Jésus, Notre Chemin.
7 MAI 2023.
5ème Dimanche de
Pâques — Année A.
Lectures : Ac 6, 1-7 ; Ps 32 (33), 1-2, 4-5, 18-19 ; 1 P 2, 4-9 ; Jn 14,1-12.
« Dans la maison
de mon Père, il y a de nombreuses demeures. » Jn 14,2
Un proverbe Nigérian
dit : « Sans connaître parfaitement un chemin le jour, n'essayez jamais de
le passer la nuit. » Et un proverbe Ivoirien ajoute : « La façon dont un
chat marche n'est pas la façon dont il attrape une souris. »
Nous vivons dans
un monde où les modèles, les exemples et les directions comptent beaucoup.
Beaucoup de gens perdent leur chemin en suivant de faux modèles. Beaucoup de
gens vont à leur perte pour avoir suivi la mauvaise direction. Malheureusement,
beaucoup d'autres sont induits en erreur par de fausses convictions et des
mensonges. Les médias, jour après jour, nous bombardent d'images et de modèles
imaginés. Et parce que la nature a horreur du vide, nous les achetons et
consommons sans modération.
Le Seigneur,
aujourd'hui, nous enseigne le modèle juste et unique digne d'être suivi et
incarné ou imité. Pour nous chrétiens, il est notre unique modèle et médiateur
de vie, d'amour et de paix. Nous sommes invités non seulement à l'imiter, mais
aussi à le suivre et à participer à ce qu'il est.
Parlant de
participation au Christ, l'Église dit : « Le Christ, grand prêtre et unique médiateur,
a fait de l’Église "un Royaume de prêtres pour son Dieu et Père" (Ap
1, 6 ; cf. Ap 5, 9-10 ; 1 P 2, 5. 9). Toute la communauté des croyants est,
comme telle, sacerdotale. Les fidèles exercent leur sacerdoce baptismal à
travers leur participation, chacun selon sa vocation propre, à la mission du
Christ, Prêtre, Prophète et Roi. C’est par les sacrements du Baptême et de la
Confirmation que les fidèles sont "consacrés pour être ... un sacerdoce
saint" (LG 10). » CEC 1546
Nous avons parlé
dimanche dernier de vocation et d'être des bergers à l'image et à l'exemple du
Seigneur. Voici une voie universelle ouverte à tous. Nous l'avons par notre
baptême même qui a fait de nous des prêtres, des prophètes et des rois à
l'image de Christ. Le nôtre, donc, est d'être comme lui.
Nous avons tous
un rôle à jouer, une mission dans l'édification du royaume de Dieu. Les Douze, dans
la première lecture, confiant la tâche de la table aux sept diacres, non
seulement donnent une leçon, un grand modèle de subsidiarité mais nous
enseignent aussi que tous ont quelque chose à faire pour un monde plus
équitable.
L'élection des
sept diacres visait quelque chose de spécial, afin de résoudre un problème de
justice dans la première communauté chrétienne, et pour donner aux Apôtres plus
de temps pour se concentrer sur leur mission primordiale, prêcher l'Evangile.
Nous lisons que « En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les
frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce
que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien. »
La première
communauté chrétienne, comme toute autre communauté humaine, était confrontée
au problème de l'injustice et de la discrimination. Les Apôtres ne trouvent
d'autre solution que de confier la distribution du repas à des personnes de
grande probité morale. Le Seigneur Jésus est le prince de la justice.
L'injustice ne peut ni ne doit s'enraciner parmi ceux qui professent leur foi
en lui. Dans nos communautés et associations, ou groupes, il y a plusieurs
façons de servir, plusieurs façons de donner sa vie. Chacun, donc, est appelé à
trouver la voie qui lui convient le mieux, la meilleure façon de se rendre
utile. Nous sommes tous intendants de la grâce de Dieu, tous serviteurs les uns
des autres. Comme saint Pierre peut le dire en deuxième lecture, nous sommes
élus, une race élue, un sacerdoce royal.
Il n'y a pas
d'image plus belle pour décrire nos communautés chrétiennes que celle de
l'édifice. En tant que croyants, nous sommes appelés à être bâtis comme une
maison spirituelle. A ce titre, chacun de nous, comme une pierre, a sa place et
un rôle à jouer.
Revenant à
l'image de la communauté, et basée sur la première communauté chrétienne où les
Apôtres ne pouvaient pas tout faire par eux-mêmes, cela met au défi nos églises
et nos communautés aujourd'hui. Nous ne pouvons pas tous être pasteurs,
prophètes, voyants, chantres, exorcistes ou évangélistes... Pour la paix et
l'harmonie dans nos communautés, chacun doit avoir quelque chose à faire. Le
prêtre à lui seul et seul ne peut diriger la communauté. Il a besoin d'un
comité. Il a besoin de collaborateurs. Il a besoin de gens pour travailler avec
lui, et il doit aussi laisser les gens pouvoir travailler et marcher avec lui.
En tant que prêtre, je tremble quand j’entends les pasteurs ou prêtres se croient
experts en tout. L’un est à la fois économe, supérieur, curé, architecte,
ingénieur... Ils sont si tout-puissants qu'ils croient n'avoir besoin d'aucune
aide, d'aucune suggestion de qui que ce soit. Nous croyons pouvoir tout faire,
jusqu’au jour où la nature nous apprend que nous ne sommes que des êtres limités.
Le Seigneur Jésus utilise une métaphore dans l'Evangile parlant du royaume de Dieu. « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. » Le Royaume de Dieu est l'œuvre de tous. De nombreuses pièces, des demeures pour tous. Chacun a quelque chose à faire, quelque chose à donner pour l'édification de ce royaume. Ce n'est pas un endroit pour un seul mais pour tous, ensemble et prenant soin les uns des autres. En la matière, Jésus est notre modèle le plus sûr. Car Il dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie… »
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