La Récompense du Prophète : le Prix de la Générosité.
2 JUILLET 2023.
13ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : 2 R 4,8-11.14-16a ; Ps 88 (89), 2-3, 16-17, 18-19 ; Rm 6, 3-4.8-11 ; Mt 10, 37-42.
« Qui
accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de
prophète... » Mt 10,41
Un proverbe Akan
dit : « La générosité est blanche et pure comme le lait. » Et un proverbe Chinois
ajoute : « Quand quelqu'un vous donne une goutte d'eau, récompensez-le
avec une source sans fin. »
Dieu récompense
toujours la droiture, la gentillesse et la générosité que nous montrons aux autres.
Aucun acte de bonté ne passe inaperçu et sans être récompensé par l'amour de
Dieu. Dans Matthieu 10,41, nous pouvons entendre du Seigneur Jésus : « Qui
accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de
prophète... »
La générosité et
l'hospitalité sont des actes de grande valeur. Ils parlent de l'être intérieur
d'une personne. Celui qui se montre généreux et hospitalier, c'est comme faire
un investissement a long-terme. Il récoltera abondamment à l'avenir.
De plus, la
droiture et la générosité ne signifient en aucune façon que l'on ne fera pas
face aux difficultés et aux tribulations. La Croix n'est jamais et ne sera
jamais si éloignée d'une véritable Sequela Christi. C'est même au pied de la
Croix, c'est-à-dire au milieu des tribulations, que nous témoignons vraiment
notre appartenance au Christ et que notre identité est prouvée. Le Seigneur
Jésus, dans l'Evangile, a pu souligner : « celui qui ne prend pas sa croix et
ne me suit pas n’est pas digne de moi... » Car la Croix est la clé de la
vie chrétienne authentique et la source de toute dignité en Christ.
Le Catéchisme
insiste lorsqu'il parle de la sainteté chrétienne : « Le chemin de la
perfection passe par la croix. Il n’y a pas de sainteté sans renoncement et
sans combat spirituel (cf. 2 Tm 4). Le progrès spirituel implique l’ascèse et
la mortification qui conduisent graduellement à vivre dans la paix et la joie
des béatitudes : Celui qui monte ne s’arrête jamais d’aller de commencement en
commencement par des commencements qui n’ont pas de fin. Jamais celui qui monte
n’arrête de désirer ce qu’il connaît déjà (S. Grégoire de Nysse, hom. in Cant.
8 : PG 44, 941C). » CEC 2015.
Revenons à notre
thème principal, la générosité qui est récompensée. Dans la première lecture,
par l'intermédiaire du prophète Élisée, le Seigneur a récompensé l'hospitalité
d'une Sunamite et de son mari, qui ont ouvert la porte de leur maison et leur
cœur au prophète qui passait par là. Nous lisons que sur la suggestion de la
femme, elle et son mari ont fait une chambre de repos pour l'homme de Dieu,
même s'ils ne connaissaient pas sa véritable identité. Et cet acte de
générosité sera récompensé par la promesse d'un fils. Leur cœur ouvert sera primé
par une récompense prophétique.
Dans l'Evangile,
le Seigneur Jésus utilise explicitement cette expression en envoyant ses
disciples pour la mission apostolique. Comme nous l'avons mentionné la semaine
dernière, Jésus envoie les Douze, son groupe d’intimes au-devant de lui, pour
une mission apostolique. Il a précisé dans l'Evangile du dimanche dernier le
contenu de leur mission. Il s'agit avant tout de le représenter en enseignant
son message et en accomplissant ses miracles en son nom (Matthieu 10, 5-8). Ils
sont ainsi envoyés comme ambassadeurs du Christ. Le Seigneur a précisé dans
l'instruction qu'il leur a donnée qu'ils n'avaient à se soucier de rien, ni à
prévoir quoi que ce soit, mais plutôt à compter sur la providence de Dieu et
l'hospitalité des gens. Alors aujourd'hui, il leur dit que celui qui les
recevra sera récompensé de sa générosité. Que « qui accueille un prophète en sa
qualité de prophète recevra une récompense de prophète... » Et Jésus va plus
loin en ajoutant qu'aucune œuvre de générosité ne restera impayé, même le plus
petit et le plus simple, comme donner un verre d'eau à qui a soif. C'est
pourquoi le Seigneur dit : « Et celui qui donnera à boire, même un simple verre
d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le
dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » La générosité a un prix. Si ce
n'est sur terre, ce sera au ciel. Aucune bonne œuvre ne restera jamais sans
récompense.
Nous vivons dans
un monde et dans des sociétés où beaucoup de gens sont devenus ingrats et
égoïstes et prennent tout, même l'effort que l'on met pour les servir comme
acquis. Néanmoins, Dieu voit et sait tout ce que nous faisons pour l'amour et
le service des autres. Et même si cela, de temps en temps, n'est pas bien
reconnu par les hommes, Dieu récompensera toujours la bonne action que nous
faisons. Il y a toujours des compensations et certains avantages dans le
véritable discipulat. Parmi ces bienfaits, Jésus mentionne : être honoré par le
Fils en présence du Père ; gagner pleinement sa vie ; recevoir de grandes
récompenses.
Avant de parler de compensation, l'Evangile pose aussi les conditions d'un véritable disciple. Il s'agit de faire du Seigneur notre priorité : nous devons l'aimer et le placer au-dessus de tout, même au-dessus de nos familles. Nous devons aussi lui prouver notre amour de manière concrète, c'est-à-dire prendre notre croix et le suivre. Sans cet amour exclusif et la volonté de porter la croix, il n'y a pas de discipulat, et donc pas de récompense. Suivre le Christ exige des sacrifices, mais une fois que nous traversons tout cela avec lui, nous sommes assurés de notre part dans sa gloire. Si nous mourons avec lui et sommes ensevelis avec lui, dit Paul, nous aurons aussi notre part à sa résurrection. Il est toujours gratifiant d'être pour Christ et avec Christ.
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