Toi et Lazare.
25 SEPTEMBRE 2022.
26ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C.
« Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare… »
Un proverbe Allemand dit : « Un pauvre n'est pas celui qui a peu, mais celui qui a besoin de beaucoup. » Et un proverbe Chinois ajoute : « Les hommes riches accumulent de l'argent ; les pauvres accumulent des années. »
"L'Église catholique prone et fait l’éloge de la pauvreté." C'est ce que beaucoup de gens croient et disent. Parce qu'ils entendent l'Église dire "Heureux les pauvres". Et que « Dieu est l'ami des pauvres ». Et parce que nous chantons avec amour et joie, "Le Seigneur entend les cris des pauvres..." Ainsi, leur conclusion est directe, l'Église promeut la pauvreté et hait les riches.
Est-ce la vérité ? L'Église dit-elle que la pauvreté est une bénédiction ? Pourquoi alors la mission qu'elle confie à la Caritas et aux nombreuses Congrégations et Instituts Religieuses de combattre la pauvreté et d'élever le niveau des pauvres, des exclus, des marginalisés, des délaissés de nos sociétés ? Si l'Église fait l'éloge de la pauvreté, pourquoi alors ses appels et ses combats pour la justice sociale ? Qu'est-ce que la pauvreté et pourquoi y a-t-il des pauvres dans notre monde ?
Puissions-nous commencer à dire que la pauvreté est une création humaine. Dieu n'a pas créé l'homme pour qu'il soit pauvre. C'est la société qui fabrique les pauvres à travers les systèmes et les politiques que nous mettons en œuvre. Dieu a créé l'homme. L'homme, par ses talents, a inventé l'économie, la politique et les classifications sociales. Et de ces inventions humaines sont venus les concepts de pauvreté et de richesse, ou les pauvres et les riches... et ainsi les nombreux Lazare contre les oligarques et les milliardaires sans nom.
Les lectures d'aujourd'hui semblent un défi pour vous et moi sur notre réflexion sur la pauvreté et la richesse. Le Prophète Amos, chantre de la justice sociale accuse les riches qui à cause de leurs richesses méprisent les pauvres et ceux qui ont fermé leur cœur et leurs yeux aux besoins du prochain et qui ne comptent que sur leurs biens.
Si vos richesses vous poussent à l'indifférence et à vous fermer aux autres, vous risquez la damnation. Non pas qu'il soit mal d'être riche, mais les possessions matérielles doivent être des instruments, comme le Seigneur l'a dit dimanche dernier, pour se faire des amis et assurer notre avenir.
La parabole du pauvre Lazare et de l'homme riche dit clairement de quoi il s'agit. Le Seigneur n'accuse pas et ne condamne pas l'homme d’être riche, mais plutôt pour son indifférence envers Lazare qui non seulement était pauvre matériellement, mais était aussi dans une situation misérable : plein de plaies, affamé et léché par les chiens... Deux éléments à propos cette parabole : le premier, le pauvre est nommé, Lazare tandis que le riche est sans nom. Le deuxième élément, ils sont morts tous les deux. Lazare d'abord, et emporté par les anges et les riches ensuite, mais n'a été enterré que sur terre.
Voici venir le fondement de l'enseignement de l'Église au sujet des pauvres. Bien qu'humainement nous les abandonnions et les traitions avec indifférence, Dieu n'a pas abandonné ni oublié les pauvres. Leur situation n'est pas une punition divine. Ils sont pauvres à cause de notre égoïsme et de notre indifférence, à cause de la corruption et du manque d'équité et de justice dans le monde. La présence des pauvres parmi nous doit toujours être vue comme un avertissement et un appel à la charité et au service. Votre voisin, le Lazare est là pour vous rappeler les vraies valeurs d'humanité que, souvent, le matérialisme et la soif d'argent vous font oublier. Et le pauvre a un nom. Il est Lazare, "l'Ami de Dieu". Alors, si tu souhaites un jour être accueilli dans la présence de Dieu, tu ferais mieux d'accueillir aujourd'hui ses amis dans ta vie et dans ta maison. Nous sommes invités à servir le Seigneur en servant les nécessiteux.
Votre Lazare aujourd'hui, ce sont les migrants que vous rencontrez autour de vous, les enfants des rues, les mendiants, les handicapés, les sans-abri et tous ceux qui sont dans le besoin que vous voyez autour. C'est par eux que le Seigneur vous jugera, par ce que vous leur avez fait ou n'avez pas fait.
Puissions-nous ne jamais oublier cette vérité, la racine de tous nos problèmes sociaux d'aujourd'hui et depuis longtemps est le mauvais usage que nous faisons des possessions matérielles, de l'argent. En tant que chrétiens, nous devons vivre comme Paul le recommande : « viser la justice, la piété, la foi, l'amour, la constance, la douceur ». Cela ne s'oppose pas à la possession de matériel et d'argent mais oriente nos attitudes à leur égard. Puissions-nous faire de l'argent un instrument et non un maître... Car, dit le proverbe, "L'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître."
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