La Première Pentecôte et la Pentecôte Aujourd'hui.
19 Mai 2024.
Solennité de la Pentecôte
– B.
Lectures : Actes2, 1-11 ; Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34 ; 1 Co 12, 3b-7, 12-13 ou Ga5,16-25 ; Jn 20, 19-23.
« Les dons de la
grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais
c’est le même Seigneur… » 1 Co 12, 4
Un proverbe Irlandais
dit : « Il n’y a pas de force sans unité. » Un proverbe Bajan ajoute : « La
guerre sans unité ne fera pas de butin. »
La Tradition et
les Écritures (Nouveau Testament) rapportent que la Pentecôte est un événement
historique qui a eu lieu cinquante jours après la Résurrection du Christ. Les
disciples, pleins de crainte des chefs Juifs, s'enfermèrent dans une chambre
haute, le Cénacle attendant la venue de l'Avocat Jésus leur avait promis avant
son Ascension au ciel. Puis, ce jour-là, le Saint-Esprit est venu, a rempli
leurs cœurs et a fait d’eux des proclamateurs intrépides de l’Évangile du
Christ.
La Pentecôte
marque donc le début de l’Église. Conduits par la puissance du Saint-Esprit,
les Apôtres proclamèrent le Seigneur et lui firent de nouveaux disciples. Le
principal protagoniste de ce nouveau départ et de la mission apostolique n'est
autre que le Saint-Esprit, l'Avocat, le Paraclet, le Consolateur, le Défenseur...
Étymologiquement,
le mot Pentecôte vient du Grec Pentēkostē (hēmera), cinquantième (jour), car la
fête Juive a lieu le cinquantième jour après le deuxième jour de Pâque. Pour
les Juifs, cela s’appelle la Fête de la Moisson ou la Fête des Semaines. Elle est
mentionnée à cinq endroits dans l'Ancien Testament : dans Exode 23, Exode 24,
Lévitique 16, Nombres 28 et Deutéronome 16. Selon l'Ancien Testament, vous
iriez au jour de la célébration des prémices et du début à compter ce jour-là,
vous compteriez 50 jours. Le cinquantième jour serait le jour de la Pentecôte.
Ainsi, les prémices marquent le début de la récolte de l’orge et la Pentecôte
est la célébration du début de la récolte du blé.
Après cette
excursion étymologique et historique, revenons à notre solennité d'aujourd'hui.
Nous célébrons la descente du Saint-Esprit. La semaine dernière, nous avons
assisté, avec les Apôtres, à l'Ascension de Jésus dans sa gloire céleste où il
s'est assis à la droite du Père et d'où, nous attendons avec espérance, il
reviendra pour juger les vivants et les morts. En attendant cette venue dans la
gloire, le Seigneur n’a pas laissé ses disciples orphelins. Le Paraclet promis
est descendu pour être avec eux, les conduire et les protéger.
À propos de la
Pentecôte et du Saint-Esprit, voici ce que nous lisons dans notre Catéchisme :
« Le jour de la Pentecôte (au terme des sept semaines Pascales), la Pâque du
Christ s’accomplit dans l’effusion de l’Esprit Saint qui est manifesté, donné
et communiqué comme Personne divine : de sa Plénitude, le Christ, Seigneur,
répand à profusion l’Esprit (cf. Ac 2, 33-36). En ce jour est pleinement
révélée la Trinité Sainte. Depuis ce jour, le Royaume annoncé par le Christ est
ouvert à ceux qui croient en Lui : dans l’humilité de la chair et dans la foi,
ils participent déjà à la communion de la Trinité Sainte. Par sa venue, et elle
ne cesse pas, l’Esprit Saint fait entrer le monde dans les "derniers temps",
le temps de l’Église, le Royaume déjà hérité, mais pas encore consommé : Nous
avons vu la vraie Lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste, nous avons trouvé
la vraie foi : nous adorons la Trinité indivisible car c’est elle qui nous a
sauvés (Liturgie byzantine, Tropaire des vêpres de Pentecôte ; il est repris
dans les liturgies eucharistiques après la communion). » CEC 731-732
Ainsi, ce jour marque un nouveau départ dans la vie des disciples du Christ.
C'est l'anniversaire de l'Église. Aujourd’hui, toutes nos diversités sont rassemblées
en une seule. La multitude de croyants est devenue une famille unique grâce à
la puissance et à l’œuvre du Saint-Esprit. C’est exactement ce dont
parle la première lecture.
Luc nous dit qu'à
la première Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit descendit sur les disciples, il
leur fit don de la langue. Il a enlevé toutes leurs craintes et leur a donné
l’audace de proclamer Jésus dans de nombreuses langues. Chacun qui était là
pouvait les comprendre dans sa propre langue : « Parthes, Mèdes et Élamites, habitants
de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de
celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de
Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois
et Arabes... »
L'Esprit de Dieu
est à l'œuvre et ce jusqu'à aujourd'hui. Il dispense encore des dons qui
doivent être utilisés au service de la communauté. Saint Paul parle de la
diversité des dons dans la deuxième lecture. L’Apôtre dit : « Les dons de la
grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais
c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui
agit en tout et en tous. » Ailleurs, l'Apôtre des Gentils fait une
distinction claire entre ce qui vient de l'Esprit et ce qui découle de la
chair. L’Apôtre appelle les premiers fruits de l’Esprit et les derniers fruits
de la chair, et il nous met en garde contre les conséquences de vivre selon la
chair.
Nous vivons dans
un monde fait de nombreuses oppositions ou conflits entre forces opposées. Et
souvent, les éléments négatifs semblent plus attrayants et l’emportent sur les éléments
positifs. Et pris au piège de ces oppositions, l’homme finit par faire ce qu’il
ne devrait pas faire. Ce n’est que grâce à la direction et la gouvernance de
l’Esprit de Dieu que nous pouvons discerner ce qui est bien de ce qui est mal
et viser le premier. Par nos propres forces et inclinations personnelles, nous
sommes des proies faciles pour le mal et le malin. En cette nouvelle Pentecôte,
l'Esprit nous est donné afin de faire le bon choix.
L’un des bons
choix que nous devrions tous faire est de devenir des instruments d’unité dans
nos diversités. Le Seigneur, avant son Ascension, a soufflé l'Esprit Saint sur
ses disciples et, leur donnant la paix, en a fait des instruments de l'Évangile
de l'amour, du pardon et de l'unité. Dans nos relations les uns avec les
autres, nous devrions imiter ces vertus. Nous sommes les fruits de la Nouvelle
Pentecôte. Que nos vies, nos actions et nos paroles témoignent de ce que nous
avons reçu et de qui nous sommes.
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