L'amour de Dieu pour les Hommes.

25 MARS 2022
Annonciation du Seigneur — Solennité du Seigneur.


Lectures : Is 7, 10-14 ; 8, 10 ; Ps 39 (40), 7-8a,8b-9, 10,11 ; He 10, 4-10 ; Lc 1, 26-38.

« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus… » (Lc 1:31)

Un proverbe Albanais dit : « Une preuve de foi, c'est l'obéissance. » Et un proverbe Espagnol ajoute : « Dieu est un bon travailleur mais il aime être aidé. »

Nous sommes aujourd'hui à neuf mois de Noël et nous célébrons quelque chose de spécial et d'unique, le mystère de l'amour de Dieu, le mystère de l'Incarnation. Cette fête inonde nos cœurs de joie et de gratitude, alors que nous contemplons combien Dieu nous aime. Nous nous réjouissons aussi de voir comment, par Marie, l'humble femme, Dieu fait de notre humanité un instrument de salut humain. Il associe l'homme au salut de l'homme. L'Apôtre Jean dit dans le prologue de son Evangile : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique... » (Jn 3,16)

Dans la mythologie, les Grecs croyaient que leurs dieux - en particulier Zeus - s'accouplaient avec des mortels pour produire une progéniture mi-dieu mi-homme. Ils sont appelés "demi-dieux". Ces demi-dieux avaient le côté "divin" qui leur permettait de réaliser de plus grands exploits que de simples mortels. Par exemple : Héraclès alias Hercule (né de Zeus et d'Alcmène) et Persée (né de Zeus et de Danaé).

Notre croyance chrétienne et notre définition de l'Incarnation vont au-delà d'une divinité ayant une progéniture avec des êtres humains. Il faut comprendre la grande différence entre la doctrine chrétienne de l'incarnation et la tendance gréco-romaine à décrire leurs dieux comme ayant des qualités humaines. C'est-à-dire que les dieux grecs sont juste des humains plus puissants - ils ont des corps et font des choses humaines, mais à un niveau différent. La visée chrétienne, le mystère de l'Incarnation, en revanche, est que le Dieu ineffable et inaccessible maître de l'univers a volontairement condescendu et a assumé la nature humaine. La deuxième personne de la Trinité a humblement assumé la chair humaine pour révéler le Père, pour parler de l'amour de Dieu.

Nous lisons dans le I-Breviary : "Le mystère que la Sainte Église célèbre aujourd'hui est l'annonce de l'Archange Gabriel à Marie, qu'elle a été choisie par le Seigneur entre toutes les femmes pour être la Mère de Dieu, et l'incarnation de la Parole dans son sein très pur. Dans les temps anciens, la fête d'aujourd'hui était également désignée par le nom de "Conception du Christ", "Annonciation du Seigneur". Cela montre qu'elle était célébrée plus comme une fête du Seigneur que de la Madone. Ce n'est qu'avec le temps qu'elle a progressivement pris un caractère marial marqué. Aujourd'hui, elle est considérée presque exclusivement comme une fête de la Très Sainte Vierge." Néanmoins, cela ne perd rien de son sens que, dès aujourd'hui, Dieu devient l'un de nous et un avec nous, et que dans neuf mois sa gloire nous sera pleinement révélée sous un petit enfant, l'Emmanuel.

Les lectures nous parlent de ce mystère, comment il se situe dans le plan de salut de Dieu. Au roi Acaz, le Seigneur parla et annonça la conception virginale et le nom à donner à l'enfant, "Emmanuel". Voici, la vierge concevra. Cet enfant vient avec une mission royale et prophétique, être la présence de Dieu au milieu de son peuple souffrant et l'assurer non seulement de la proximité de Dieu mais aussi de son salut. Emmanuel parce que Dieu est avec son peuple pour le conduire au salut.

Pour nous chrétiens, cette prophétie trouve son parfait accomplissement dans l'enfantement de la femme de Nazareth. Le passage évangélique de l'Annonciation raconte comment cela s'est produit. Dieu a envoyé son Ange Gabriel pour apporter à la future épouse de Joseph la grande nouvelle de l'Incarnation. « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » A cette surprenante nouvelle, la réponse de Marie fut simple et profonde, un abandon de soi par obéissance au dessein et à l'amour de Dieu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Bien qu'elle ne puisse comprendre pleinement, bien qu'elle ait ses projets personnels de vie et d'avenir, Marie a adhéré au projet de Dieu et lui a donné la direction de sa vie. Elle est devenue un modèle d'obéissance : "Fiat, voluntas Tua..."

La deuxième lecture s'étend sur ce thème de l'obéissance. Le Christ lui-même est venu à notre ressemblance humaine par obéissance à son Père. « Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. » Il a pris l'humanité pour faire la volonté de Dieu et non la sienne. Il s'est fait homme pour sauver l'humanité du péché par obéissance à la volonté de Dieu. La volonté de Dieu ici est son amour, la raison pour laquelle il nous a créés.

Nous sommes créés par amour. Nous sommes régénérés par l'amour. Et plus merveilleusement, nous sommes sauvés par amour. Ainsi, l'incarnation du Christ est un mystère d'amour. Et Marie fait partie de l'accomplissement de ce mystère. Par amour, Dieu veut nous sauver. Mais il ne peut le faire sans notre collaboration à son projet. Comme Marie et Jésus, puissions-nous nous ouvrir dans l'obéissance au projet de Dieu sur nos vies. L'amour véritable se manifeste dans l'obéissance. Jour après jour, donnons notre « oui » inconditionnel prononcé avec foi à Dieu. Avec le Psalmiste, puissions-nous chanter : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. » (Ps 39,8a)

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