Le Chrétien et la Mort.

6 NOVEMBRE 2022.
32ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C.

« Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. » 2 M 7,14

Un proverbe Amérindien dit : « Il n'y a pas de mort, seulement un changement de monde ». Et un proverbe Juif ajoute : « Si tu te mets à penser à la mort, tu n'es plus sûr de la vie. »

En parlant du chrétien et de la mort, nous parlons de la foi et de la mort, ou plus particulièrement de notre croyance chrétienne en la résurrection. De nombreuses réalités dépassent notre compréhension humaine et nous interpellent. Parmi eux se trouve la Résurrection des Morts. En tant que chrétiens, nous le professons dans notre Credo. "Je crois à la résurrection des morts et à la vie éternelle..." Mais qu'est-ce que cela signifie pour nous, et comment affrontons-nous la réalité de la mort quand elle survient ?

L'Église nous enseigne que « Grâce au Christ, la mort chrétienne a un sens positif. "Pour moi, la vie c’est le Christ et mourir un gain" (Ph 1, 21). "C’est là une parole certaine : si nous mourons avec lui, nous vivrons avec lui" (2 Tm 2, 11). La nouveauté essentielle de la mort chrétienne est là : par le Baptême, le chrétien est déjà sacramentellement "mort avec le Christ", pour vivre d’une vie nouvelle ; et si nous mourons dans la grâce du Christ, la mort physique consomme ce "mourir avec le Christ" et achève ainsi notre incorporation à Lui dans son acte rédempteur : Il est bon pour moi de mourir dans (eis) le Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C’est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche (...). Laissez-moi recevoir la pure lumière ; quand je serai arrivé là, je serai un homme (S. Ignace d’Antioche, Rom. 6, 1-2). » CEC 1010.

Par conséquent, pour nous chrétiens, notre vision de la mort reçoit une expression privilégiée lorsque nous essayons de la lire à travers le prisme de la foi et au-delà d'une simple réalité passagère. La mort a le sens d'un voyage vers une autre étape de la vie. Nous pourrions dire, inspirés par sainte Thérèse de Lisieux, que face à la mort, nous ne mourons pas, nous voyageons et entrons dans la vie. Notre être n'atteint sa perfection que par ce cheminement de cette vie terrestre à la vie en Dieu. « La mort est la fin du pèlerinage terrestre de l’homme, du temps de grâce et de miséricorde que Dieu lui offre pour réaliser sa vie terrestre selon le dessein divin et pour décider son destin ultime. Quand a pris fin "l’unique cours de notre vie terrestre" (LG 48), nous ne reviendrons plus à d’autres vies terrestres. "Les hommes ne meurent qu’une fois" (He 9, 27). Il n’y a pas de "réincarnation" après la mort. » CEC 1013 Alors, qu'entendons-nous par résurrection, et comment faire face à notre séparation d'avec cette terre ?

Les lectures d'aujourd'hui nous fournissent une base pour réfléchir sur les réalités de la vie et de la mort. Une clarification avant tout ; pour nous chrétiens, la mort n'est pas la fin de la vie. C'est simplement un changement de vie. Nous passons d'une dimension ou d'une étape de la vie à une autre. La mort pourrait être considérée comme le début de la vie que Dieu avait finalement en tête pour nous lorsqu'il nous a créés. En ce sens, les Saintes Écritures sont claires sur le fait de la vie après la mort. Il y a une autre vie au-delà et après la présente. C'est cette assurance de la vie après la vie actuelle qui donna le courage aux sept enfants et à leur mère, en première lecture, d'affronter sans crainte les persécutions du roi. Alors qu'ils étaient arrêtés et torturés afin de les obliger à enfreindre la Loi de leurs ancêtres, la Loi de Dieu, à l'unanimité, ils ont plutôt choisi de subir les tribulations et la mort plutôt que de tomber dans l'idolâtrie et le défi à Dieu. Il y a une phrase qui peut exprimer leur foi dans la vie après la mort : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. » Dans leur foi, ils savaient que Dieu les relèverait à une vie nouvelle. Comment cela arrivera-t-il, ils ne le savaient pas. Néanmoins, ils croyaient à la Résurrection.

La foi des Maccabées sera également exprimée par le Seigneur en répondant aux Sadducéens qui ne croient pas à la vie après la mort. Ils ont donné une parabole qui montre leur incompréhension du mystère de la Résurrection. La Résurrection n'est pas une réédition de la vie actuelle. Ce n'est pas une réincarnation. Ce n'est pas du zombiesme. C'est, comme nous l'avons dit, une nouvelle vie sur une dans une nouvelle dimension. Le Seigneur dit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

A la Résurrection, l'homme est amené à un stade de la vie où son être n'est plus soumis à la condition matérielle et à ses besoins. Il est au-delà de la nature sensible et des limites du corps. Il devient immatériel comme les anges. Quand on parle de Résurrection, il faut toujours veiller à ne pas tomber dans une confusion comme celle des Sadducéens. Ce n'est pas une continuation ou une amélioration de cette vie présente. Si tel était le cas, la question des Sadducéens aurait tout son sens. Pour une femme mariée successivement à sept frères, en obéissance à la Loi Mosaïque sur le Lévirat, à qui donc appartiendra-t-elle à la Résurrection ?

Le paradis chrétien ou la vie après la mort n'est pas comme décrit dans le Saint Coran Musulman. J'ai lu quelque part que, "On a entendu le Prophète Muhammad dire : 'La plus petite récompense pour les gens du paradis est une demeure où il y a 80 000 serviteurs et 72 épouses, au-dessus de laquelle se dresse un dôme décoré de perles, d'aigue-marine et de rubis, aussi large comme la distance d'Al-Jabiyyah [une banlieue de Damas] à Sana'a [Yémen] ». --- Au ciel, les croyants auront des épouses appelées "houris" (vierges)."

Notre foi en la Résurrection va au-delà des représentations matérialistes ou des récompenses. Elle décrit la vie spirituelle qui nous attend dans la gloire de Dieu. Cette foi doit être nourrie par la prière et les bonnes œuvres. Le ciel est possible. Mais le moyen d'y parvenir est de vivre dignement cette vie ici-bas. Et lorsque nous trouvons notre vie ici-bas difficile, l'espérance d'une vie au ciel nous donne la force de continuer à avancer. Car, s'il n'y avait pas de vie après celle-ci, certain auraient avoir une existence sans signification.

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