Lumière Jaillissant des Ténèbres, l’Aube Nouvelle.
3 AVRIL 2022
5ème Dimanche de
Carême — Année C.
« Celui d’entre
vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » (Jean
8,7)
Un proverbe Camerounais
dit : « L'obscurité de la nuit ne peut arrêter la lumière du matin. » Et
un proverbe Burundais ajoute : « Là où il y a de l'amour, il n'y a pas de
ténèbres. »
Les ténèbres ne
peuvent jamais masquer la lumière. Malgré la lourdeur de la nuit, un nouveau
jour arrive toujours. C'est la nouvelle aube de l'espoir, le nouveau jour de la
vie bâtie sur l'amour.
À l'approche de
l'heure de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, la
liturgie d'aujourd'hui nous rappelle qu'un jour nouveau est sur le point de se
lever. Que les souffrances et la mort du Seigneur seront le lever d'une
nouvelle aurore, le signe d'une nouvelle création. Le Catéchisme résume bien ce
que nous allons vivre dans les jours à venir et y voit la voie nécessaire à la
nouveauté. Il dit : « C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du
Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux sa violence et sa
multiplicité : incrédulité, haine meurtrière, rejet et moqueries de la part des
chefs et du peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison de Judas
si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des disciples. Cependant, à
l’heure même des ténèbres et du Prince de ce monde (cf. Jn 14, 30), le
sacrifice du Christ devient secrètement la source de laquelle jaillira
intarissablement le pardon de nos péchés. » CEC 1851.
Nous nous
préparons pour la nouvelle aube de l'espérance, le nouveau jour de la
récréation de Dieu. Par l'intermédiaire de son prophète Isaïe, le Seigneur nous
donne cette assurance et nous exhorte : « Ne faites plus mémoire des événements
passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose
nouvelle... » Dieu notre Seigneur est toujours à l'œuvre. Dans les ténèbres de
ce monde et les épreuves de la vie, il ouvre une nouvelle voie et nous offre de
nouvelles opportunités de vie. Nous avons ici un beau message du Baptême comme
régénération et sacrement de nouveauté. La mer est mentionnée, ainsi que les
événements qui ont eu lieu pour le salut d'Israël d'Égypte. Ce qu'il a fait
pour le salut de son peuple, le Seigneur peut encore le faire et le fait déjà pour
nous. Avec le Psalmiste, nous pouvons donc à juste titre le chanter : « Quelles
merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête ! »
Dieu, dans son
amour miséricordieux, nous ouvre toujours une nouvelle voie, une nouvelle
opportunité. Il nous donne toujours une seconde chance pour la vie. Dans
l'Evangile, l'épisode de la femme adultère amenée par les pharisiens pour
piéger Jésus et la réaction du Seigneur sont une autre confirmation de la
nouveauté qui s'annonce. Les Pharisiens et les Scribes connaissaient très bien
la Loi. Ils savent ce qui est prescrit concernant un tel cas d'adultère. Leur
intention, cependant, n'était pas de faire respecter la loi, mais de trouver
une raison d'accuser Jésus et de le faire mourir. Dans tous les cas, leur
projet était clair : Jésus doit mourir. Soit il leur demande d'appliquer la
loi, soit de libérer la femme, il doit toutefois mourir. L'évangéliste Jean dit
: « Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir
l’accuser. »
La réaction de
Jésus, cependant, est la plus surprenante et une leçon pour chacun de nous. Il
s'agit du SILENCE. Nous apprenons que ce n'est pas à tout que l’on doit
répondre. Ce n’est pas toujours que les mots sont nécessaires. Notre silence,
parfois, peut en dire plus pour nous défendre et nous sauver que nos paroles.
Après la
méditation silencieuse, voyant l'insistance des accusateurs de la femme, mais
qui en vérité étaient les accusateurs du Seigneur, il dit : « Celui d’entre
vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Nous
sommes tous des pécheurs. Malgré toute notre méchanceté, Dieu nous donne une
nouvelle chance, une nouvelle opportunité de nous racheter. Nous devrions en
retour faire de même avec les autres pécheurs. Ne vous empressez jamais
d'accuser, de juger et de condamner les autres, même si vous les prenez sur le
fait d'avoir commis un péché. Car, tout a une raison et tout le monde mérite
une seconde chance.
A la parole de
Jésus, Jean rapporte que rien n'est arrivé à la femme. Aucun de ceux qui
voulaient que la Loi soit appliquée sans pitié n'a osé la lapider, car tous
sont pécheurs. Alors, le Seigneur dit à la femme, lui offrant et lui ouvrant
cette voie vers la nouveauté : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a
condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi
non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » La
miséricorde du Seigneur ne nie pas notre état de pécheur. Mais malgré nos
péchés, il nous donne une nouvelle opportunité : « Va,
et désormais ne pèche plus. » La femme représente notre humanité pécheresse
mise devant Dieu. Le Seigneur ne nous condamne jamais pour nos péchés. Il
déteste le péché mais il aime les pécheurs et veut qu’il soit sauvé. Ainsi, il
nous ouvre la nouvelle aube de la vie et de la justice. « Va, et désormais ne
pèche plus. »
Dimanche dernier,
il nous a été donné de méditer la belle parabole du Fils Prodigue et du Père
Prodigieux, une parabole sur la Miséricorde de Dieu. Mais on pourrait être
tenté de dire que ce n’était qu’une parabole, une allégorie. Ici donc, dans
l’Évangile d’aujourd’hui, nous avons un cas concret, une situation factuelle où
Jésus nous enseigne comment la miséricorde peut racheter les gens et les ouvrir
à la vie, là où la loi les voudrait morts. Car la miséricorde va au-delà du
légalisme.
Une nouvelle aube de vie jaillit de la miséricorde de
Dieu. En raison de cette nouvelle opportunité, nous devrions, comme saint Paul,
considérer tout comme une perte. Rien dans ce monde n'est plus important que la
miséricorde. Rien n'est plus précieux que le sacrifice de Jésus par amour pour
nous. Parce que Dieu nous donne une nouvelle opportunité, une nouvelle chance
pour un nouveau départ, nous devrions également être prompts à donner de
nouvelles opportunités à nos frères et sœurs. Peu importe le péché, le
renouvellement et la conversion sont possibles...
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