Attente Joyeuse.
11 DÉCEMBRE 2022.
Dimanche de
Gaudete, 3ème Semaine de l'Avent — Année A.
Lectures : Is 35, 1-6a.10 ; Ps 145 (146), 7, 8,9ab.10a ; Jc 5, 7-10 ; Mt 11, 2-11.
« Le désert et la
terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et
fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et
crie de joie ! » Is 35,1
Un proverbe Néerlandais
dit : « C’est un pauvre cœur qui ne se réjouit jamais. » Et un proverbe Ivoirien
ajoute : « La poule qui picore au bord de la route ne se réjouira jamais d’un repas
paisible. »
L’Avent est un
temps d’attente joyeuse. Ce n’est pas une saison de chagrin ou de larmes comme
le Carême. L’Avent n’est pas un temps pénitentiel, mais plutôt une préparation
à une plus grande joie qu’est la venue du Seigneur. Dans la vie, tout ce qui se
fait avec optimisme et positivité arrive toujours à son terme. Même les
attentes, lorsqu’elles sont nourries de joie, ne sont jamais déçues. La joie
est quelque chose que nous devrions tous développer, surtout en tant que
chrétiens, la joie doit faire partie de notre vie. Car, la joie du Christ, la
joie de l’Evangile envahit toujours nos êtres et donne un sens à notre
existence.
Commençant son
exhortation apostolique Evangelii gaudium, le Pape François déclare : « La joie
de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus.
Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du
vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît
toujours. » Et le Saint-Père de faire
l’écho de l’attente des fils d’Israël au sujet du Messie, citant le Prophète
Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de
joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et
victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za
9, 9).
Dans ce voyage de
l’Avent, nous nous sommes embarqués dans cette joie. Le Seigneur que nous
attendons est proche. Bientôt, sa lumière brillera dans les ténèbres de notre
monde et apportera du réconfort à notre humanité défigurée par l’égoïsme,
l’hédonisme, la haine, les guerres, les pandémies et toutes sortes de
calamités. Nous attendons avec joie l’arrivée d’une aube nouvelle. Ainsi, notre
bougie d’aujourd’hui symbolise la joie d’aujourd’hui et la joie plus grande à
venir.
La parole de
Dieu, à commencer par l’antienne d’ouverture, chante cette joie : « Soyez dans
la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche. »
(Ph 4, 4.5) La raison pour laquelle nous nous réjouissons, c’est que le
Seigneur vient. Et non seulement il vient, mais il apporte aussi le salut.
Isaïe, dans la première lecture, nous dit que Dieu lui-même vient nous sauver.
Aux enfants d’Israël qui souffrent et qui pleurent, le Prophète élève cette
espérance : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la
vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver.
» Il apportera un salut qui sera ressenti physiquement par les nécessiteux, et
même individuellement. « Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront
les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche
du muet criera de joie... » La venue du Seigneur sera un temps de restauration.
Alors, réjouissez-vous !
L’Apôtre Jacques,
dans la deuxième lecture, nous parle de notre attitude face à l’attente. Il dit
: « en attendant la venue du Seigneur, prenez patience. » Lorsque vous attendez
que quelqu’un vienne ou que quelque chose arrive, la meilleure façon est la
patience. Ceux qui ne sont pas patients gâchent des opportunités et perdent
leur chance de voir la réalisation de leur espoir. La patience mène à la joie. La
précipitation et l’empressement à la déception. Jacques nous dit que nous
devrions imiter l’attitude de l’agriculteur. Personne n’est jamais aussi patient
qu’un fermier ou un agriculteur. Il sème la graine. L’arrose patiemment. La regarde
devenir une jeune plante. La plante se transforme en arbre. Et l’arbre grandira
et portera des fruits. Les fruits passeront également par leur processus, grossiront,
mûriront et seront prêts pour la récolte. Sans patience, nous ne pouvons pas
être agriculteurs ou fermiers. A la fin, quand vient le temps de la récolte,
grande joie. Nous oublions même le processus laborieux précédent. L’Avent est
un temps de patience.
La patience est
l’engrais de la semence de joie. Souvent, la patience est quelque chose que
vous devez endurer ou supporter. Mais l’accompagner de joie est une toute autre
réalité. Dans l’Évangile, nous entendons parler de Jean-Baptiste sur le point
de perdre patience. Il a annoncé avec une grande assurance la venue du Messie
et a invité le peuple, par son baptême de repentance, à se préparer à
l’accueillir. Mais alors, celui qu’il leur a présenté l’Agneau de Dieu semble
se comporter différemment. Jean, alors qu’il était dans sa prison, a perdu son
enthousiasme et sa joie. Alors, il a envoyé des messagers pour demander à Jésus
: « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Comme Jean, nous
aussi, parfois, voyageons dans la nuit sombre des incertitudes et de la
confusion et nous avons tendance à perdre patience. Dans ces moments-là, la
joie disparaît aussi de notre vue. La parole de Dieu d’aujourd’hui sonne comme
un avertissement : ne perdez pas espoir ! Soyez patients !
Le Seigneur est
proche ! Réjouissez-vous car le jour arrive. Dans cet Avent, mettons de notre côté
toutes les conditions d’une joie authentique et durable. Noël est une question
de joie, parce que la joie vient de Jésus, et Noël est tout au sujet de lui.
Alors, peu importe la situation que vous traversez aujourd'hui, traversez-la
avec Jésus et laissez sa joie illuminer vos chemins. Marchez dans la joie !
Travaillez pour la joie ! Et partagez la joie tout autour de vous.
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