Donner au Seigneur.
7 NOVEMBRE 2021
32ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année B.
LECTURES : 1 R 17, 10-16 ; Ps 145 (146), 6c.7,8-9a, 9bc-10; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44.
« Car tous,
ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle
a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Mc 12,44)
Un proverbe Espagnol
dit : « Ne dites rien lorsque vous donnez, ne dites quelque chose que lorsque
vous recevez. » Et un proverbe Corse d'ajouter : « Donner ce qu'on ne possède
pas est toujours un signe de charité. »
Il est dit que
Dieu aime celui qui donne joyeusement. Pour donner au Seigneur, il ne faut pas
avoir de demi-mesure. Soit, vous donnez tout de tout votre cœur, soit vous ne
donnez rien.
Parlant de
l'amour comme le plus grand de tous les commandements, le Seigneur a insisté
sur cette dimension de totalité : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force... » (Mc
12,30), une réplique de Deutéronome 6,5. Car, l'amour véritable ne connaît pas
de mesure et n'a pas de demi-mesure. Tu aimes et tu donnes tout ce que tu es et
tout ce que tu as par amour, ou tu n'aimes pas et alors, tu ne donnes rien du
tout.
Un autre mot pour
parler de cet amour qui signifie totalité et sacrifice est la charité. Et la
première et la plus grande charité est celle du Christ. « La charité du Christ
est en nous la source de tous nos mérites devant Dieu. La grâce, en nous
unissant au Christ d’un amour actif, assure la qualité surnaturelle de nos
actes et, par suite, leur mérite devant Dieu comme devant les hommes. Les
saints ont toujours eu une conscience vive que leurs mérites étaient pure
grâce. "Après l’exil de la terre, j’espère aller jouir de vous dans la
Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler
pour votre seul Amour... Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les
mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres.
Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre
propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même
... (S. Thérèse de l’Enfant-Jésus, offr.)." » CEC. 2011.
Dieu n'abandonne
jamais ceux qui l'aiment et lui donnent tout par amour. Dans les lectures
d'aujourd'hui, l’on nous donne de beaux exemples pour prouver cette affirmation.
Dans la première lecture, fuyant la fureur de la reine Jézabel, après la
sécheresse qu'il a proclamée sur le pays, Elie est arrivé à Sarepta et a
rencontré une veuve qui ramassait du bois pour préparer quelque chose pour elle
et son orphelin d’enfant. L'épisode d'Élie et de la veuve de Sarepta en apprend
beaucoup sur les soins providentiels de Dieu pour ceux qui lui donnent même le
peu qu'ils ont, et placent surtout leur ferme confiance en lui. A la demande du
Prophète, la pauvre femme a présenté leur situation, son fils et elle. Ils ne
leur restaient pour nourriture « q’une poignée de farine, et un peu d’huile
dans un vase. » Juste assez pour le pain quotidien et attendre la mort. Car, il
y avait une famine. Mais elle a fait confiance au Seigneur et à la Parole du
Prophète : « Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se
videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. »
Le Seigneur nous
fait chaque jour la même promesse, nous invitant à lui faire confiance et à lui
donner avec joie notre amour et notre cœur, à mettre fermement notre espérance
en lui seul.
Beaucoup de gens,
aujourd'hui, font davantage confiance à la sécurité matérielle. Ils veulent
assurer leur avenir en accumulant richesses et possessions. En toute vérité,
tout ce que nous accumulons aujourd'hui ne servira à rien pour notre salut
demain. C'est seulement ce que nous donnons par amour qui compte. « La charité
et seule la charité sauvera… », dit le Saint. La seconde lecture, parlant du sacrifice
du Christ grand prêtre, dit que le seul sacrifice qui plaît à Dieu est un cœur
prêt à aimer, un cœur qui partage tout, jusqu'à sa propre vie. Comme le Christ,
lorsque vous donnez par amour, il n'y a pas de répétition ou de réitération de
votre sacrifice.
Dans l'Évangile,
le Seigneur Jésus loue l'offrande d'une pauvre veuve. C'est un avertissement
sévère contre l'arrogance et la duperie, et un appel à l'humilité et à l'amour
authentique. Tandis que les riches donnaient sans cœur leur surplus, fût-il
énorme, la veuve, de sa pauvreté, donnait tout ce qu'elle avait, tout son
gagne-pain. Et c'est ce que le Seigneur Jésus a remarqué, non pas la quantité,
mais la qualité du don. Ceux qui donnent beaucoup représentent peu, tandis que
celui qui donne peu représente beaucoup. Dieu ne peut pas être insensible à une
telle offrande. Ce qui est donné du cœur atteint le cœur de Dieu et entraîne
des bénédictions sur celui qui le donne. Mais ce qui n'est donné que de la
poche n'affecte pas celui qui donne et n'émeut pas non plus celui qui reçoit, c’est-à-dire
Dieu.
Le Fils de Dieu,
à la Croix, n'a pas donné que la moitié de lui-même et de son amour. Il a tout
donné, jusqu'à la dernière goutte de sang et d'eau. L'amour est total ou ce
n'est pas de l'amour. Car, disions-nous, il n'y a pas de demi-mesure dans
l'amour. Nous sommes mis au défi aujourd'hui de réévaluer notre relation avec
Dieu et avec notre prochain. Faisons-nous vraiment tout avec amour et par
amour, ou ne cherchons-nous que des intérêts personnels et égoïstes dans nos actions
et notre religiosité ?
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