Le Ciel Appelle.
18 MAI 2023.
Ascension - année
A — Solennité.
Lectures : Ac 1,1-11 ; Ps 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9 ; Ep 1,17-23 ; Mt 28,16-20.
« Galiléens, pourquoi
restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel
d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers
le ciel. » (Ac 1,11)
Un proverbe Nicaraguayen
dit : « Personne ne peut t'empêcher d'entrer au Ciel, mais il y en a beaucoup
qui sont toujours prêts à te pousser en enfer. » Et un proverbe Afghan
ajoute : « Vos aspirations sont au ciel, mais votre cerveau est dans vos
pieds. »
Il y a une vérité
d'enfance qui traverse toutes les cultures, langues et traditions. Lorsqu'un
enfant demande à ses parents, principalement à sa mère, "Maman, où est
Dieu ?" La réponse est simple et toute trouvée : "Dans le ciel
!" Dieu est là-haut, dans les cieux immenses et lointains ou au Paradis.
Et cette vérité façonne notre relation avec Dieu. Il est au ciel en haut, et
nous, ici-bas sur terre. Quand j'étais enfant, ma grand-mère m'a dit que pour
prier, il faut lever les mains et regarder vers le ciel, vers celui qui y
habite. Que le Dieu qui répond à nos prières est au ciel. Ce fait suscite
beaucoup d'attentes en nous au sujet du Ciel et de Dieu. Nous concluons
également que toutes les bonnes choses viennent du ciel.
De plus, les
Écritures disent qu'un jour, les disciples ont demandé au Seigneur Jésus de
leur apprendre à prier. Sa réponse fut : "Quand vous priez, dites : Notre Père
qui est aux Cieux..." Dans la mythologie Babylonienne et Grecque antique,
le lieu où se trouvaient les divinités était les hauteurs, les collines, sur
les plus hautes montagnes. Les Babyloniens avaient érigé les Ziggourats comme
une forme stylisée pour représenter la demeure de Dieu. Et aujourd'hui encore,
nos églises, si elles ne sont pas érigées sur des montagnes ou des collines,
sont les édifices les plus élevés, avec des toits perdus de vue dans le ciel ou
de hauts clochers. Le ciel, les hauteurs et le firmament nous appellent. Parce
que, croyons-nous, là réside notre Dieu. Le ciel est le lieu de la perfection
et de l'accomplissement. Ce qui manque ici sur terre ne se trouve qu'au ciel.
Mais ce paradis,
parfois, semble si loin de la portée humaine. Il semble impossible pour
l'humanité de l'atteindre. L'Ascension du Seigneur aujourd'hui, établit une
échelle entre la terre et le ciel. Une autoroute est maintenant ouverte pour
tendre la main à Dieu. Jésus devient la communication directe et la communion
entre nous et Dieu, entre la terre et le ciel. L'autre belle chose à propos de
l'ascension du Seigneur au ciel est que son Ascension nous donne à voir la
terre avec des yeux différents. Nous sommes invités à ne pas renoncer ou à
quitter cette terre, mais plutôt à la transformer. Le Ciel appelle à une
conversion et à une transformation. Ainsi, le mandat final du Seigneur
ressuscité à ses disciples : « Allez ! De toutes les nations faites des
disciples... »
Le Dieu qui est
au ciel a envoyé des hommes sur la terre pour y travailler et en faire la
première étape de sa demeure céleste. La terre, pour utiliser le langage
scientifique, est le laboratoire du ciel, l'usine où se préparent les êtres
célestes.
Tout le monde
dans cette vie recherche une ascension, une élévation d'une situation à une
meilleure, d'une position à une autre plus gratifiante et qualitative. Personne
ne rêve de rester stagnant ou statique. Il ne peut cependant avoir de véritable
ascension sans souffrance et sans sacrifice. En ce sens, la plus grande et
véritable ascension du Seigneur Jésus est ce qui a eu lieu sur la Croix au
Calvaire.
Ainsi, le
Catéchisme dit : « "Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous
les hommes à moi" (Jn 12, 32). L’élévation sur la Croix signifie et
annonce l’élévation de l’Ascension au ciel. Elle en est le début. Jésus-Christ,
l’unique Prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle, n’est pas "entré dans
un sanctuaire fait de mains d’hommes (...) mais dans le ciel, afin de paraître
maintenant à la face de Dieu en notre faveur" (He 7, 24). Au ciel le
Christ exerce en permanence son sacerdoce, "étant toujours vivant pour
intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu" (He 9, 25).
Comme "grand prêtre des biens à venir" (He 9, 11), il est le centre
et l’acteur principal de la liturgie qui honore le Père dans les cieux (cf. Ap
4, 6-11). » CEC 662
Le ciel est
l'endroit où Jésus a trouvé sa gloire parfaite. Mais ce ciel, il ne l'a atteint
que par sa passion et sa mort sur la Croix. Sur la Croix, il a été élevé,
suspendu entre ciel et terre. Il est ainsi devenu pour tous ceux qui croient en
lui une échelle plantée sur la terre, dont la fin est au ciel. Le Seigneur nous
a enseigné de cette manière que notre destination finale et permanente n'est
pas cette terre, mais le ciel. Avec Jésus, nous apprenons que le Ciel nous
attend. Il nous appelle. L'Ascension du Seigneur attire notre attention et tout
notre être, non sur les choses et les réalités terrestres, mais sur celles du
ciel où le Seigneur Jésus est assis à la droite du Père.
Aujourd'hui, par
cette solennité, la mission de Jésus sur terre touche à sa fin. La nôtre devrait
maintenant commencer. Le temps du Seigneur est terminé. Maintenant commence le
temps de ses disciples sous la direction du Saint-Esprit. Nous sommes
maintenant au début de notre voyage en tant qu'Église.
La première
lecture et l'Evangile véhiculent ce grand message de l'Ascension du Seigneur.
Une belle chose est que, même si le Seigneur est monté, il n'a pas abandonné ou
ne s'est éloigné des croyants. Ce qu'il a promis est maintenant accompli, sa
présence continuelle parmi nous. L'évangéliste Matthieu veut nous dire qu'après
sa résurrection d'entre les morts, le Seigneur a fortifié ses disciples et les
a conduits à entreprendre un long voyage toujours en sa compagnie, bien que
sous une forme nouvelle, non plus visible, mais plus active à travers eux.
Après Pâques,
l'Église, la communauté des croyants grandit pleinement, l'attention de tous
n'est plus tellement tournée vers le Seigneur ressuscité des morts et monté au
ciel, vers le Père, mais vers ses disciples. Jésus avait commencé une nouvelle
forme d'être dans la communauté, et cela leur impose une expression plus active
de leur foi et de leur amour pour le Seigneur. Ils ne doivent plus rester
cachés ou lever les yeux vers le ciel, mais aller dans le monde et répandre la
parole, la Bonne Nouvelle de la Résurrection, en faisant de nouveaux disciples.
L'adresse de saint Luc à son cher Théophile (amoureux de Dieu) le rend
explicite. La voix des anges dit : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à
regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous,
viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
L'Ascension du Seigneur marque un début, non pas une fin. C'est le début d'une
vie d'apôtre active. Notre mission de croyants commence là. Le ciel nous
appelle, mais il ne nous contraint pas à abandonner ou à quitter cette terre.
Notre mission est de transformer la terre en le commencement du Royaume de
Dieu. C'est une grande espérance, comme peut le dire saint Paul, qui nous est
confiée. Habités par l'Esprit de sagesse, nous devons faire de cette espérance
une réalité.
Le Seigneur, dans l'Évangile, en a fait une mission pour ses disciples : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. » Une mission suivie d'une promesse et d'une ferme assurance : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Le Seigneur est monté mais n'a pas abandonné la terre ni ses disciples. Il est avec nous. Et parce qu'il est avec nous, nous ne devons pas seulement rester avec lui mais aussi l'amener aux autres. Ainsi, l'Ascension du Seigneur nous met au défi d'être en mission sur terre. Le rêve du ciel ne doit pas nous déconnecter de nos obligations terrestres. Le ciel est possible, mais il doit être préparé pendant que nous vivons et travaillons sur Terre. Les chrétiens ne doivent pas vivre seulement dans les cieux, déconnectés des événements de la société où ils vivent. Nous sommes chrétiens, nous ne sommes pas des rêveurs.
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