Jour de Révélation.
9 AOÛT 2020
19ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
LECTUREs: 1 R 19, 9a.11-13a; Ps 84 (85), 9ab-10, 11-12, 13-14; Rm 9, 1-5; Mt 14, 22-33.
Un proverbe Béninois
dit : « Dieu se cache de l'esprit de l'homme, mais se révèle à son cœur. » Et
un proverbe Sénoufo ajoute : « La noix ne révèle pas l'arbre qu'elle
contient. »
« Fais-nous voir,
Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut » (Ps 84, 8). Nous connaissons
tous ce célèbre dicton attribué à saint Irénée : « La gloire de Dieu c’est
l'homme vivant ». Cependant, beaucoup ne le citent pas complètement et on
oublie la deuxième partie qui est aussi belle que la première : « La vie de
l'homme consiste à voir Dieu ». Nous vivons pour Dieu. Autrement dit, pour que
nous vivions, nous devons voir Dieu, car dans la vision de Dieu se trouve la
perfection de la vie. Nous sommes rendus immortels par la vision Dieu. Une
créature qui perd de vue Dieu n'a ni référence ni vie.
L’auto-révélation
de Dieu est l’essence et la substance de la vie humaine. A travers les
affirmations de saint Irénée, nous pouvons saisir que Création, Révélation et Rédemption
font partie d’un plan unique, un mystère unique, le mystère de l’amour de Dieu.
Dieu a créé l'humanité pour que celle-ci le voie et chante sa gloire. En Jésus,
nous avons la perfection de tous les mystères divins. Car, en lui et par lui,
Dieu est pleinement révélé à notre humanité.
La liturgie
d’aujourd’hui met un accent particulier sur la révélation ou la manifestation
de Dieu. On pourrait dire que c'est le dimanche de la théophanie. Car il nous
est donné de méditer sur la révélation de Dieu en première lecture et la
révélation du Christ Jésus dans l'Évangile, et cette double révélation dévoile
aussi notre propre identité d'enfants de Dieu.
En première
lecture, nous avons la mystérieuse théophanie de l'Horeb. Le Seigneur Dieu se
montre au prophète Élie. Un bel élément dans cette théophanie est que le
Seigneur, très souvent, n'est pas là où l'être humain attend qu'il soit. Nous
ne pouvons pas trouver Dieu dans l’ouragan violent et fort. Il ne se trouve pas
non plus dans le tremblement de terre, le feu, la tempête. Le chemin de Dieu
est l’humilité, la simplicité et le silence. Ce n'est donc que dans le murmure
de la brise légère qu'Elie découvrit sa présence. Dieu ne se révèle pas pour
effrayer l'homme, mais plutôt pour réconforter et rassurer. Par conséquent,
tout ce qui effraie ou désoriente n'est pas de Dieu.
L'expérience du
Prophète nous arrive dans notre vie quotidienne. Nous cherchons toujours le
Seigneur dans l'extraordinaire et l'extravagance, alors qu'il vit et se dévoile
dans notre ordinaire et sous les signes simples et humbles. De nombreuses
personnes vivent aujourd'hui dans une grande confusion au sujet de Dieu.
Certains pensent que Dieu ne se trouve que là où se produisent des miracles, où
les gens parlent dans des langues étranges, où les pasteurs sont investis d'une
superpuissance. Il est temps pour nous de nous réveiller de nos étourdissements
spirituels et de réaliser que Dieu, le tout-puissant et omniscient, agit dans
notre ordinaire et non dans l'extraordinaire. Le diable est celui qui aime le
bruit et l'extravagance. Dieu habite plutôt dans la simplicité. Comme pourrait
le dire le proverbe Français : « le bruit ne fait pas de bien et le bien
ne fait pas de bruit ».
Dans l'Évangile,
le Seigneur Jésus se révèle aussi à ses disciples. Le Seigneur se montre maître
du vent et de la mer. Jésus exprime son autorité suprême sur la mer de deux
manières. Tout d'abord, il marche sur les eaux sans couler. Deuxièmement, il
calme les vagues et les vents violents.
Au-delà de l’auto-révélation
de sa superpuissance et de son identité en tant que maître des forces de la
nature, l'événement de la marche sur les eaux est un appel à la foi. Matthieu affirme
que les apôtres étaient effarouchés, terrifiés par les vents et les vagues, et
plus effrayés quand ils ont vu quelqu'un marcher vers eux sur les eaux. Ils
pensaient que c'était un fantôme. Beaucoup de gens à la foi hésitante ont
l'esprit de fantôme. Ils voient et entendent des fantômes partout. Pris dans
tant de peurs, ils voient toujours ce qu'ils ne sont pas censés voir. Même en
plein jour, certains voient des fantômes. Les disciples, à cause de leur peur
et de leur manque de confiance, ont pris le Seigneur pour un fantôme.
Celui qui a la
foi n'a pas peur. Les craintes des disciples étaient l'expression fondamentale
de leur foi faible ou quelque peu inexistante. Au milieu de leur détresse, la
voix du Seigneur vient restaurer la confiance et l'assurance : « Confiance !
c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Après avoir entendu cela, la tentative de
Pierre de marcher vers le Seigneur sur l'eau pourrait constituer un défi pour
lui-même. Mais ce défi est de nouveau interrompu par la peur. Ainsi, Pierre crie
au Seigneur à l'aide : « Seigneur, sauve-moi ! »
Frères et sœurs,
le Seigneur se révèle toujours à nous. Il nous élève et nous fait reposer sur
une terre ferme. Cependant, nos peurs nous font perdre espoir et foi en lui et
nous sombrons désespérément dans les abysses. Dieu, toutefois, ne nous
abandonne jamais. Il sait notre manque de foi. Ainsi, il garde sa main toujours
prête et désireuse de nous sauver et nous empêcher de sombrer dans le mal.
La présence du
Seigneur est notre assurance. Son amabilité est notre gage de salut. Nous
devons donc nourrir une confiance ferme en lui et ne jamais laisser aucun doute
ou peur nous éloigner de lui. L'auto-révélation du Christ est un appel à avoir
foi en lui malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer.
Saint Paul, en seconde lecture, parle des peines et des angoisses qu'il a dû supporter. Mais parce qu'il a mis sa ferme confiance en Dieu par le Christ Jésus, il n'a pas abandonné. Bien que ses souffrances lui aient été infligées par ses compatriotes, ses parents et ceux qui partageaient la foi et l'espérance communes avec lui, il ne désespéra pas. Quand on a rencontré Jésus et bâtit une intimité ferme avec lui, aucune adversité, aucune épreuve ne peut nous faire trébucher. Car, la révélation de Dieu est pour notre vie et non pour notre damnation.
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