Une Foi Qui Brise Les Barrières.
20 AOÛT 2023.
Dimanche, 20ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année A.
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table
de leurs maîtres. »
Un proverbe Marocain
dit : « Le monde des humains est divisé par des lignes, mais l'esprit ne
connaît pas de limites, le cœur pas de barrières. » Et un proverbe Latin
ajoute : « Providence notre héraut, aucune barrière ne peut nous opposer. »
La foi est la
seule chose qui unit des personnes d'origines, de langues, de cultures et de
races différentes. Avec la foi, toutes les barrières tombent et nous devenons
un seul peuple. Les discriminations, les rejets ou la ségrégation sombrent.
En repensant aux
événements de Lisbonne il y a quelques semaines, précisément du 1er au 6 Août
dernier, qui ont rassemblé des millions de jeunes du monde entier, je ne peux
que m'exclamer que la foi rend tout possible. Personne ne s'est soucié de la
langue dans laquelle ils communiqueront. Personne ne se souciait de quelle
couleur êtes-vous. Ils ne se soucient pas non plus des diplômes. Tous sont
allés dans un seul but, imiter Marie : « Marie se leva, et s'en alla en hâte »
(Lc 1, 39). Ils se levèrent tous, à l'invitation du Saint Père, et se rendirent
en hâte au Portugal, aux pieds de Notre Dame de Fatima, pour dire leur foi en
Jésus, Seigneur et Dieu de tous les peuples. C'est cela la magie de la foi.
En vivant hors de
son pays, on comprend à quel point il est difficile d'être étranger. Certaines
personnes fourbes et sans manières vous feront sentir à quel point il est
difficile d'être un étranger. Les autres vous manqueront de respect à cause de
votre couleur, de votre race, de votre origine ou de votre langue. Mais vous
n'obtiendrez la joie et la force d'être qu'avec la foi. La foi en Dieu, la foi
en vous-même et la foi que vous avez en commun avec certains. Je pourrais vous
en dire beaucoup sur mon expérience aux Philippines. La foi brise les barrières
érigées par les êtres humains.
Là où il y a une
foi authentique, tous deviennent un seul peuple, le peuple d’un Dieu qui ne
fait aucune différence entre le blanc et le noir, le jaune et le vert, le grand
et le petit, le Gentil et le Juif. A tous, il donne son amour et ses grâces
sans mesure. Et nous apprenons aussi que la foi authentique va de pair avec
l'audace filiale.
À cet égard, le
Catéchisme dit : « De même que Jésus prie le Père et rend grâces avant de
recevoir ses dons, il nous apprend cette audace filiale : "tout ce que
vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu" (Mc 11, 24).
Telle est la force de la prière, "tout est possible à celui qui croit"
(Mc 9, 23), d’une foi " qui n’hésite pas " (Mt 21, 22). Autant Jésus
est attristé par le "manque de foi" de ses proches (Mc 6, 6) et le
"peu de foi" de ses disciples (Mt 8, 26), autant il est saisi
d’admiration devant la "grande foi" du centurion romain (Mt 8, 10) et
de la cananéenne (Mt 15, 28). » CEC 2610
La liturgie de la
parole d'aujourd'hui nous invite à contempler Dieu comme le Père de tous, un
Dieu qui ouvre son cœur et sa maison à tous ceux qui croient en lui sans
regarder leur origine. Par l'intermédiaire du prophète Isaïe, il annonça
lui-même qu'il amènerait des étrangers sur sa sainte montagne et que sa maison
s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples. »
Ainsi, le
Psalmiste peut nous inviter à chanter : « Que les peuples, Dieu, te rendent
grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble ! » Car, sa pitié nous
atteint tous, et nous exultons tous dans ses bénédictions et son amour.
Cette prophétie
d'Isaïe trouve son accomplissement dans la rencontre entre Jésus et la
Cananéenne. Bien que le salut soit d'abord une priorité et une prérogative du
peuple d'Israël, tous ceux qui s'ouvrent par la foi au Seigneur seront
également sauvés. On lit dans l'Evangile une sorte de conversation étrange et
quelque peu cocasse sinon abusive en paroles, entre Jésus et la Cananéenne. Cet
événement a mis en scène une mère au cœur brisé, mais pas à la foi brisée.
L'endroit, Jésus
est un territoire païen, la région de Tyr et de Sidon. Puis l'événement, une
mère plaide, implore la guérison de sa fille possédée par un démon. Ensuite,
bien que Jésus soit dit de bon cœur, il rappelle d’une manière pas si amicale à
la femme que son ministère clé est envers les Juifs, pas les Gentils. « Je n’ai
été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël... Il n’est pas bien de
prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Mais alors l’élément
déclencheur viendra non seulement de l'audace de la femme, mais aussi de sa
fermeté dans la foi. Elle n'a pas été découragée par les paroles dures du
Seigneur : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les
miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Et voyant une foi si
authentique et si grande, le Seigneur ne put s'empêcher de dire : « Femme,
grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
La foi est tout
ce qu'il faut pour voir Dieu à l'œuvre dans nos vies. Là où il y a la foi, il
n'y a pas d'impossibilité. Ne dit-on pas que la foi peut déplacer des montagnes
? La foi de la femme Cananéenne a fait que le Seigneur a changé le centre de
son ministère. De plus, parce que ceux pour qui il est venu, les brebis perdues
d'Israël ne pouvaient pas répondre avec une telle foi. Rappelons-nous son
reproche à Pierre dimanche dernier : « O homme de peu de foi, pourquoi as-tu
douté ? »
« La foi, c'est
croire ce que l'on ne voit pas ; la récompense de cette foi, c'est voir ce que
l'on croit », dit saint Augustin. Ainsi, la foi de la femme Cananéenne a été
récompensée. Sa fille a été guérie à partir de cette heure.
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