Marie en Larmes.

8 Avril 2023.
Samedi Saint - Samedi Noir – Année A.

Un proverbe Rwandais dit : « Quand l'enfant tombe, la mère pleure ; quand la mère tombe, l'enfant rit. » Et un proverbe Indonésien ajoute : « L'amour d'une mère est sans fin. »

En ce jour-ci, l'Église ne célèbre pas la liturgie. Pas d'Eucharistie, pas de chants, pas de louanges. L'auteur de notre Action de Grâce est mort. Par conséquent, il n'y a pas de lecture sur laquelle réfléchir. Le Verbe incarné de Dieu a été assassiné. Le mal et le péché semblent avoir gagné sur la vie. Dans notre douleur, il ne nous reste plus qu'à pleurer avec notre Mère, la Mère de notre Seigneur.

A l'heure de la passion du Seigneur, tous ses disciples, y compris Pierre et ses compagnons, et la grande foule qui était toujours avec lui s'enfuirent. L'évangéliste Jean mentionne cependant quelque chose de particulier : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. (Jn 19, 25-27) Tous ont fui, mais pas la Mère. Elle est restée là, pleurant son fils unique. Elle était là, espérant contre toute espérance. Elle était là, questionnant la vie, questionnant le ciel et la terre, questionnant Dieu.

Ce jour est nommé ‘Samedi Noir’. Selon certains auteurs, « le Samedi Noir commémore le jour où Jésus Christ a été déposé dans le tombeau après sa mort. Selon le récit biblique (Luc 23,50-56), Joseph d’Arimathie est allé voir Pilate et a demandé le corps de Jésus. Il est dit : « Il l’a enlevé, l’a enveloppé dans un tissu de lin et l’a placé dans une tombe taillée dans la roche, où personne n’avait encore été enterré. C’était le jour de la préparation et le Sabbat commençait. Les femmes qui avaient accompagné Jésus de Galilée ont suivi, et elles ont vu le tombeau et comment son corps y avait été déposé. Puis elles sont revenues et ont préparée des espèces aromatiques et des parfums. » Selon l’enseignement Catholique, c’est aussi le Samedi Noir que le Christ « est descendu en enfer ». Le Catéchisme de l’Église Catholique explique que « le Christ mort est descendu au royaume des morts. Il a ouvert les portes du ciel aux justes qui l’avaient précédé ». »

Il y a un hymne ancien qui pourrait guider notre méditation d'aujourd'hui dans le deuil avec Marie. Il s'intitule « Stabat Mater ».

<< Elle se tenait, dans la douleur,
près de la croix, en larmes,
tandis que son Fils était suspendu.

Âme gémissante,
triste et dolente,
qu’un glaive traversa.

Ô que triste et affligée,
fut cette femme bénie,
Mère du Fils Unique !


Elle gémissait et se lamentait,
la tendre Mère en voyant
les souffrances de son célèbre Fils.

Quel est l’homme qui ne pleurerait
s’il voyait la Mère du Christ
dans un si grand supplice ?

Qui pourrait ne pas s’affliger
contemplant la mère du Christ
souffrant avec son Fils ?

Pour toutes les fautes humaines,
elle vit Jésus dans la peine
et sous les fouets meurtri.

Elle vit l'Enfant bien-aimé
mourir tout seul, abandonné,
et soudain rendre l'âme.

Ô Mère, source d'amour,
fais-moi sentir la force de ta douleur
que je pleure avec toi.

Fais que brûle mon cœur
dans l'amour du Christ mon Dieu :
et ne cherche qu'à lui plaire.

Sainte Mère, fais cela
grave les plaies du Crucifié
en mon cœur très fortement.

De ton Fils blessé,
qui daigna souffrir pour moi
partage avec moi les tourments.

Donne moi de pleurer tendrement avec toi,
de compatir au Crucifié,
au long de mon existence !

Près de la croix, avec toi rester
et m'associer avec toi,
dans le deuil, voilà mon désir.

Vierge des vierges, toute pure,
Ne me sois pas défavorable ;
fais que je me lamente avec toi.

Donne moi de porter la mort du Christ,
fais moi l’associé de sa passion,
et le gardien de ses plaies.

Laisse moi être blessé de ses plaies,
m’enivrer de la croix
et du sang de ton Fils.

Contre les flammes dévorantes
par toi, Vierge, que je sois défendu
au jour du jugement.

Ô Christ, à l'heure de partir,
puisse ta Mère me conduire
à la palme de la victoire.

À l'heure où mon corps va mourir,
fais que soit donnée à mon âme
la gloire du paradis. Amen. >>

Maman Marie était là avec son fils. Elle a été présente du début à la fin. Elle a été témoin de tous les événements de sa vie, du sein maternel au tombeau, de la crèche à la croix. Sans peur, sans découragement, Marie a suivi Jésus. En cela, elle est l'image parfaite du discipulat.

Alors que nous attendons aujourd'hui avec espérance la Résurrection de notre Seigneur, son Fils, veillons avec Marie. Fixons nos yeux et nos cœurs sur la croix où Jésus est mort pour nous, et sous la protection maternelle de Marie, pleurons nos péchés. C'est pour cette raison que Jésus est mort. Alors, aujourd'hui, ne détournons pas nos yeux de Marie. Puissions-nous ne pas éloigner nos cœurs de la Croix. Réfléchissons sur chaque mot du « Stabat Mater » et faisons-les nôtres. Avec Marie, puissions-nous traverser les ténèbres de ce samedi en attendant la nouvelle lumière de la Résurrection. Bientôt, le Seigneur ressuscitera.


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