Le Rocher de la Foi et les Clés de l'Autorité et du Salut.
27 AOÛT 2023.
Dimanche, 21ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Is 22,19-23 ; Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6.8bc ;Rm 11,33-36; Mt 16,13-20.
« Je te donnerai
les clés du royaume des Cieux… » Mt 16,19
Un proverbe Britannique
dit : « La clé de toute action réside dans la croyance. » Et un proverbe Roumain
ajoute : « Celui qui veut entrer au paradis doit avoir une bonne clé. »
Les clés sont
bien plus que symboliques. Elles sont nécessaires et parfois vitales. Nous
avons tous des clés dans nos maisons. Et parfois, nous recherchons même des
clés de la plus haute qualité et de marque pour plus de sécurité. Personne ne
sort de sa maison sans verrouiller les portes en toute sécurité, et personne
n'entre dans une maison verrouillée sans les clés. Les clés sont utiles pour
verrouiller et ouvrir. Et celui qui détient les clefs d'une maison se voit
confier de grandes responsabilités accompagnées d'autorité.
Dans la tradition
et les rites de l'Église, lorsqu'un prêtre est nommé Curé, lors du rite
d'installation, l'évêque lui confie les clés, plus particulièrement la clé du
Tabernacle, mystère central de l'Église et de la foi.
Dans les Saintes
Écritures, « Jésus a confié à Pierre une autorité spécifique : "Je te
donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce
sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera
tenu dans les cieux pour délié" (Mt 16, 19). Le "pouvoir des clefs"
désigne l’autorité pour gouverner la maison de Dieu, qui est l’Église. Jésus,
"le Bon Pasteur" (Jn 10, 11) a confirmé cette charge après sa
Résurrection : "Pais mes brebis" (Jn 21, 15-17). Le pouvoir de "lier
et délier" signifie l’autorité pour absoudre les péchés, prononcer des
jugements doctrinaux et prendre des décisions disciplinaires dans l’Église.
Jésus a confié cette autorité à l’Église par le ministère des apôtres (cf. Mt
18, 18) et particulièrement de Pierre, le seul à qui il a confié explicitement
les clefs du Royaume. » CEC 553
Comme nous
pouvons le lire dans la première lecture et dans l'Evangile, les clés sont le
mot central et font référence à l'autorité, à la responsabilité et à la foi.
Cela dit, ces trois principaux symbolismes des lectures d'aujourd'hui,
principalement dans l'Evangile, qui trouvent leur similitude dans la première
lecture, animeront notre méditation : ROCHE, CLES et AUTORITE (de lier ou
délier).
Dans l'Evangile,
tout se passe après la révélation solennelle ou la confession de Pierre au
sujet de Jésus. Le Seigneur interrogea les disciples sur les opinions des gens
à son sujet : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Puis il
transforma la question en quelque chose de plus personnel, adressé à ses
disciples : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Le contexte est
le plus important. Les disciples sont toujours des pèlerins dans la foi. Le
Seigneur a accusé leur manque de foi dimanche dernier. Cela a-t-il changé ?
Ici, la réponse de Pierre nous en dira plus. « Tu es le Christ, le Fils du Dieu
vivant ! » Le voyage continue, et le Saint-Esprit est à l'œuvre en eux. Et
Pierre est la preuve de cette œuvre de l'Esprit : « Heureux es-tu, Simon fils
de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon
Père qui est aux cieux. » Cela réconforte le Seigneur de savoir que
Pierre, qui manquait de foi, est maintenant éclairé par l'Esprit, et ainsi
viennent nos trois symbolismes avec leurs significations.
Le Rocher, les
Clés et l'Autorité. Un accent particulier sera mis sur la primauté de
l'autorité Pétrinienne dans l'Église : Pierre est présenté comme le fondement
de la foi. Il est celui qui ouvre les portes de la foi et de la miséricorde, et
il se tient comme le gardien autoritaire des portes du salut.
Le Rocher,
Kephas. Kephas est une translittération Grecque du nom Araméen כאפא (Kepha,
prononcé kee-ephah), signifiant "pierre". C'est le nom que le
Seigneur a donné à Simon en l'appelant, et il l'a ensuite accompagné d'une
mission. « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je
bâtirai mon Église... » Mt 16, 18 Pierre est la forteresse de la foi, une
foi qui s'exprime avec audace et zèle. Nous pouvons voir dans l'Évangile
combien de fois Simon, fils de Jonas, prenait l'initiative de parler au nom de
la communauté des Douze, combien il était impétueux et rempli de bonne volonté.
Mais en même temps, il était limité par la faiblesse humaine. Avec un tel
fondement de foi, nous apprenons que la vraie foi est un voyage continu.
L'implication est que nous ne sommes pas chrétiens une fois pour toute. La vie
chrétienne est un voyage. Il ne suffit pas d’être un bon pratiquant. Nous
devons garder la tête haute. Même Pierre, après avoir confessé sa foi,
n'acceptera pas certains éléments de la mission messianique de Jésus comme sa
passion et sa mort. Et Jésus le réprimandait : « Passe derrière moi, Satan ! Tu
es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. » Mt 16,23 Personne n'a une foi sans obstacle.
Deuxièmement, les
clés. Cela va de pair avec l'Autorité. Grâce à sa foi, Simon Pierre a reçu les
clés pour ouvrir les autres à la foi dans le Messie. Les clés confèrent un
degré extraordinaire d'autorité. Dans le passage de l'Évangile d'aujourd'hui,
nous lisons l'autorité de Pierre pour gouverner l'Église et son autorité pour
pardonner, exprimées dans les paroles, « lier et délier » employées
par le Seigneur. Avec cela vient la croyance traditionnelle selon laquelle
Pierre monte la garde à l’entrée du Paradis. Les clés du royaume des cieux,
dont Jésus parle au verset 19, représentent la connaissance, la foi et les
moyens d'aider les autres à trouver le salut, et Pierre est le gardien de notre
salut avec le pouvoir de pardonner et de donner. Cette autorité Pétrinienne
revient au Pape. Il est le premier successeur des Apôtres en termes d'autorité
dans l'Église. Il est le gardien de la foi. Sur lui, et après Pierre, sont
placées les clés de la Maison de Dieu et le soin de son peuple.
En ce sens, le
Catéchisme déclare : « Le Seigneur a fait du seul Simon, auquel Il donna le nom
de Pierre, la pierre de son Église. Il lui en a remis les clefs (cf. Mt 16,
18-19) ; Il l’a institué pasteur de tout le troupeau (cf. Jn 21, 15-17). "Mais
cette charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée,
sans aucun doute, au collège des apôtres unis à leur chef" (LG 22). Cette
charge pastorale de Pierre et des autres apôtres appartient aux fondements de
l’Église. Elle est continuée par les évêques sous la primauté du Pape. » CEC
881
Pour nous, Catholiques,
le Pape n’est pas seulement un évêque parmi des milliers. Sa position n’est pas
seulement honorifique, comme on pourrait le dire du roi des Royaume-Unis ou du
président Italien. Le Saint-Père a autorité sur l'Église universelle. Il est le
gardien et le garant de la catholicité et de l'orthodoxie de la foi. Comme le
disent les Saints, il est le Vicaire du Christ, le doux Christ sur terre. Grâce
au Pape, nous comprenons, comme pourrait le demander saint Paul, « Quelle
profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! ». Parce
qu'il choisit un homme pour être le gardien des clés de son royaume et le
protagoniste de la foi en lui.
Prions spécialement dans cette Sainte Eucharistie pour le Pape François et pour tous les évêques investis de la mission apostolique, afin que Dieu les conduise avec son Esprit de sagesse. Puissions-nous tous leur promettre fidélité, obéissance et soumission.
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