà venu et qui est encore à venir. A ce royaume, tout le monde est invité, justes comme pécheurs. La seule chose qu'il faut, c'est un repentir sincère afin de l'entendre nous dire : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

L'apôtre Paul, s'adressant aux Colossiens, nous dit que le Père nous a créé une place dans le royaume du Fils bien-aimé. Paul parle de la suprématie du Fils de Dieu. Le Fils de Dieu, notre Seigneur Jésus Christ est doté de « Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations... » Il règne sur toutes choses, visibles et invisibles. Il est le commencement et la fin de toutes choses. Dans son sang précieux qui a coulé de la Croix, il nous a obtenu la réconciliation avec Dieu. Nous conduire à une saine compréhension du Messie ou du Christ, tel est le but que Paul s'est fixé. Le Messie, notre Roi et le Roi de l'Univers n'est pas comme les autres rois que la société et le monde connaissent. C'est un roi qui règne en mourant pour ses sujets et non pas un roi qui tue ses sujets afin de pérenniser son règne.

En tant que chrétiens, nous devrions être fiers de dire que notre roi a été tué pour nous sauver. Nous devons aussi apprendre de lui comment aimer et servir les autres jusqu'à nous donner en sacrifice suprême pour eux. De Jésus, nous apprenons que l'autorité est pour le service. La royauté est pour le sacrifice. Si le pouvoir et la domination vous sont donnés, c'est pour servir et, si nécessaire, vous laisser tuer pour ceux que vous servez. De par notre Baptême, nous avons part à la royauté du Christ, soyons aussi à l'image du Christ dans nos vies avec tout ce que cela implique d'être Alter-Christi.     

Comments

Popular posts from this blog

Fidélité à la Volonté de Dieu.

Jésus Seul, Modèle de Bon Pasteur et Porteur d'Espérance.

Le Mariage, Une Noble Vocation.