Christ Pantocratôr, Archétype de la Prière et de l'Unité.

21 MAI 2023.
Dimanche, 7ème Semaine du Temps Pascal — Année A. 

Lectures : Ac 1, 12-14 ; Ps 26 (27), 1, 4, 7-8 ; 1 P 4, 13-16 ; Jn 17,1b-11a.

« Moi, je prie pour eux… » Jn 17,9

Un proverbe Irlandais dit : « Il n'y a pas de force sans unité ». Et un proverbe Arabe ajoute à propos de la prière : « La prière est l'oreiller de la religion. »

Jésus-Christ en tant que Pantocrator, signifiant « Tout-Puissant, Dominant », est le mot grec utilisé par Paul pour décrire le Seigneur dans 2 Corinthiens 6,18 et plusieurs fois par Jean dans le Livre de l'Apocalypse : 1,8 ; 4,8, et bien d'autres. Ici, il nous est donné de voir et de contempler notre Seigneur Jésus-Christ comme au-dessus de toutes choses et tout-puissant. Il est l'accomplissement de tout, et tout vient à être et est rendu possible par lui.

Alors que nous approchons de la fin de notre cheminement pascal, l'image du Pantocrator est celle qui correspond le mieux au Ressuscité. Rien n'est hors de sa portée. Dans sa passion, sa mort et sa résurrection, il a mené à bien toutes choses et toutes les promesses. Ainsi, ses paroles, en mourant sur la Croix, "Consummatum Est". Car, il a tout accompli dans son sang versé sur la Croix. Il a accompli tous les mystères et révélé tout ce qui concernait Dieu.

Le Catéchisme dit : « Jésus a tout accompli de l’œuvre du Père et sa prière, comme son Sacrifice, s’étend jusqu’à la consommation du temps. La prière de l’Heure emplit les derniers temps et les porte vers leur consommation. Jésus, le Fils à qui le Père a tout donné, est tout remis au Père, et, en même temps, il s’exprime avec une liberté souveraine (cf. Jn 17, 11. 13. 19. 24) de par le pouvoir que le Père lui a donné sur toute chair. Le Fils, qui s’est fait Serviteur, est le Seigneur, le Pantocratôr. Notre Grand Prêtre qui prie pour nous est aussi Celui qui prie en nous et le Dieu qui nous exauce. » CEC 2749

Afin de mener toute chose à son accomplissement, Jésus était dans une relation intime et inégalée avec son Père. Quelques heures avant sa Passion, il a exprimé cette relation à travers la grande prière sacerdotale. Par cette prière, il montre qu'il est vraiment notre Pantocratôr et unique Grand Prêtre et médiateur de toutes les grâces. Il a prié pour sa propre glorification. Il a prié pour ses disciples. Il a prié pour ceux qui viendront à la foi par leur prédication. Il a prié pour vous et moi. Le Seigneur savait que son heure était venue. Il savait aussi que la vie allait être dure pour ses partisans, une fois qu'il ne serait plus parmi eux. Mais que c'était le seul moyen pour eux de prouver leur foi en lui et ainsi d'être sauvés. La prière du Seigneur est une inspiration pour vous et moi. Dans les heures d'épreuves et de grandes décisions, notre unique secours et recours devrait être la prière.

Les lectures de ce septième dimanche de Pâques nous rappellent que même si Jésus n'est plus avec ses disciples dans son corps humain, il est toujours lié à eux, et à chacun de nous dans la prière. En première lecture, la communauté des croyants l'a bien compris. L'historien Luc dit que « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière. » Après l'Ascension, rien ne pouvait rassembler les disciples et les maintenir fermes que la prière. Elle est devenue la raison, la source et la force de la première communauté chrétienne. La prière communautaire est une armure, un bouclier et une arme puissante contre toutes les adversités. C'est le moyen de communion, de communication et d'unité avec le Seigneur. Et la vraie force de toute communauté vient de l'unité de ses membres. Une communauté où il n'y a pas d'unité et de communion de prière porte en elle le germe de sa dislocation. Les disciples de Jésus se sont consacrés à la prière pour une communauté solide et harmonieuse.

Grâce à cette prière, les disciples ont pu développer une endurance et un courage patients dans les épreuves, affrontant toutes choses avec joie et louant Dieu en toutes choses. Ils n'avaient pas honte de souffrir pour l'amour du nom du Seigneur. En tant que chrétiens, nous devrions également atteindre ce point. Car le Christ est notre Pantocrator, toujours à nos côtés.

L’Evangile lui-même est une longue prière, ce que les exégètes ont convenu d’appeler la « prière sacerdotale » de Jésus. C’est un testament spirituel rempli de perspicacités. Jean 17 peut être vu comme l’expression d’une prière authentique car elle révèle l’être le plus profond de Jésus. On pourrait dire que c’est une occasion unique de voir la nature et le cœur de Jésus. Dans la prière, il a tout dit de son amour pour ses disciples, de sa préoccupation pour eux et de sa volonté après qu’il leur aura été enlevé. Ce chapitre fournit un aperçu précieux des buts de la souffrance de Jésus. Il a prié pour que ceux qui croient en lui soient protégés, aient de la joie, soient sanctifiés, soient remplis de l’amour du Père, connaissent vraiment son Père et aient la vie éternelle. En cela, Jésus se présente comme le modèle authentique de la prière et le Pantocratôr, l’archétype de la vie spirituelle et de l’unité. Il est un modèle que nous devrions tous incarner et suivre.

Et enfin, la deuxième lecture est un appel à l’endurance dans la foi et dans les bonnes œuvres. L’apôtre Pierre, dans son exhortation pastorale, dit aux croyants que la foi authentique naît de la patience dans les épreuves et de la résolution de ne pas être un malfaiteur, un intrigant, un voleur ou un meurtrier. En tout, nous devons viser la bonne action, le bien et la fermeté dans le Seigneur.

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