Dieu, Notre Refuge Dans la Détresse.
25 JUIN 2023.
12ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Jr20, 10-13 ; Ps 68 (69), 8-10, 14.17, 33-35 ; Rm 5, 12-15 ; Mt10, 26-33.
« Ne craignez pas
les hommes… » Mt 10,26.
Un proverbe Sicilien
dit : « Qui sert Dieu, ne craint rien. » Et un proverbe Albanais ajoute :
« Le courage, c'est la peur qui a dit ses prières. »
Les persécutions,
les épreuves, les rejets, etc. sont inévitables, et plus encore, ils sont
devenus la réalité commune et quotidienne de beaucoup. Jour après jour, nous
entendons parler d'oppression. Cela va du social, de l'économique, du politique
et du racial, jusqu'au religieux et au spirituel.
Partout dans le
monde, l'homme à l'homme est amené à faire face à la persécution. Dans certains
endroits, elle est due à des choix politiques et sociaux. Dans d'autres, en
raison des différences entre les sexes et des orientations sexuelles. Alors que
d'autres personnes, dans d'autres endroits, sont amenées à souffrir pour leurs
croyances religieuses et la foi qu'elles professent.
Il y a quelques
jours, un conflit à Manipur, en Inde, a fait des dizaines de morts, des
milliers de déplacés et des églises détruites. En République Démocratique du
Congo, RDC, des djihadistes ont tué, la semaine dernière, 12 personnes, dont
des femmes et des enfants. Nous entendons tous, quotidiennement, parler de la
douloureuse expérience des personnes en proie à Daech, du sort des chrétiens Irakiens
et Syriens... La liste pourrait être longue et la peinture, douloureuse à
regarder, car peinte dans le sang.
Au milieu de
toutes ces chaînes de persécutions et d'épreuves, où l'homme peut-il trouver du
réconfort ? Notre foi nous dit que seul Dieu peut consoler les affligés et les opprimés.
Il ne s'agit pas de proposer une solution spirite ou devineresse aux problèmes
sociaux et politiques, mais la vérité est que les solutions humaines sont
limitées en raison de nos imperfections humaines et de nos esprits gouvernés par
les intérêts. Dieu seul devient donc la solution. Lui seul est notre refuge le
plus sûr au milieu des tribulations et des oppressions. D’où, ce chant des
Charismatiques : « Mon seul appui, c’est l’Ami Céleste, Jésus seul !
Jésus seul ! Les ans s’en vont, cet Ami me reste, Jésus seul ! Jésus seul ! [Refrain]
Cet Ami connait mes alarmes, Son amour guérit ma douleur ; Sa main essuie
toutes mes larmes, Doux Sauveur! Doux Sauveur ! »
Comment, alors,
agissons-nous ou réagissons-nous face aux situations de tribulations, de
détresses et d'épreuves ? Le Catéchisme et la Parole de Dieu nous donnent une
réponse. Cela s'appelle la foi. La foi est l'arme contre la persécution. Seule
la foi authentique rend l'homme intrépide et audacieux.
« Le monde en
lequel nous vivons semble souvent bien loin de ce que la foi nous assure ; les
expériences du mal et de la souffrance, des injustices et de la mort paraissent
contredire la Bonne Nouvelle, elles peuvent ébranler la foi et devenir pour
elle une tentation. C’est alors que nous devons nous tourner vers les témoins
de la foi : Abraham, qui crut, "espérant contre toute espérance" (Rm
4, 18) ; la Vierge Marie qui, dans "le pèlerinage de la foi" (LG 58),
est allée jusque dans la "nuit de la foi" (Jean-Paul II, RM 18) en
communiant à la souffrance de son Fils et à la nuit de son tombeau ; et tant
d’autres témoins de la foi : "Enveloppés d’une si grande nuée de témoins,
nous devons rejeter tout fardeau et le péché qui nous assiège et courir avec
constance l’épreuve qui nous est proposée, fixant nos yeux sur le chef de notre
foi, qui la mène à la perfection, Jésus" (He 12, 1-2). » CEC 164-165
Celui qui fixe sa
foi fermement enracinée dans le Seigneur, quelles que soient les épreuves et
les persécutions, reste ferme et inébranlable.
Cela paraît
évident, la persécution et la foi sont les thèmes qui unissent toutes les
lectures de ce 12e dimanche de l'année A. Quand les gens érigent leur vie et
tout leur être dans les ténèbres et le mal, la lumière de Dieu les dérange. Ils
préfèrent leur obscurité. Et ainsi, ils s'opposent et persécutent
inévitablement celui dont la vie est en contradiction à la leur. En tant que
chrétiens, enfants et élus de Dieu par adoption en Christ, nous sommes appelés
à être des prophètes. C'est une mission que nous tenons de nos promesses
baptismales. Et un prophète est avant tout une personne de contradiction. Notre
mission est d'annoncer, de dénoncer et de renoncer. Nous annonçons la parole et
le plan de Dieu pour son peuple. Nous dénonçons le mal de nos sociétés, et nous
renonçons à faire partie de ce mal. Cela ne sera pas facilement accepté. Cela
conduira à la persécution.
Dans la première
lecture, nous avons l'exemple de Jérémie. Comment il a été comploté contre et
voulu mort. Mais parce que le prophète a placé sa ferme confiance en Dieu, Dieu
le sauvera et le protégera. Dieu seul est notre garant et le refuge du juste
dans la tribulation.
Dans l'Evangile,
le Seigneur Jésus assure ses disciples de l'inévitabilité de la persécution.
C'est une sorte de manteau qu'ils devront porter. Comme les disciples du
Seigneur, si nous sommes fermes dans notre foi en lui, nous serons confrontés
aussi à des tribulations et des persécutions. Mais la foi seule nous gardera en
mouvement, fermes et en sécurité.
Une expression
revient trois fois comme un refrain dans l'Evangile d'aujourd'hui : « Ne
craignez pas les hommes... » « Ne craignez pas... » « Soyez donc
sans crainte... » Le Seigneur en fait une insistance pour ses disciples.
Nous devons éliminer toutes sortes de peur. La peur, en soi, n'aide pas à
surmonter les obstacles que la vie met sur notre chemin. Au contraire, la peur
transforme les situations en montagnes et les maximise. La peur paralyse. En
tant que chrétiens, notre solution face à la peur devrait être la foi. Car
c'est la clé de toutes les possibilités. Ce n'est que lorsqu'un homme arrive au
point de faire du Seigneur sa seule ancre que la peur ne le paralyse plus mais
le met au défi de creuser plus loin en Dieu et de l'aimer davantage.
Si en Adam nous sommes tous soumis au péché et à toute forme d'épreuves et de peurs, en Jésus, nous avons l'assurance de notre rédemption et de notre salut. Le bien et le mal s'affronteront toujours. Il peut arriver des moments où le mal semble prévaloir ou dominer sur le bien. Mais ce ne sera que pour un temps. La victoire finale appartiendra toujours au bien. La persécution, les épreuves, la haine et toutes sortes de difficultés ne sont que des réalités passagères. Même s'ils sont réels et difficiles à affronter, ils ne font que passer. Et la foi est ce qui nourrit en nous cette assurance. Sans la foi, nos épreuves sembleront éternelles mais avec la foi et l’espérance, nous les voyons telles qu'elles sont réellement, temporelles, fugaces, éphémères. Nous n'avons donc aucune crainte pour notre avenir. Quand l’on marche dans la foi, les épreuves sont toujours légères à supporter. Sans foi, elles deviennent une torture et une corvée. Que notre foi nous aide à surmonter et à renverser nos peurs.
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