Nous Sommes Son Peuple.
8 OCTOBRE 2023.
27ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année A.
« La pierre
qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre
du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! » Mt 21,42
Un proverbe Tswana
dit : « Nous sommes un peuple grâce aux autres. » Un proverbe Kikuyu ajoute : «
Les gens sont consumés par le mal parce qu’ils s’en tiennent proches, mais pas
parce qu’ils s’en éloignent. »
Nous sommes le
peuple de Dieu. Nous sommes sa vigne. Nous sommes les vignerons de sa vigne.
Ces trois principales expressions des lectures d'aujourd'hui sonnent comme un
défi pour chacun de nous et nous parlent de nos obligations envers Dieu et son
royaume : son peuple, sa vigne et les vignerons. Ces expressions ont une grande
implication sur notre relation avec Dieu et notre responsabilité vers le salut
et la venue de son royaume.
C'est maintenant
la quatrième semaine consécutive que le Seigneur nous parle du royaume de Dieu
et de notre salut. À travers de nombreuses images et allégories, il nous fait
découvrir qui est Dieu, quel est son royaume et comment pouvons-nous en
bénéficier.
Le salut est le
mot-clé de toutes les lectures de ce 27ème dimanche. Cela nous rappelle
également notre mission d’intendance. L’embryon de la bonté de Dieu est déjà
parmi nous. A nous maintenant de le laisser produire et de le rendre à Dieu.
Dieu veut tous nous sauver. Car nous sommes son peuple, nous sommes sa
propriété, nous sommes sa vigne.
Il est beau de
voir comment Dieu fait du peuple sa propriété privée et quel soin il met à les
traiter. La première lecture et l'Évangile utilisent l'allégorie de la vigne.
Le peuple d'Israël est présenté comme une vigne aimée du Seigneur et pour
laquelle il met tous ses soins affectueux. Malheureusement, malgré tout ce que
le Seigneur a fait, « Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour
y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa
aussi un pressoir... » la vigne de Dieu ne produit que des raisins aigres,
ne répondant pas aux attentes de son propriétaire. Comme le disent les jeunes,
attentes contre réalité. Dans sa déception, le Seigneur a décidé de détruire la
vigne pour infidélité.
Cette image en
dit long sur le peuple d’Israël et sa relation avec le Seigneur. Les démarches
et les efforts du propriétaire de la vigne correspondent bien à ce que le
Seigneur a fait pour le peuple. Alors qu’ils étaient esclaves en Égypte, il les
prit, les fit sortir de l’esclavage et les conduisit sous la garde de Moïse,
d’Aaron et plus tard de Josué, jusqu’au pays de Cana, un pays qu’il leur avait
promis, un pays de fertilité. Mais une fois arrivé dans le pays, le peuple le
rejeta et ne resta pas fidèle à sa Loi. Dans sa déception et colère, il les
laissera affronter l'exil Babylonien.
Le Seigneur Jésus
reprend la même image de la vigne, mais maintenant avec une petite différence,
une intrigue. Il s’agit cette fois du royaume de Dieu confié aux hommes à
construire. Le propriétaire, Dieu, a fait tous les préparatifs et travaux
nécessaires. Il a simplement confié le soin et la productivité à des
intendants. Mais ces intendants ou locataires se sont montrés infidèles. En
conclusion, le Seigneur a décidé de retirer sa vigne de leur bail.
Ceci est un
avertissement fort pour vous et moi. Le royaume de Dieu nous est confié. Mais
cela appartient toujours à Dieu. Nous ne sommes que ses locataires. Nous sommes
censés le faire fructifier et le donner à Dieu. Si nous ne faisons pas notre
part, ou si nous nous montrons infidèles, cela nous sera retiré. Nous ne
devrions pas laisser le souci des choses de ce monde nuire à notre relation
avec Dieu. Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous indique la manière de
rester dans l’embrasse de Dieu et d'hériter de son royaume : « ne soyez inquiets
de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce,
pour faire connaître à Dieu vos demandes. » Et l'Apôtre des Gentils ajoute
: « tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui
est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des
éloges, tout cela, prenez-le en compte. » Nous devons viser une vie
vertueuse et faire de la volonté de Dieu notre priorité. Ce n’est qu’ainsi que
nous vivrons en paix et en harmonie.
L'article 781 du
Catéchisme pourrait servir de conclusion à notre méditation : « "A toute
époque, à la vérité, et en toute nation, Dieu a tenu pour agréable quiconque le
craint et pratique la justice. Cependant, il a plu à Dieu que les hommes ne
reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien
mutuel ; il a voulu au contraire en faire un Peuple qui le connaîtrait selon la
vérité et le servirait dans la sainteté. C’est pourquoi il s’est choisi le
Peuple d’Israël pour être son Peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a
progressivement instruit (...). Tout cela cependant n’était que pour préparer
et figurer l’Alliance Nouvelle et parfaite qui serait conclue dans le Christ
(...). C’est la Nouvelle Alliance dans son sang, appelant un Peuple, venu des
Juifs et des païens, à se rassembler dans l’unité, non pas selon la chair, mais
dans l’Esprit" (LG 9). »
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