« Il Monta au Ciel ».
9 MAI 2024.
Solennité de l’Ascension
du Seigneur - Année B.
« Allez ! De toutes les nations faites des
disciples, dit le Seigneur. Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la
fin du monde. » Mt 28,20
Un proverbe Hébreu
dit : « Le monde est comme une échelle : l’un monte et l’autre descend. » Un
proverbe Maori ajoute : « Nombreux descendent vers les ténèbres éternelles mais
peu montent au ciel. »
Lorsque nous
professons notre foi, dans le Credo, voici ce que nous disons : « Il monta au
ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger
les vivants et les morts ; et son règne n'aura pas de fin. »
L'Ascension du
Seigneur est un mystère qui découle de sa résurrection. Mais c’est surtout un
mystère profondément ancré dans son Incarnation. C’est parce qu’il est descendu
pour être l’un d’entre nous qu’il monte maintenant pour ne faire qu’un avec
Dieu. Celui qui, à Noël, a partagé notre humanité, a porté cette humanité et
est mort dans cette humanité pour l'amour de l'homme, est celui qui retourne à présent
dans sa divinité pour occuper le siège de gloire qui était le sien avant la
création du monde.
A propos de
l'Ascension du Seigneur, voici ce que nous lisons dans le Catéchisme : « "Or
le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s’assit à
la droite de Dieu" (Mc 16, 19). Le Corps du Christ a été glorifiée dès
l’instant de sa Résurrection comme le prouvent les propriétés nouvelles et
surnaturelles dont jouit désormais son corps en permanence (cf. Lc 24, 31 ; Jn
20, 19. 26). Mais pendant les quarante jours où il va manger et boire
familièrement avec ses disciples (cf. Ac 10, 41) et les instruire sur le
Royaume (cf. Ac 1, 3), sa gloire reste encore voilée sous les traits d’une
humanité ordinaire (cf. Mc 16, 12 ; Lc 24, 15 ; Jn 20, 14-15 ; 21, 4). La
dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son
humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée (cf. Ac 1, 9 ; cf. aussi
Lc 9, 34-35 ; Ex 13, 22) et par le ciel (cf. Lc 24, 51) où il siège désormais à
la droite de Dieu (cf. Mc 16, 19 ; Ac 2, 33 ; 7, 56 ; cf. aussi Ps 110, 1). Ce
n’est que de manière tout à fait exceptionnelle et unique qu’il se montrera à
Paul "comme à l’avorton" (1 Co 15, 8) en une dernière apparition qui
le constitue apôtre (cf. 1 Co 9, 1 ; Ga 1, 16). » CEC 659
Si notre première
définition de l'Ascension est la glorification du Seigneur, cet évènement eu
lieu lors même de sa résurrection. Jésus est ressuscité des morts dans toute sa
gloire. Aucune chose terrestre n’avait de pouvoir sur lui après sa
résurrection. Il était au-delà des limites et des contingences du temps et des
lieux. Le Seigneur ressuscité pouvait être n’importe où et n’importe quel
moment. Les différentes apparitions et rencontres avec les disciples le
prouvent.
Aujourd'hui,
quarante jours après sa résurrection, il retourne dans la gloire de son Père,
non pas définitivement comme pour abandonner ses disciples, mais en accomplissement
de ses promesses.
Les lectures
tournent autour de ce grand événement. Les disciples qui en ont été témoins
racontent les faits. Chacun d’eux apporte certains détails plus que d’autres
mais ils parlent tous du même événement.
Dans la première
lecture, Luc commence son récit historique, les Actes des Apôtres, par cet
événement, pour nous dire que la véritable mission apostolique a commencé après
que Jésus ait été retiré de la vue de ses Apôtres. Luc dit : « tandis que les
Apôtres le regardaient, il s’éleva. » Et après cela, deux Anges sont venus leur
rappeler leur mission : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le
ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même
manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » En attendant, la tâche
qui leur est confiée est celle que nous lisons dans l'Évangile : aller et faire
des disciples.
Le Seigneur
Jésus, montant au Ciel, ne veut pas que ses disciples soient déconnectés de la
terre. Ils ne sont pas appelés à regarder seulement les cieux, mais à aller
prêcher la Bonne Nouvelle et conduire les gens à la foi en Jésus et au salut,
tel fut le dernier mandat magistral de Jésus : « Allez dans le monde entier. Proclamez
l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui
qui refusera de croire sera condamné. »
L'Ascension du
Seigneur a ouvert les disciples à une nouvelle ère. Non pas tant celle de
l’absence du Seigneur, mais celle de la mission. Il était temps de sortir. Le sommet de cette sortie sera à la
Pentecôte lorsque le Paraclet promis les envahira de sa force et de sa
présence. L'Évangéliste Marc a mentionné que les disciples « Quant à eux, ils
s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et
confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. » Une belle image que
l'Ascension n'est pas un abandon ou un départ sans connexion ni sollicitude. Le
Seigneur élevé continue d'être dans la communauté des croyants, et le
Saint-Esprit est l'accomplissement de cette présence continue.
Paul pose
magnifiquement la question : « Que veut dire : Il est monté ? – Cela veut dire
qu’il était d’abord descendu dans les régions inférieures de la terre. Et celui
qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour
remplir l’univers. » Jésus, après son Ascension, est avec nous d'une
manière tout à fait particulière et significative. Il nous donne la force de
partager sa vie et sa mission. Nous devons maintenant être des missionnaires de
l'amour et de la présence de Dieu.
Jésus monte au
ciel aujourd'hui, nous donnant la terre comme lieu de notre mission et de notre
vie. C’est en vivant convenablement et en transformant cette terre que nous
parviendrons au ciel. Le paradis est possible, il nous est aujourd’hui grand
ouvert. Néanmoins, les escaliers qui y mènent sont plantés en terre. Comme pour
dire, la terre est le laboratoire du ciel. Pour entrer au ciel, tout ce qu’il
faut, c’est prêcher l’Évangile du Christ, vivre l’Évangile et être missionnaire
de l’amour du Christ.
Comments
Post a Comment