Les Voies de Dieu et les Voies Humaines.
24 SEPTEMBRE 2023.
25ème Dimanche du
Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Is55, 6-9 ; Ps 144 (145), 2-3, 8-9, 17-18 ; Ph 1, 20c-24.27a ; Mt 20,1-16.
« Allez à ma
vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste. » Matthieu 20,4
Un proverbe Swahili
dit : « Le riz est le même, mais il existe de nombreuses façons de le cuisiner.
» Et un proverbe Traditionnel ajoute : « Il n’est jamais trop tard pour changer
de voie. »
Dieu est juste.
Il est la source de toute justice. Néanmoins, sa justice n’est pas égale à
notre justice humaine. Ses façons ne sont pas nos façons. Pour Dieu, la justice
est une autre expression de son amour. Il ne s’agit pas d’une justice
distributive ou rétributive, mais d’une justice de préoccupation et d’amour. Sa
justice va de pair avec sa générosité. La justice de Dieu exige qu'il agisse
avec miséricorde envers chacune de ses créatures, en particulier les pécheurs,
et sa miséricorde se traduit toujours par son amour.
La justice est un
terme utilisé pour désigner ce qui est juste ou ce qui devrait être. La justice
est l’un des attributs de Dieu et découle de sa sainteté. Justice et droiture
sont souvent utilisées de manière synonyme dans la Bible. Puisque la justice est
la qualité ou le caractère d’être juste ou droit, c’est un autre attribut de
Dieu et incorpore à la fois sa perfection et sa sainteté. Nous ne pouvons pas
commencer à comprendre la justice de Dieu sans d’abord comprendre ce qu’est le
péché. Le péché en général est l’anarchie. C'est quelque chose qui va à
l'encontre de la Loi de Dieu, de ses voies. Le péché est quelque chose que
l’homme choisit en opposition à l’amour et à Dieu. Mais pour sauver l’humanité
du péché, Dieu choisit de ne faire qu’un avec l’homme. Il a envoyé son Fils à
notre image. Et ainsi, Jésus, en venant au monde, nous a appris comment Dieu
veut que nous soyons avec lui, vivions avec lui et participions à sa vie. En un
mot, Jésus nous a montré le chemin vers le royaume de Dieu et son amour. Avec
le Seigneur Jésus, nous apprenons que Dieu nous traite non pas à cause de nos
mérites mais à travers son amour et sa miséricorde qui dépassent nos limites et
notre péché.
Le prophète Isaïe
peut le préciser dans la première lecture. Les voies de Dieu ne sont pas nos
voies. Ses pensées ne sont pas nos pensées. Le Seigneur n’apprécie pas les
choses comme le font les êtres humains. Au contraire, sa miséricorde est la
mesure de son amour. En tout, Dieu nous enseigne comment juger, comment
percevoir les réalités et comment les gérer.
La tentation de
beaucoup de gens a toujours été d’avoir un Dieu à la dimension humaine, un Dieu
qui pense, agit et se comporte exactement comme le fait un homme. Un Dieu qui
juge comme un homme. L’Évangile vient étonnamment nous mettre dans la confusion
et nous enseigner la voie de Dieu. Il nous est donné de voir à quel point la
prophétie d'Isaïe est vraie, selon laquelle les voies de Dieu ne sont pas nos
voies et ses pensées ne sont pas les nôtres. Nous ne devrions donc pas essayer
de le rabaisser à notre niveau. Il est bien au-delà de nos standards. Tout ce
qu'il fait est juste et selon son amour et sa miséricorde. Si Dieu se montre
généreux, c’est à cause de son amour grand et miséricordieux. Personne ne
mérite rien de sa part. Nous recevons tout gracieusement sans aucun mérite de
notre part.
Examinons plus en
profondeur notre parabole évangélique. Puissions-nous le dire, en précisant que
ce n'est qu'une analogie pour présenter une réalité qui est bien au-delà. Car
le Royaume de Dieu va au-delà d’un simple domaine. C'est un état de vie. Le
Seigneur Jésus donne l’analogie d’un propriétaire de domaine qui engage des
ouvriers pour sa vigne. Pour montrer à quel point ce propriétaire terrien est
juste, il commence par un accord, un denier chacun par jour. En tagalog, on
parle de "arawan" (journalier). C'est plus avantageux pour les
ouvriers qu'un "pakyawan" (contractuel) où l'accord prévoit que
l'ensemble des travaux soit réalisé.
Ensuite, la
générosité du propriétaire se révèle d'abord avec l'horaire de travail :
certains de 6h à 18h, les ouvriers de la première heure. Certains de 9h à 18h ;
quelques autres de 12h à 18h ; d'autres encore de 15h à 18h. Et enfin les
malheureux ouvriers de la onzième heure, de 17h à 18h.
Ceux-ci étaient
surtout malheureux de n'avoir été embauchés par personne, mais le maître qui ne
compte ni les mérites ni les efforts humains mais qui fait preuve de justice
par amour les traitera avec justice. Ce n’était pas leur faute si personne ne
les a embauchés. Comme tous les autres travailleurs, ils méritent également
amour et équité. Et le salaire prouvera à quel point Dieu est juste envers tous
ses enfants et que ses voies dépassent nos normes humaines.
Nous avons déjà
dit que la justice humaine est rétributive et parfois distributive. La justice
de Dieu, au contraire, est purement amour et générosité. Il traita tous les
ouvriers, du premier au dernier, de la même manière. Humainement, c'est
injuste, d'où la plainte des travailleurs de la première heure : « Ceux-là,
les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de
nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur ! » Mais la réponse
du propriétaire terrien nous dit qui est Dieu : « Mon ami, je ne suis pas
injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends
ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard
est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »
Nous ne devrions
pas nous plaindre de la générosité de Dieu envers nos frères et sœurs. Comme
vous et moi, ils sont aussi enfants de Dieu et méritent d’être aimés. Nous
devrions plutôt vivre comme Paul et faire du Christ le centre de notre être. Ce
faisant, la vie ou la mort devient un gain, à condition que toute louange,
gloire et adoration appartiennent au Christ et à lui seul.
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