Le Disciple du Christ, un Prophète pour Aujourd’hui.
30 AOÛT 2020
22ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
LECTUREs: Jr 20, 7-9; Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9; Rm 12, 1-2; Mt 16, 21-27.
Un proverbe Italien
dit : « Chacun pense que sa propre croix est la plus lourde. » Et un proverbe Islandais
ajoute : « Il vaut mieux souffrir au nom de la vérité que d'être
récompensé pour avoir menti. »
« À longueur
de journée, la parole du Seigneur attire sur moi l’insulte et la moquerie. »
(Jr 20,8) Nous vivons dans un monde et dans des sociétés où la parole semble
avoir perdue de son sacré. De nombreuses personnes semblent en conflit avec la vérité,
la justice et le droit. Sous certains cieux, ils se dit que certaines
personnes, surtout les politiciens, sont en conflit avec la loi. Nombreux
sont-ils a avoir la vérité en horreur. Pour vivre en paix et heureux avec eux,
ne parler jamais de légalité, de justice, d’état de droit, et surtout, faites-vous,
comme eux ennemis de la vérité. Le mensonge pour certains est devenu un art et
une seconde nature. Ils mentent aux autres, et comme si cela ne suffisait pas,
ils se mentent à eux-mêmes.
A cote de cela,
il y a aussi le danger des croyants, des hommes et femmes de Dieu abonnés au
silence. Face à tout ce qui arrive, dans les sociétés et communautés ou ils
vivent, ils sont dans un mutisme qui s’avoisine à un silence coupable.
La liturgie de ce
22e Dimanche du Temps Ordinaire A vient nous rappeler notre mission
dans le monde et surtout notre vocation prophétique. Au jour de notre Baptême,
le prêtre a prononcé ces paroles à chacun de nous, « Tu es désormais membre du
corps du Christ, et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de
roi. » Ces paroles et cette onction prophétique s’accompagnent d’une
obligation pour chaque baptisé. Il s’agit d’un grand défi qui passera
nécessairement par des souffrances. En réalité, l’on ne peut véritablement
ressembler au Christ sans la souffrance et sans avoir comme lui le courage de
la vérité.
La première
lecture de ce jour nous présente l’image par excellence du prophète, Jérémie,
et elle nous dit ce qui nous attend si voulons réellement vivre notre vocation
de prophète dans un monde en mal avec la vérité. Nous voyons Jérémie gémir sur
son sort. Après s’être laissé séduire par le Seigneur, le prophète confesse, « À
longueur de journée je suis exposé à la raillerie, tout le monde se moque de
moi. » Le Seigneur a fait de Jérémie son porte-voix. Mais le prophète en
acceptant cette mission, est devenu l’objet d’insultes et de bien de
tribulations. Il en est ainsi, simplement parce qu’il est devenu porteur d’une
parole qui est vérité, et la vérité, de nature, s’oppose au mensonge. Alors,
tous ceux vivant dans le mensonge s’opposent au prophète en raison de sa parole
de vérité.
Le prophète
Jérémie, comme de nombreux grands prophètes de l’Israel ancien sera assassiné.
Ses lamentations sont le cri de cœur d’un homme qui ne savait pas se taire
devant l’injustice, la souffrance des faibles et le mensonge, quand l’on
tentait d’ériger celui-ci en norme. La vie et la vocation du prophète Jérémie
nous enseigne qu’être une personne de conviction et de foi, un homme ou une
femme de Dieu et un croyant, c’est accepter d’accomplir une mission et un
ministère ingrat qui pourrait tout nous couter, même jusqu’à notre dignité,
mais surtout le faire avec vaillance et absolue fidélité.
L’on ne peut pas
véritablement être un prophète sans tribulations. Le Seigneur Jésus, dans
l’Evangile le fera encore plus clair. Il dit à ses disciples que la seule
véritable condition pour marcher à sa suite c’est d’avoir le courage de la
croix. La parole du Seigneur est vérité et vie. De ce fait, on ne peut pas être
chrétien et se cacher dans le mensonge ou vivre dans le conformisme. Jésus
lui-même n’a jamais été un homme de conformisme. Il était plutôt un
anticonformiste, un qui avait le courage de ses mots et surtout le courage de
la vérité. La croix est donc un signe à la fois du Christ lui-même et de la foi
des chrétiens.
Dans la vie, il y
a toujours des gens comme Pierre qui semblent aimer Jésus plus que lui-même ne
s’aime. En fait ce sont des gens qui aiment le Christ et lui professe leur foi,
mais haïssent le vocabulaire et le langage de la croix. Pour eux, la vie chrétienne
devrait se conjuguer sans la souffrance. C’est une race de chrétiens qui ne
prennent jamais position pour ce qui pourrait leur coûter. Et vue que la
justice et la vérité sont les choses qui coûtent le plus, ils sonnent abonnés
absent la ou la vérité est aux périls. A ceux-ci, comme il le fit avec Pierre,
le Seigneur dit, « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de
chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Bien-aimés, ayant
choisi de suivre le Christ, et d’être des disciples et porteurs de sa parole de
vérité, ne pensons pas comme font les gens ordinaires. Ayons le courage de
Jésus, combattons pour le droit et la vérité. Cela s’appelle accepter sa croix
et le suivre. Et le Seigneur insistera en disant, il n’y a aucun avantage à
vivre dans le conformisme, et selon les normes de ce monde. Vivons plutôt dans
la vérité, même si cela nous coûterait. C’est aussi cela notre vocation de
prophètes. Comme nous y exhorte St. Paul dans la deuxième lecture, ayons la force
et le courage de présenter nos corps et notre personne tout entière, « en
sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu. » Transformons notre
façon de regarder et de voir la vie. Christianisme et martyr devraient être des
synonymes pour nous.
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