La Royauté du Christ : Sacrifice de Soi et Service de la Vérité et de la Justice.
21 NOVEMBRE 2021
Solennité de Notre
Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers — Année B.
« Ma royauté
n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui
se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté
n’est pas d’ici. » (Jn 18,36)
Un proverbe Marocain
dit : « Si à midi le roi déclare qu'il fait nuit, voici les étoiles. » Et un
proverbe Hindi ajoute : « Je suis roi, tu es roi : qui va chercher l'eau ? »
La royauté, dans
notre compréhension humaine et mondaine, est une position d'autorité, de
pouvoir, de domination. Les rois ont droit de vie ou de mort sur leurs sujets.
Tout pouvoir dans un royaume appartient au roi. Il est entouré d'esclaves et de
personnes à son service. Beaucoup de gens, dans notre réalité d'aujourd'hui,
rêvent de la royauté, une position qui leur donnera tous les droits et la
puissance.
Avec le Seigneur
Jésus-Christ, cependant, la royauté et l'autorité prennent une autre
définition. Il y a un changement complet de paradigme entre la Royauté du
Christ et la Royauté des rois d'aujourd'hui. Le Christ opère une véritable
révolution de la Royauté. C'est un Roi qui sert, souffre et meurt. Il est venu
instaurer un règne éternel, un règne de paix, d'amour et de justice... Et ce
règne est censé commencer maintenant.
Le Catéchisme dit
: « Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore
achevé "avec puissance et grande gloire" (Lc 21, 27 ; cf. Mt 25, 31)
par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaqué par les
puissances mauvaises (cf. 2 Th 2, 7) même si elles ont été déjà vaincues à la
base par la Pâque du Christ. Jusqu’à ce que tout lui ai été soumis (cf. 1 Co
15, 28), "jusqu’à l’heure où seront réalisés les nouveaux cieux et la
nouvelle terre où la justice habite, l’Église en pèlerinage porte dans ses
sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle
qui passe ; elle vit elle-même parmi les créatures qui gémissent présentement
encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des
fils de Dieu" (LG 48). Pour cette raison les chrétiens prient, surtout
dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P
3, 11-12) en lui disant : "Viens, Seigneur" (1 Co 16, 22 ; Ap 22, 17.
20). » CEC 671.
Le règne de
Christ est le commencement du Royaume de Dieu. Il a déjà commencé et reste à
venir. Dans la première lecture, le prophète Daniel parle de la royauté de
l'agneau et donne ses attributs. Ce sera une domination éternelle. Il lui est
donné toute gloire et royauté sur tous les peuples, nations et langues. Tous
doivent le servir et l'adorer. Ainsi, le Psalmiste peut chanter qu'il est un
roi vêtu de magnificence.
Jean dans sa
vision apocalyptique parle de la même royauté. Il nous dit aussi qu'une partie
de cette domination du Seigneur nous est donnée. Saint Jean affirme que Jésus «
a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père ». Que nous
soyons participants de la Royauté et du sacerdoce du Christ, cela est bien dit
dans le rite baptismal. Lorsqu'il impose le Saint-Chrême au nouveau baptisé, le
prêtre ou le diacre dit : « De même que le Christ a été oint Prêtre, Prophète
et Roi, puissiez-vous de même vivre toujours comme un membre de son corps, en
partageant la vie éternelle. » Cette onction est un rappel fort de la sublime
dignité qui nous est conférée. Nous aussi, nous devons embrasser ces offices
partagés de prêtre, de prophète et de roi.
Avec le Christ,
cependant, nous sommes prêtres pour nous offrir ainsi que nos dons en
sacrifices à Dieu. Nous sommes des prêtres pour servir. C'est le sacerdoce
universel. Nous sommes faits Prophètes, un appel à agir prophétiquement lorsque
nous disons la vérité, et à vivre l'Evangile par l'exemple devant tous. Nous
sommes faits messagers envoyés par Dieu, des personnes qui parlent pour Dieu.
Nous sommes témoins de Dieu, avec le mandat d'appeler les gens à la conversion,
et aussi d’augurer l'avenir. Cela implique que, comme tout prophète et même en
tant que Christ, nous puissions être prêts à mourir pour notre message. Car le
monde tue ses prophètes. Enfin, nous sommes roi. Voici le plus important pour
nous aujourd'hui, tout en célébrant la royauté du Christ. C'est un appel à agir
comme le Christ le ferait. Jésus, le Roi des Cieux, a donné sa vie pour vaincre
le péché et la mort, pour apporter la résurrection et une vie nouvelle. Pour
lui et dans son vocabulaire, la royauté rime avec service et abnégation. C'est
une autorité de servir et pour donner notre vie en servant aux besoins des
autres.
L'Évangile nous
enseigne où la royauté du Christ a atteint son achèvement, son expression
parfaite. C'était pendant sa passion et surtout sur la Croix. Alors qu'il endurait
sa passion, lorsqu'il a été amené à Pilate, Jésus a été interrogé sur le fait
qu'il était ou non un roi. Le Seigneur répondit et donna le vrai sens de sa
Royauté : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis
venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque
appartient à la vérité écoute ma voix. »
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