Elus, Consacrés et Envoyés.
18 JUIN 2023.
11ème Dimanche du
Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Ex 19, 2-6a ; Ps 99 (100), 1-2, 3, 5 ; Rm 5, 6-11 ; Mt 9, 36 –10, 8.
« La moisson est
abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la
moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Mt 9,36
Un proverbe Britannique
dit : « Pour une mission, il y a un chef. » Et un proverbe Akan
ajoute : « Vous ne pouvez pas envoyer une chèvre pour sauver un agneau de
l'attaque d'un lion. »
La vie chrétienne
est avant tout une élection divine. C'est comme l'appel à suivre le Christ et à
être ses disciples. Personne ne le fait pour soi-même, ni par soi-même. Le
Seigneur est celui qui choisit, consacre et envoie. Parmi les Apôtres du
Christ, personne ne s'est élu. Bien que nous puissions lire dans l'Évangile de
Jean que Philippe et André, les deux premiers à suivre Jésus, l'ont rejoint par
eux-mêmes, et plus tard lui ont amené leur frère et leurs amis, Philippe a
amené Nathaniel, et André a amené Pierre, cela reviendra à Jésus de les élire
ou non. Toute élection et mission est une œuvre divine Dieu est celui qui
choisit et confie une mission à ceux qu'il a choisis.
Dans la première
lecture, par l'intermédiaire de Moïse, le Seigneur rappelle à son peuple les
merveilles qu'il a accomplies pour lui, comment il l'a fait sortir d'Égypte et conduit
vers la Terre promise. La seule chose qu'il leur demande, c'est l'obéissance. «
Maintenant donc, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon
domaine particulier parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient… »
En contrepartie de cet appel à l'obéissance, le Seigneur fait une autre
promesse à son peuple, et c'est une promesse qui s'adresse à vous et à moi
également : « vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte. »
Le Seigneur veut nous consacrer à Lui. Par notre baptême, nous sommes devenus une
cohorte prophétique, royale et sacerdotale. Notre vie doit donc témoigner de
cette élection et de cette mission divine.
Dans l’Evangile
il est aussi question d'élection et de mission. Ce passage de l'Évangile
comporte deux parties qui se lient facilement. Matthieu parle de la compassion
du Sauveur lorsqu'il a vu la foule, une troupe immense de nombreuses personnes
malades et assoiffées. Alors, Jésus a donné un ordre concernant la situation.
La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. La solution
trouvée par le Seigneur est un appel à adresser une prière que Dieu, le Maître
de la moisson, afin qu’il envoie des ouvriers. Cette première observation et
recommandation du Seigneur nous conduit à la seconde partie de l'Evangile,
l'appel et l'envoi des Douze. L'évangéliste Matthieu dit que lorsque Jésus a vu
la foule, il a été ému de compassion. En conséquence, il a convoqué à lui les
Douze, les a élus pour être ses Apôtres, leur a donné autorité, puis les a
envoyés en mission pour proclamer que le Royaume des Cieux est proche. Dans
cette mission, ils devront guérir les malades et ressusciter les morts. C'est
une mission reçue de Dieu avec une autorité donnée par lui. Ainsi, ils n'ont
pas à en faire leur gagne-pain, ni un projet générateur de revenus : « Vous
avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
Une instruction
tout à fait étrange est celle que le Seigneur donne aux Douze : « Ne prenez pas
le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des
Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. »
On pourrait se demander pourquoi ? La réponse réside dans le fait de l’élection.
Israël était le peuple élu de Dieu. La venue du Messie était principalement
pour eux. C'est seulement leur refus qui ouvrira la proclamation de l'Evangile,
la foi en Jésus et le salut aux autres nations. Alors, avant ce refus, la priorité,
c’est les Juifs. Car chaque mission est orientée. Elle s'adresse principalement
à un peuple et à un lieu particulier. Un missionnaire sans direction et sans
orientation fixe va à sa perte et à sa mission infructueuse.
Par notre Baptême
dans le Christ, nous avons tous part à la mission que Jésus a confiée aux
Douze. Plus encore, nous sommes devenus le "Nouvel Israël", le peuple
élu et consacré par Dieu pour une nouvelle mission. Nous avons une charge
apostolique. Le Catéchisme dit : « Toute l’Église est apostolique en tant
qu’elle demeure, à travers les successeurs de S. Pierre et des apôtres, en
communion de foi et de vie avec son origine. Toute l’Église est apostolique en
tant qu’elle est "envoyée" dans le monde entier ; tous les membres de
l’Église, toutefois de diverses manières, ont part à cet envoi. "La
vocation chrétienne est aussi par nature vocation à l’apostolat". On
appelle "apostolat" "toute activité du Corps mystique" qui
tend à "étendre le règne du Christ à toute la terre" (AA 2). » CEC
863
Saint Paul, dans
son adresse aux Romains, en seconde lecture nous rappelle cette élection et
cette mission. L'Apôtre des Gentils déclare que notre élection vient du
sacrifice désintéressé du Christ. Il nous a donné à travers cela la plus grande
preuve de l'amour de Dieu. Le sans-péché est mort pour les pécheurs pour faire
de nous le peuple de Dieu. Par son sang, il nous a réconciliés avec Dieu. En
tant que croyants du Christ, nous sommes préservés en Dieu. Nous sommes
maintenant le vrai peuple sacerdotal de la nouvelle alliance. En tant que peuple
sacerdotal, notre apostolat doit être celui de l'amour.
La véritable
expression de l'amour est la compassion. Il s'agit de laisser son cœur
s'émouvoir de pitié pour les autres. Sans compassion, il n'y a pas d'apostolat.
Même ceux qui travaillent de manière philanthropique, les ONG le font par
compassion. Toute mission humanitaire est un acte de compassion. Il s'agit
d'être capable de voir le besoin des autres, d’en faire nôtre et d'essayer d'y
répondre. C'est après avoir été pris de compassion pour la foule troublée et
abandonnée comme des brebis sans bergers que le Seigneur Jésus appela les
disciples, choisit parmi eux les Douze et les envoya en mission.
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