Notre-Dame du Grand Avent.

20 DÉCEMBRE 2020
4ème Dimanche de l'Avent — Année B

LECTURES: 2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16; Ps 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29; Rm 16, 25-27; Lc 1, 26-38. 

Un proverbe Latin dit : « Peu importe son passé, quand une femme de chambre épouse un seigneur, elle devient une dame. » Et un proverbe Nigérian ajoute : « Un enfant ne meurt pas parce que les seins de sa mère sont asséchés. »

Marie est l'aube de la plénitude des temps. Elle est Notre Dame de l'Avent. Elle est le personnage le plus beau et le plus éminent de l'Avent, et on pourrait dire le personnage principal de cette saison. Marie est celle qui, par son humble ‘Fiat’, fait coopérer notre nature humaine au plan de Dieu. Elle est la représentante de tous ceux qui attendent la venue de leur Seigneur et Sauveur.

Nous ne pouvons pas parler de l'Avènement de Jésus sans mentionner Marie. En ce 4e et dernier dimanche de notre pèlerinage de l'Avent, la parole de Dieu, plus particulièrement l'Evangile, met un accent particulier sur la ‘femme de l'Avent’, la femme enceinte, celle que Dieu choisit pour être sa mère. À propos de Marie et du grand avènement du Sauveur, le Catéchisme de l'Église Catholique, parlant de la prière de Marie, dit : « La prière de Marie nous est révélée à l’aurore de la Plénitude des temps. Avant l’Incarnation du Fils de Dieu et avant l’effusion de l’Esprit Saint, sa prière coopère d’une manière unique au Dessein bienveillant du Père, lors de l’Annonciation pour la conception du Christ (cf. Lc 1, 38), lors de la Pentecôte pour la formation de l’Église, Corps du Christ (cf. Ac 1, 14). Dans la foi de son humble servante le Don de Dieu trouve l’accueil qu’il attendait depuis le commencement des temps. Celle que le Tout-Puissant a faite "pleine de grâce" répond par l’offrande de tout son être : "Voici la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole". Fiat, c’est la prière chrétienne : être tout à Lui puisqu’Il est tout à nous. » (CEC. 2617). Marie a contribué d'une manière très significative et singulière à l'avènement d'une nouvelle ère, la venue du Seigneur notre Roi et Sauveur.

La première lecture, parlant de la royauté Davidique, dit que ce sera un royaume qui durera à jamais devant le Seigneur. C'était une promesse que le Seigneur Dieu avait faite à David par l'intermédiaire du prophète Nathan. À David son élu, Dieu dit : « je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »

La prophétie faite à David a commencé à s'accomplir avec Salomon mais elle verra son parfait accomplissement dans l'enfantement de Marie, la femme fiancée à Joseph de la maison de David. Nous avons ici la grande révélation de l'Annonciation à Marie. L’Ange Gabriel a porté le message de l’incarnation du Seigneur à cette humble jeune fille et par son obéissance à la volonté de Dieu, elle a été faite Mère du Sauveur.

Marie, comme nous l'avons dit plus haut, a un rôle singulier dans le mystère de l'incarnation et du salut. Elle a eu le privilège d'être choisie par Dieu parmi toutes les femmes. Bien qu'elle n'ait rien qui la différencie des autres, Dieu l'a rendue spéciale par son appel et son projet sur elle et sur l'humanité. Le mystère de l'Annonciation et de l'Incarnation nous révèle comment Dieu travaille avec l'humanité pauvre et misérable. Marie l'a professé elle-même : « Voici, je suis la servante du Seigneur… » Elle n'était qu'un instrument à la disposition de Dieu. Par conséquent, sa vie ne trouve son accomplissement qu’en faisant la volonté de Dieu, son acte d’obéissance : « que tout m’advienne selon ta parole. » En Marie et à travers elle, nous apprenons que la vie humaine n'atteint son nirvana que lorsque l'homme apprend à obéir sans poser de questions et à donner la primauté à Dieu.

Nous vivons dans un monde et dans des sociétés où chacun se bat pour ses propres projets et volonté. Nous pouvons faire toutes les possibilités pour nos projets personnels, même si cela coûtera de marcher sur les autres. Nous sommes remplis de narcissisme et d'égocentrisme chronique ou d'égoïsme au point que nous voulons que toutes choses tournent autour de nous. Ce faisant, nous n'ouvrons aucune possibilité à quelque chose d'extra à nos plans. Marie, puisque nous parlons d’elle, aurait pu dire à l’ange : "Regarde, j’ai mes propres projets. Mon plan pour le moment est de me marier avec Joseph avec qui je suis fiancée et de fonder notre famille à une dimension plus humaine et plus réaliste." Et ainsi, toute ces choses peut-être ne se seraient pas produit comme nous les connaissons aujourd'hui. Mais au lieu de cela, avec un désintérêt et un détachement parfait du poison de l'égoïsme, elle a ouvert son cœur et sa vie à Dieu : « Fiat, voluntas tua ! - Qu'il me soit fait selon ta parole. » Par conséquent, elle est devenue la Dame du grand événement de l'Incarnation de Dieu, notre Dame de l'Avent, attendant avec vous et moi et avec toute l'humanité la venue du Sauveur.

Saint Paul, en seconde lecture, peut parler de cette incarnation comme du mystère de tous les mystères, la chose longtemps gardée secrète et maintenant révélée pour nous. Tout ce que les prophètes avaient prévu et annoncé est maintenant rendu manifeste. Et Marie est la principale bénéficiaire de ce secret révélé. Le secret de Dieu a trouvé une cachette dans son sacré sein vierge. Par elle, Dieu a pris sa nature humaine et sera bientôt révélé à toute l'humanité. En voyage avec Marie, préparons avec une grande joie la venue de Dieu dans notre monde.