Sacrement Merveilleux, Corps et Sang Vivifiants.

11 JUIN 2023.
Solennité du Saint Sacrement – Corpus Christi — Année A.

Lectures : Dt 8, 2-3.14b-16a ; Ps 147 (147 B),12-13, 14-15, 19-20 ; 1 Co 10, 16-17; Jn 6, 51-58.

« Le Seigneur a nourri son peuple de la fleur du froment, il l’a rassasié du miel du rocher. » Dans la Sainte Eucharistie, nos corps sont nourris par le Saint Corps du Christ, et nos âmes sont satisfaites par le Sang qu'il a versé sur la Sainte Croix au Calvaire. Le Corps et le Sang du Christ sont transformés en nourriture qui non seulement satisfait nos besoins actuels et continus, mais nous nourrit également pour la vie à venir.

Un proverbe Japonais dit : « La nourriture est délicieuse quand on a faim ». Et un proverbe Ghanéen ajoute : « La chèvre dit : "Là où il y a du sang, il y a de la nourriture en abondance." »

La solennité d'aujourd'hui met un accent très singulier sur la centralité de la Sainte Eucharistie. Elle est « la source et le sommet de la vie chrétienne » et de la foi. Dans la Sainte Eucharistie est ravivée la passion, la mort et la résurrection du Seigneur, et notre attente est attisée pour sa seconde venue dans la gloire.

Dans la Sainte Eucharistie, nous célébrons le sacrement de la présence de l'amour du Christ. C'est par amour qu'il s'est donné en sacrifice sur la Croix pour nous. Ceci, Jean, s'exprime bien dans son récit de la Dernière Cène. « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » Jn 13,1 Là, dans l'épisode du lavement des pieds, alors qu'il était à table avec ses disciples, le Seigneur leur a enseigné l'amour qui s'exprime le mieux dans le service. L'Eucharistie est ce mémorial de l'amour et du service suprêmes. Et cela marque la présence permanente de Jésus parmi nous, ses disciples.

Dans la Sainte Eucharistie, nous célébrons aussi le Pain du Ciel. Voici une belle signification du Corps et du Sang du Christ que nous recevons à l'Autel. Elle dépasse les espèces matérialistes. Ce n'est pas un morceau de pain ou une gaufrette pour nourrir un besoin physique. C'est un pain spirituel, un pain pour nourrir les âmes affamées.

Récemment, aux Philippines, un étudiant de l'Ateneo de Manila University-Senior High School a intentionnellement gardé et non consommé la Sainte Eucharistie juste pour publier une « critique alimentaire » en ligne. Dans un tweet, il a fait cette critique : « La messe du 17 Mars…

Design : 6/10, j'aime la présentation (le dessin) mais si elle était centrée, je pense que ce serait beaucoup mieux. Croustillant : 8/10, pas détrempé et avait un croquant satisfaisant ; Goût : 7,5, goût de corn flakes, facteur Wow : 7/10 »

Clarifions une chose une fois pour toutes, la Sainte Eucharistie n'est pas une gaufrette. Cela va au-delà de la matière. Une fois consacré, le pain, croyons-nous, n'est plus le pain matériel, mais le Corps du Christ, et le vin, son Sang. L'Église parle de transsubstantiation. Il s'agit de la conversion de la substance des éléments eucharistiques en Corps et Sang du Christ lors de la consécration, avec seulement l'apparence du pain et du vin qui reste.

Cela ouvre également une autre doctrine de foi au sujet de la Sainte Eucharistie, la doctrine de "la Présence Réelle". La présence réelle du Christ dans l'Eucharistie est la doctrine chrétienne selon laquelle Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie, non pas simplement symboliquement ou métaphoriquement, mais d'une manière vraie, réelle et substantielle. Lorsque nous recevons le morceau de pain eucharistique, nous recevons pleinement et véritablement Jésus-Christ mort sur la croix et ressuscité.

Le Catéchisme résume tous ces points lorsqu'il dit : « Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Il élève l’Eucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait "comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les sacrements" (S. Thomas d’A., s. th. 3, 73, 3). Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont "contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier" (Cc Trente : DS 1651). "Cette présence, on la nomme ‘réelle’, non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas ‘réelles’, mais par excellence parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier" (MF 39). » CEC 1374

Enfin, non pas comme répétition, mais nous célébrons la Sainte Eucharistie comme Sacrement de l'Amour. Dans l'Eucharistie, nous recevons le signe sacramentel de l'amour de Dieu. Là, nous voyons la priorité de l'amour de manière progressive. Premièrement, l'amour du Père pour le Fils. C'était la raison de l'Incarnation du Seigneur. Deuxièmement, l'amour du Fils pour les croyants que nous sommes, c'est la raison de sa passion salvifique et de sa mort. Et troisièmement, l'amour des croyants les uns pour les autres, c'est la clé de notre rédemption.

Saint Jean explique : « Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. » (1 Jn 3, 16). En instituant l'Eucharistie, le Seigneur dit : « Ceci est mon corps », il donne la sens véritable et unique de l'amour en tant qu'offrande de soi. Comme l'a dit saint Thomas d'Aquin : « L'Eucharistie est le sacrement de l'amour ; Il signifie l'amour, Il produit l'amour. L'Eucharistie est la consommation de toute la vie spirituelle. »

Célébrant cette solennité, nous sommes invités à transformer notre vision de la Sainte Eucharistie. Car en elle, Dieu nourrit nos besoins quotidiens. Nous partageons tous un pain unique pour devenir un seul corps, appelant à la communion, à la communauté et à l'unité. Et nous mangeons le seul pain qui peut nous donner une vie que ni le monde, ni la nourriture, ni les choses matérielles ne peuvent fournir. Comme le dit le Seigneur dans l'Évangile : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Puissions-nous construire un Cœur eucharistique et renforcer notre foi en la présence réelle de Jésus dans la Sainte Eucharistie comme un sacrement merveilleux et un corps et un sang vivifiants. Ensemble, chantons cet hymne eucharistique : « Le voici l'Agneau si doux. Le vrai pain des Anges. Il descend du ciel pour nous. Adorons-le tous. »


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