Il y a Encore de la Bonté Dans la Création.
15 Août 2023.
Solennité de l’Assomption
de la Vierge Marie.
Lectures: Ap 11, 19a ; 12, 1-6a, 10ab ; Ps 44, (45), 11-12a,16 ;1 Co 15, 20-27a ; Lc 1, 39-56.
« Marie se mit en
route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse… » Lc 1, 39
Un proverbe Philippin
dit : « La beauté s'estompera, mais pas la bonté ». Et un proverbe Ivoirien
ajoute : « La bonté de l'homme est une flamme qui peut être cachée mais jamais
éteinte. »
Cela semblera
assez étrange de lire le titre de notre méditation d'aujourd'hui, alors que
nous sommes appelés à réfléchir sur la solennelle élévation de Marie, la Mère
de notre Seigneur et Dieu au ciel. L’on pourrait se demander quel est le lien
entre l'Assomption de Marie et la création ?
Cela remonte aux
événements qui ont donné lieu à cette fête, au contexte historique de la
déclaration dogmatique de l'Assomption de Marie. On dit que les catholiques croient
que Dieu a pris le corps de Marie au ciel. Les chrétiens byzantins l'appellent
aujourd'hui "dormition" ou "s'endormir". D'autres
l'appellent aujourd'hui sa "récolte" au ciel. Mais voilà, le Pape Pie
XII a déclaré l'Assomption dogme de la foi en 1950 pour nous rappeler que la
création est bonne, après des années de guerre, l'Holocauste et la destruction
nucléaire. La création est bonne. Nous sommes bons.
Le 1er novembre
1950, le Pape Pie XII définit l'Assomption de Marie comme un dogme de foi : « Nous
proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que
Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie
terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. » Ce que
le Pape déclarait solennellement était déjà une croyance commune dans l'Église Catholique.
Mais le contexte dans lequel il le proclame est le plus important. Le monde
sortait de l'époque douloureuse des 1ère et 2ème guerres mondiales. Un nouvel
espoir jaillissait des cendres de la destruction et des ruines. Et cet espoir
naquit avec une fervente dévotion populaire.
Dans «
MUNIFICENTISSIMUS DEUS », le Saint-Père affirme : « Dans sa munificence,
Dieu, qui peut tout, et dont le plan providentiel est fait de sagesse et
d’amour, adoucit par un mystérieux dessein de sa pensée, les souffrances des
peuples et des individus en y entremêlant des joies, afin que par des procédés
divers et de diverses façons, toutes choses concourent au bien de ceux qui
l’aiment.
Notre pontificat,
tout comme l’époque actuelle, est accablé de multiples soucis, préoccupations
et angoisses causés par les très graves calamités et les déviations de beaucoup
d’hommes qui s’écartent de la vérité et de la vertu. Cependant, c’est pour Nous
une grande consolation de voir des manifestations publiques et vivantes de la
foi catholique, de voir la piété envers la Vierge Marie, Mère de Dieu, en plein
essor, et croître chaque jour davantage, et offrir presque partout des présages
d’une vie meilleure et plus sainte. Il arrive de la sorte que tandis que la
Très Sainte Vierge remplit amoureusement ses fonctions de mère en faveur des
âmes rachetées par le sang du Christ, les esprits et les cœurs des fils sont
incités à contempler avec plus de soin ses privilèges. » MD 1.2
Marie est élevée
au ciel, apportant à notre Seigneur et Sauveur nos peines, mais aussi le plus
beau côté de notre humanité. Dans son humilité, elle plaide pour que l'humanité
pécheresse retrouve sa beauté et sa bonté originelles perdues dans le péché.
Le Catéchisme,
après le paragraphe de la déclaration dogmatique dit : « L’Assomption de la
Sainte Vierge est une participation singulière à la Résurrection de son Fils et
une anticipation de la résurrection des autres chrétiens : Dans ton enfantement
tu as gardé la virginité, dans ta dormition tu n’as pas quitté le monde, ô Mère
de Dieu : tu as rejoint la source de la Vie, toi qui conçus le Dieu vivant et
qui, par tes prières, délivreras nos âmes de la mort. » CEC. 966 Ainsi,
l'Assomption n'est pas tant une célébration de Marie pour elle-même, mais une
célébration de notre humanité appelée à redécouvrir sa bonté et sa beauté dans
le Christ. Car, avec Marie, nous aussi, nous sommes appelés à participer à la
gloire de la Résurrection du Christ. Le ciel est possible, et Marie nous montre
le chemin à travers sa vie humble et obéissante à la volonté de Dieu.
Après toutes les
batailles et les épreuves que nous traversons ici sur terre, une couronne de
gloire nous attend là-haut au ciel. La seule condition est que nous gardions
foi dans le Seigneur et restions obéissants à sa volonté. Nous sommes invités à
apprendre de Marie l'humilité enfantine et l'abnégation qui pourraient nous
aider à dire comme elle : « Voici, je suis la servante du Seigneur. Qu'il
me soit fait selon ta parole. » Lc 1,38.
Notre première
lecture raconte la gloire de Marie au ciel. « Un grand signe apparut dans
le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et
sur la tête une couronne de douze étoiles. » Ap 12,1. Ainsi, « Tous
ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en
l’honneur de la Vierge Marie. Les anges se réjouissent avec nous de son
Assomption dans le ciel et proclament les louanges du Fils de Dieu. » (Cf.
Antienne d'ouverture) Avec Marie, puissions-nous chaque jour faire écho à notre
profonde gratitude et action de grâce au Seigneur, un perpétuel Magnificat pour
la grandeur du Seigneur. Ce n'est qu'à ce prix que nous serons également conduits
à la gloire de la résurrection en tant que prémices de ceux qui appartiennent à
Christ.
Marie nous
enseigne que le ciel est possible et grand ouvert à vous et à moi si nous
ouvrons nos cœurs pour être la nouvelle demeure du Christ, tout comme ses entrailles
et tout son être sont devenus son premier Tabernacle. Avec Marie, accueillons
Jésus et par elle allons à lui.
Montée au Ciel, Marie est encore plus proche de nous et veille sur nous, ses enfants. Tout comme elle a voyagé dans les Collines pour assister sa cousine Elisabeth et partager sa joie, ainsi aussi, Marie est toujours avec nous dans nos joies, douleurs, peines, afflictions… C'est une mère toujours plus proche et toujours présente, intercédant pour ses enfants bien-aimés. Elle nous apprend à rester purs, à redécouvrir la bonté que Dieu a inscrit en nous, et surtout, à rejoindre Jésus. Ad Jesum per Mariam, Ave Maria, et en avant.
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