Une Foi Qui Brise Les Barrières.

20 AOÛT 2023.
Dimanche, 20ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A.

Lectures: Is 56, 1.6-7 ; Ps 66 (67), 2-3, 5, 7-8 ;Rm 11, 13-15.29-32 ; Mt 15, 21-28.

« Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

Un proverbe Marocain dit : « Le monde des humains est divisé par des lignes, mais l'esprit ne connaît pas de limites, le cœur pas de barrières. » Et un proverbe Latin ajoute : « Providence notre héraut, aucune barrière ne peut nous opposer. »

La foi est la seule chose qui unit des personnes d'origines, de langues, de cultures et de races différentes. Avec la foi, toutes les barrières tombent et nous devenons un seul peuple. Les discriminations, les rejets ou la ségrégation sombrent.

En repensant aux événements de Lisbonne il y a quelques semaines, précisément du 1er au 6 Août dernier, qui ont rassemblé des millions de jeunes du monde entier, je ne peux que m'exclamer que la foi rend tout possible. Personne ne s'est soucié de la langue dans laquelle ils communiqueront. Personne ne se souciait de quelle couleur êtes-vous. Ils ne se soucient pas non plus des diplômes. Tous sont allés dans un seul but, imiter Marie : « Marie se leva, et s'en alla en hâte » (Lc 1, 39). Ils se levèrent tous, à l'invitation du Saint Père, et se rendirent en hâte au Portugal, aux pieds de Notre Dame de Fatima, pour dire leur foi en Jésus, Seigneur et Dieu de tous les peuples. C'est cela la magie de la foi.

En vivant hors de son pays, on comprend à quel point il est difficile d'être étranger. Certaines personnes fourbes et sans manières vous feront sentir à quel point il est difficile d'être un étranger. Les autres vous manqueront de respect à cause de votre couleur, de votre race, de votre origine ou de votre langue. Mais vous n'obtiendrez la joie et la force d'être qu'avec la foi. La foi en Dieu, la foi en vous-même et la foi que vous avez en commun avec certains. Je pourrais vous en dire beaucoup sur mon expérience aux Philippines. La foi brise les barrières érigées par les êtres humains.

Là où il y a une foi authentique, tous deviennent un seul peuple, le peuple d’un Dieu qui ne fait aucune différence entre le blanc et le noir, le jaune et le vert, le grand et le petit, le Gentil et le Juif. A tous, il donne son amour et ses grâces sans mesure. Et nous apprenons aussi que la foi authentique va de pair avec l'audace filiale.

À cet égard, le Catéchisme dit : « De même que Jésus prie le Père et rend grâces avant de recevoir ses dons, il nous apprend cette audace filiale : "tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu" (Mc 11, 24). Telle est la force de la prière, "tout est possible à celui qui croit" (Mc 9, 23), d’une foi " qui n’hésite pas " (Mt 21, 22). Autant Jésus est attristé par le "manque de foi" de ses proches (Mc 6, 6) et le "peu de foi" de ses disciples (Mt 8, 26), autant il est saisi d’admiration devant la "grande foi" du centurion romain (Mt 8, 10) et de la cananéenne (Mt 15, 28). » CEC 2610

La liturgie de la parole d'aujourd'hui nous invite à contempler Dieu comme le Père de tous, un Dieu qui ouvre son cœur et sa maison à tous ceux qui croient en lui sans regarder leur origine. Par l'intermédiaire du prophète Isaïe, il annonça lui-même qu'il amènerait des étrangers sur sa sainte montagne et que sa maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples. »

Ainsi, le Psalmiste peut nous inviter à chanter : « Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble ! » Car, sa pitié nous atteint tous, et nous exultons tous dans ses bénédictions et son amour.

Cette prophétie d'Isaïe trouve son accomplissement dans la rencontre entre Jésus et la Cananéenne. Bien que le salut soit d'abord une priorité et une prérogative du peuple d'Israël, tous ceux qui s'ouvrent par la foi au Seigneur seront également sauvés. On lit dans l'Evangile une sorte de conversation étrange et quelque peu cocasse sinon abusive en paroles, entre Jésus et la Cananéenne. Cet événement a mis en scène une mère au cœur brisé, mais pas à la foi brisée.

L'endroit, Jésus est un territoire païen, la région de Tyr et de Sidon. Puis l'événement, une mère plaide, implore la guérison de sa fille possédée par un démon. Ensuite, bien que Jésus soit dit de bon cœur, il rappelle d’une manière pas si amicale à la femme que son ministère clé est envers les Juifs, pas les Gentils. « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël... Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Mais alors l’élément déclencheur viendra non seulement de l'audace de la femme, mais aussi de sa fermeté dans la foi. Elle n'a pas été découragée par les paroles dures du Seigneur : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Et voyant une foi si authentique et si grande, le Seigneur ne put s'empêcher de dire : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »

La foi est tout ce qu'il faut pour voir Dieu à l'œuvre dans nos vies. Là où il y a la foi, il n'y a pas d'impossibilité. Ne dit-on pas que la foi peut déplacer des montagnes ? La foi de la femme Cananéenne a fait que le Seigneur a changé le centre de son ministère. De plus, parce que ceux pour qui il est venu, les brebis perdues d'Israël ne pouvaient pas répondre avec une telle foi. Rappelons-nous son reproche à Pierre dimanche dernier : « O homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

« La foi, c'est croire ce que l'on ne voit pas ; la récompense de cette foi, c'est voir ce que l'on croit », dit saint Augustin. Ainsi, la foi de la femme Cananéenne a été récompensée. Sa fille a été guérie à partir de cette heure.

Notre Dieu est fidèle, dit saint Paul en seconde lecture. Ce qu'il a promis à son peuple et l'alliance qu'il a scellée avec eux ; il accomplira. De même, il le fait avec nous, encore aujourd'hui. La foi ne trompe jamais. Vous traversez actuellement une période difficile et stressante ? Ne vous inquiétez pas. Tournez-vous vers le Seigneur, ayez confiance en lui et confiez-lui votre sort. Car, il est Dieu, Père de tous... Sa providence est pour tous. Demandons-lui donc la grâce de devenir fils et filles de sa Divine Providence, c’est-à-dire, fils et filles de foi ferme et sincère.


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