Conscience du péché et Conversion.

20 MARS 2022
3ème Dimanche de Carême — Année C.

LECTURES : Ex3, 1-8a.10.13-15 ; Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.11 ; 1 Co 10,1-6.10-12 ; Lc 13, 1-9.

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » (Luc 13,3)

Un proverbe Chinois dit : « Ceux qui sacrifient leur conscience à l’ambition brûlent un tableau de valeur inestimable pour obtenir des cendres. » Et un proverbe Epagnol ajoute : « La conscience est ce qui vous dit de ne pas faire ce que vous venez de faire. »

Lorsque Dieu a créé l'homme, il lui a donné quelque chose de spécial qui pouvait le différencier de tout autre être et animal, sa conscience. En termes simples, la conscience est une perception intérieure ou une voix considérée comme agissant comme un guide de la justesse ou de l'injustice du comportement de quelqu’un. Par définition, c'est la bonté morale ou la culpabilité de sa propre conduite, de ses intentions ou de son caractère dans l’ensemble. Quand quelqu'un perd sa conscience, il n'est plus responsable de ses actes, et non seulement cela, il perd également le discernement ou le jugement juste entre le bien et le mal, la bonté et le péché. Cela va même jusqu'à la perte de la notion de péché. Quand on atteint ce point, aucune conversion ou changement n'est possible. Car, avant de parler de changement, il faut que l’on accepte que ce qu'il a fait ou ce qu'il fait est mal. Quand on voyage dans une direction erronée ou fausse, à moins qu'on ne se rende compte qu'on s'est trompé de direction, on ne pense pas à faire un demi-tour.

Ce Carême nous est donné comme un temps pour prendre conscience du péché et donc penser à la conversion. Dieu, en ce temps, nous invite à changer nos façons de faire, à changer notre comportement, et à nous retourner vers lui. Il nous appelle toujours, ne manquant jamais une occasion de nous montrer notre malveillance. Le temps presse. La conversion est donc pour aujourd'hui, et maintenant. Personne n'est autorisé à retarder cette opportunité.

Les lectures, en ce troisième dimanche de Carême, présentent l'urgence de la conversion. Dans la première lecture, le Seigneur lui-même nous enseigne que certaines choses ne peuvent être reportées plus longtemps qu'elles ne sont déjà. Il a vu la souffrance de son peuple. Il a entendu leurs cris qui montaient d'Egypte. Alors, il a décidé, sans plus tarder, de les secourir. Pour le faire, il envoie Moïse. La vocation et la mission de Moïse s'inscrivent dans le projet de Dieu de sauver son peuple, de le sortir de l'esclavage. Moïse, de son côté, laissera de côté tout plan personnel et projet de vie et s'ouvrira au plan de Dieu. L'épisode de la rencontre au buisson ardent et la discussion qui suit enseignent la volonté de Moïse d'être utile à Dieu pour le salut de son peuple. Lui-même a vu plus d'une fois les mains et le salut de Dieu : Moïse, sauvé des eaux.

Le voyage vers la liberté et le salut, cependant, ne sera pas simple. Il passera par l'expérience du désert, des tentations, de la désobéissance, du mal... Rappelons-nous les tentations du Seigneur dans le désert. Mais à la fin, il ouvrira à la gloire, le message de la Transfiguration.

Pour que nous puissions voir la gloire que le Seigneur nous prépare, nous avons besoin d'une conscience et d'une lucidité sur notre état de pécheur. Nous devons accepter que nous sommes tous sous le nuage du péché, passer par conséquent à travers la mer de purification et accepter l'appel du Seigneur à changer. C'est une opportunité qu'il nous offre. Ne présumons pas de notre droiture, à moins que nous voudrions tomber plus bas.

Dans l'Évangile, le Seigneur Jésus nous dit clairement : « Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » L'exemple de ceux qui ont péri est un avertissement pour nous qui sommes encore en vie. Ils n'étaient pas de plus grands pécheurs que nous, dit-il. Ensuite, la parenthèse du figuier et le temps demandé par le jardinier pour creuser autour et le fertiliser parlent du temps que Dieu nous donne pour la repentance. Puissions-nous ne pas rater cette occasion ou abuser de ce temps. Aujourd'hui est le jour de la conversion.

C'est une seconde et toujours nouvelle chance que Dieu nous donne. Répondons-y avec gratitude et un dévouement et une conscience renouvelés au changement. Terminons par cette belle histoire en parlant de seconde chance. L'histoire raconte que « le Dallas Morning News a publié une photo de certains prisonniers dans le cadre d'un programme de réinsertion. Ils étaient en train de restaurer une maison de condamnés du côté Ouest de la ville. Quelques jours plus tard, l'un des prisonniers a écrit à l'éditeur : « Merci pour la couverture... La dernière fois que mon nom et ma photo ont été imprimés dans un journal c’était le jour de ma condamnation... C'était donc une vraie joie de voir ma photo dans votre journal en train de faire quelque chose de bien… Quand je suis entré en prison il y a dix-huit mois, je ressemblais beaucoup à la maison que nous venons de restructurer… Mais Dieu a pris ma vie en main et a fait de moi une nouvelle création en Christ. »

Ce jour est une occasion donnée par Dieu de réécrire votre histoire. Ne l'écrivez pas en termes de péché, mais en termes de conscience et de conversion. D'abord, comme le dit le Catéchisme, soyez convaincu de votre état de péché. Puis, ouvrez-vous à l'opportunité du renouveau par la conversion (CEC. 1848). Ne laissez pas plus tard devenir jamais, repentez-vous aujourd’hui !


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