Cœur de Jésus, Source du Plus Grand Don Célestes.

16 JUIN 2023.
Solennité du Sacré-Cœur de Jésus — Année A.

Lectures : Dt 7, 6-11 ; Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.10 ; 1 Jn 4, 7-16 ; Mt11, 25-30.

« Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur... » Mt 11,29

Un proverbe Sicilien dit : « Qui aime avec son cœur voit de loin ». Et un proverbe Japonais ajoute : « Le cœur est la qualité humaine la plus essentielle. »

Le cœur, dans de nombreuses cultures, langues et traditions, est le symbole de l'amour. Et celui qui dit amour, parle du plus grand des dons, le don au-dessus de tout autre. Il est devenu un langage social et emblématique dans de nombreux endroits aujourd'hui. Pour exprimer leur amour et leur fierté pour leur ville ou leur quartier, les gens écrivent "Je ❤️ ..." et le nom du lieu. La communication sociale est remplie de ces messages symboliques, principalement parmi les jeunes et les amoureux. Moi-même, sur les réseaux sociaux, je parle d'amour tous les jours. Au centre de ce que j'appelle une « histoire d'amour quotidienne », il y a quelque chose qui concerne le cœur. Ce que mon cœur traverse et comment cela affecte ma vie. Car le cœur est au centre de toute histoire d'amour.

Mais, la question en suspens est pourquoi le cœur est-il devenu si célèbre pour parler d'amour, et comment pouvons-nous en tirer profit dans notre cheminement de foi ?

Nous célébrons aujourd'hui la fête du Sacré-Cœur de Jésus, et une attention particulière doit être portée sur le cœur en tant que source d'amour et de tous les dons célestes.

Le Catéchisme, parlant du cœur du Verbe Incarné dit : « Jésus nous a tous et chacun connus et aimés durant sa vie, son agonie et sa passion et il s’est livré pour chacun de nous : "Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi" (Ga 2, 20). Il nous a tous aimés d’un cœur humain. Pour cette raison, le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut (cf. Jn 19, 34), "est considéré comme le signe et le symbole éminents... de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au père éternel et à tous les hommes sans exception" (Pie XII, Enc. "Haurietis aquas" : DS 3924 ; cf. DS 3812). » CEC 478

Pour apprécier à juste titre ce riche symbolisme du cœur, il faut rappeler dans le judaïsme, mais aussi dans de nombreuses autres cultures, que le cœur représentait le noyau de la personne. On dit qu'il est le centre des êtres, non pas parce qu'il est l'un des organes les plus, pour ne pas dire le plus vital, mais aussi en raison de sa position anatomique, au centre du thorax. Ainsi, s'il est reconnu comme l'organe principal de la vie, le cœur est également considéré comme le centre de toute activité spirituelle. Il est étiqueté pour être le siège de toutes les émotions, en particulier de l'amour.

Nous pouvons apprécier à bien des égards ce riche symbolisme du cœur. Et il a encore plus de profondeur lorsqu'il est contemplé à la lumière de tous les mystères divins, de l'incarnation à la rédemption. La Parole de Dieu s'est faite chair à cause de l'amour. Jean 3,16 « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » Et il est mort sur la Croix pour ce même amour. Jean 15 :13 : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Donc, ce que nous célébrons aujourd'hui, c'est l'amour de Dieu consommé jusqu'au bout, jusqu'à sa pleine consommation : « Consummatum Est ». Le Cœur de Jésus est le symbole d'un amour qui vainc le péché, transcende la mort et ouvre l'humanité à une nouvelle espérance et à une nouvelle vie.

Dans la première lecture, Moïse rappelle aux enfants d'Israël leur élection. Il leur dit : « Si le Seigneur s’est attaché à vous, s’il vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le plus petit de tous. C’est par amour pour vous... » Le choix d'Israël comme son peuple est l'œuvre du cœur de Dieu avide d'aimer et de se donner. C'est aussi une marque de sa fidélité. En réponse à cet amour, le peuple devait faire de Dieu sa priorité et son unique Dieu. Ils devaient l'aimer de toute leur âme, de tout leur cœur, de toute leur force. Et quelque part, dans l'évangile de Matthieu, le Seigneur Jésus a ajouté, et aimer son prochain comme lui-même.

L'amour appelle l'amour. C'est ce que dit Jean dans sa première Lettre Apostolique : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu… » L'amour est un don de Dieu pour vous et moi. En retour, non seulement nous devons aimer Dieu, l'appel principal du « Shema Israël », le plus grand commandement divin, mais nous devons aussi aimer notre prochain. L'amour n'est pas une option, mais un must (obligation). Et l'Apôtre Jean poursuit en disant : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. » Après les sacrements du Baptême et de l'Eucharistie, ce qui fait de nous des chrétiens, et donc des membres du Corps du Christ, c'est notre capacité d'aimer. Sans amour, le christianisme perd sa spécificité et se transforme en une religion de violence.

Le Pape Benoît XVI a commencé sa lettre encyclique « Deus Caritas Est » en citant saint Jean, disant : « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jn 4, 16). Ces paroles de la Première Lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne : l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle. De plus, dans ce même verset, Jean nous offre pour ainsi dire une formule synthétique de l’existence chrétienne : « Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous ».

Nous avons cru à l’amour de Dieu : c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. » À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. Dans son Évangile, Jean avait exprimé cet événement par ces mots : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui [...] obtiendra la vie éternelle » (Jn 3, 16). DCE 1. Car, en tant que chrétiens, notre meilleure façon de représenter Dieu est par la miséricorde et l'amour. Dieu pour nous est miséricorde, Dieu est amour. Notre religion est née du Cœur de Jésus, de son amour sacrificiel sur la Croix. Là, il nous a montré les profondeurs de l'amour de Dieu.

Dans un monde plein de haine, de guerres, de vengeance, de violence, d'indifférence et d'égoïsme, la fête d'aujourd'hui est un défi non seulement pour nous de redécouvrir notre Dieu, mais aussi pour redéfinir notre relation les uns avec les autres et mettre à jour nos priorités. L'amour doit être la chose la plus primordiale. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous disons, tout ce que nous pensons, tout ce que nous planifions, doit être fait avec amour et pour l'amour. Nous devons imiter le cœur de Jésus, qui est humble, doux, ouvert, désintéressé... et surtout aimant. Son cœur a été transpercé sur la Croix par amour pour nous. Alors, essayons aussi de laisser nos cœurs être transpercés par amour pour nos frères et sœurs. Jésus nous donne son cœur encore et encore, et la seule chose raisonnable à faire est de lui donner notre cœur en retour.