Cendres d'Humilité, de Conversion et d'Amour.
14 FÉVRIER 2024.
Mercredi des
Cendres.
Lectures : Jl 2, 12-18 ; Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13,14.17; 2 Co 5, 20 – 6, 2; Mt 6,1-6.16-18.
« Aujourd’hui, ne
fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. » Ps 94,8
Un proverbe Sicilien
dit : « Les asperges et les champignons enseignent l’humilité au cuisinier. »
Un proverbe Britannique ajoute : « La mesure de notre sacrifice est la mesure
de notre amour. »
Alors que
certains célèbrent et chantent la Saint-Valentin, la dimension érotique et
commerciale de l'amour, aujourd'hui 14 février, nous sommes amenés, par effet
de hasard, à célébrer aujourd'hui le début du Carême. Peut-être un coup du
sort, mais c'est une belle coïncidence que le Carême soit aussi un appel à
valoriser l'amour sacrificiel qui se nourrit dans la prière, se vit dans le
jeûne et s'exprime dans l'aumône. Nous entrons aujourd’hui dans une saison
d’amour et de sacrifice qui trouvera son point culminant dans le sacrifice
suprême, le jour du « Consumatum est », le Vendredi Saint. Les Cendres que nous
recevrons aujourd’hui sont des signes extérieurs d’humilité, de conversion et
d’amour.
Ainsi, nous
entrons aujourd’hui dans une période très significative et hautement
spirituelle de la foi et de la vie chrétienne catholique. Le temps du Carême
est unique en ce sens qu'il place l'homme face à sa propre réalité, à notre
petitesse, et nous rappelle notre besoin de Dieu et de conversion pour être
sauvé.
Comme le dit
l'Ordo dans la présentation du temps, le temps annuel du Carême est un moment
propice pour gravir la Sainte Montagne de Pâques. C'est une période à double caractère.
Premièrement, le Carême, pour les catéchumènes, est un temps de préparation
immédiate et spécifique aux sacrements de l'initiation chrétienne à travers les
rites d'élection et de scrutins. Et deuxièmement, pour tous les fidèles, comme
un temps pour être plus attentifs à la parole de Dieu, à la prière, à la
pénitence et à un ferme renouveau de vie par la conversion.
Durant cette
saison, un accent particulier est mis sur la réalité du péché et sur les œuvres
de miséricorde corporelle et spirituelle. Avec les trois exercices
traditionnels de la prière, du jeûne et de l'aumône, chaque fidèle est appelé à
restaurer sa relation avec Dieu et avec son prochain. Nous sommes invités à
réfléchir sur le péché et ses conséquences.
Ce jour, d'une
manière très particulière, à travers la bénédiction et l'imposition des
Cendres, nous rappelle la nécessité de l'humilité. Cela nous rappelle notre
origine et nos fins. De l'humus à l'humus, et que l'entre-deux, le temps de la
vie, n'est qu'une période de pèlerinage.
En tant que
personnes en pèlerinage dans cette vie, nous avons parfois besoin de faire une
pause et d'évaluer ou de juger par nous-mêmes notre voyage et, si nécessaire,
de réorienter notre vie. Le Carême est un moment par excellence
d’auto-évaluation et de réorientation. Ceci prend en compte l'évaluation
corporelle à travers les œuvres de miséricorde corporelle, l'évaluation
spirituelle à travers les œuvres de miséricorde spirituelle et l'évaluation
générale ou holistique à travers la prière, le jeûne et l'aumône. Par la prière,
nous faisons de la place à Dieu dans notre vie et exprimons le profond désir
d’entrer dans une ultime amitié avec lui. Par le jeûne, nous nous privons de
choses qui, même si elles sont nécessaires, sont parfois superflues, et nous
nous ouvrons à prendre soin des besoins des autres. Cela nous aide également à
donner plus d’espace à Dieu plutôt qu’au matériel dans nos vies. Nous rappelons
à travers le jeûne que nous ne vivons pas seulement de pain, mais aussi et
surtout de Dieu et de sa parole. Enfin, l’aumône aiguise notre souci des
autres. Cela nous fait ressentir et nourrir leurs besoins.
Ce temps de
Carême est un moment propice pour redécouvrir et pratiquer ces œuvres de
miséricorde. Les lectures d’aujourd’hui sont un appel. Dans la première
lecture, à travers le prophète Joël, le Seigneur nous le fait comprendre. Le
jeûne qu’il réclame vise davantage la purification intérieure que la simple
punition extérieure. Il dit : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements. »
Nous sommes invités à prendre conscience de notre état de péché et à amender
notre cœur et tout notre être. Il ne suffit pas de revêtir des Cendres ce
mercredi en signe de repentir. Notre être tout entier devrait également viser
cette repentance et cette conversion.
Saint Paul, en
deuxième lecture, souligne ce point. C’est maintenant le moment favorable et
opportun pour nous de nous réconcilier avec Dieu. C’est le moment de se
détourner de toute sorte de mal et d’adopter la justice. Frères et sœurs : « Le
voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. »
Ainsi : « Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du
Seigneur. » (Ps 94,8). Saisissez l’opportunité qui ne se représentera plus. Convertissons-nous
maintenant et aujourd'hui.
Comment alors
vivre ce moment de conversion ? Le Seigneur nous montre le chemin dans
l’Évangile, par la prière, le jeûne et l’aumône. Ceux-ci ne doivent cependant
pas être ostentatoires ou constituer une sorte d’exposition de piété. Ils sont
à vivre dans l'intimité avec Dieu, donc dans l'humilité, le secret et la
simplicité. Le temps du Carême est le temps de l’apprentissage de l’humilité.
Que ce signe des Cendres soit pour nous un rappel.
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