Une Mort Passionnée Pour des Pécheurs.
7 Avril 2023.
Vendredi Saint — Célébration
de la Passion du Seigneur.
Lectures : Is 52, 13 – 53, 12 ; Ps 30 (31), 2ab.6,12, 13-14ad, 15-16, 17.25 ; He 4, 14-16 ; 5, 7-9 ; Jn 18, 1 – 19, 42.
« Pour nous, le
Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est
pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom. »
Phil 2,8-9
Un proverbe Zimbabwéen
dit : « La passion a plus de conséquences que les faits. » Et un proverbe Anglais
ajoute : « L'amour est aussi fort que la mort. »
La Croix de Jésus
énonce un message. Elle dit un mot et invite à un principe : l'amour suprême et
asymétrique. Dans Jn 15, 13, le Seigneur lui-même a dit : « Il n’y a pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Et c'est ce
qu'il a concrétisé sur le bois de la Croix. Depuis cette heure de la Passion et
de la Mort de Jésus sur la Croix, la Croix apparaît comme l'expression suprême
de l'amour, le symbole de l'amour absolu et sacrificiel.
En ce vendredi,
nous célébrons l'amour, non pas la mort. Jésus mourant sur la Croix a payé le
prix de l'amour. Ainsi, le Catéchisme dit : « C’est "l’amour jusqu’à la
fin" (Jn 13, 1) qui confère sa valeur de rédemption et de réparation,
d’expiation et de satisfaction au sacrifice du Christ. Il nous a tous connus et
aimés dans l’offrande de sa vie (cf. Ga 2, 20 ; Ep 5, 2. 25). "L’amour du
Christ nous presse, à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous
sont morts" (2 Co 5, 14). Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en
mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en
sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils,
qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui
le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur
pour tous. » CEC 616
Nous sommes à
l'heure de l'accomplissement de toutes choses. Aujourd'hui, Jésus consomme son
sacrifice sur la croix. Il consomme l'amour, comme un calice jusqu'à la lie, et
cet amour le consomme aussi. Ce que nous célébrons en ce Vendredi Saint, c'est
l'amour sacrifié pour le salut de l'homme, un amour qui s'est avéré être la
rançon du péché. Comme nous l'entendons dans notre prière d'ouverture, Dieu,
par la Passion du Christ Son Fils, notre Seigneur, a aboli la mort héritée du
péché ancien. De la Passion de Jésus, nous sommes libérés et restaurés dans
l'amour de Dieu.
Aujourd'hui,
l'Église ne rend pas grâce. Nous ne célébrons pas la Sainte Eucharistie. La
source de toute action de grâce, celui qui donne sens et raison à notre foi a
été mise à mort. Il est mort pour que nous vivions. Par conséquent, la liturgie
de la parole nous invite à réfléchir sur le prix qu'il a payé pour nos vies.
Dans la première
lecture, le prophète Isaïe parle du Serviteur Souffrant de Dieu. Il dit qu'il a
été blessé pour nos péchés. Jésus est l'expression parfaite de ce Serviteur Souffrant
de Dieu. Il incarne son humilité, sa docilité, son abnégation, son obéissance
et son acceptation de la souffrance. Il a enduré tout tranquillement à cause de
son amour pour Dieu et pour l'homme. Il a donné sa vie, abandonnant toutes
choses à son Père pour notre bien.
Par conséquent,
la Lettre aux Hébreux peut dire : Jésus « apprit par ses souffrances
l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui
obéissent la cause du salut éternel. » L'obéissance était le secret de sa
capacité à endurer la passion et à mourir sur la croix. Par son obéissance, il
a payé le prix de l'amour. L'obéissance est la clé d'un amour passionné pour
Dieu et les hommes.
Le récit de la
Passion selon St. Jean enseigne ce que Jésus a traversé et ce que nous devrions
être prêts à affronter ou à traverser par amour. Le Seigneur a été trahi par un
proche ami, livré aux païens, amené devant les grands prêtres, puis devant
Pilate, mis en procès, renié par son disciple, jugé et condamné à mort,
crucifié... Tout cela comme le prix de son obéissance et de son amour.
En méditant sur
sa passion, nous sommes invités à réfléchir sur ce que signifie aimer et être
obéissant. Nos expériences personnelles de vie pourraient rencontrer cette
situation de notre Seigneur. Si vous aimez avec passion, vous mourrez d'une
mort passionnée tués pour ce que vous aimez. Car, aimer, c'est être prêt à
mourir.
Outre la
dimension de l'amour et son coût le plus élevé, la célébration du Carême et en
particulier la Semaine Sainte et le mystère du Vendredi Saint, a quelque chose
de plus grand à voir avec le péché. Jésus est mort pour nos pêchés. C'est
quelque chose que nous ne devons pas oublier. Par conséquent, en revivant le
Triduum Pascal et en méditant sur la Passion du Christ, nous devons aussi
réfléchir sur notre état de pécheur et prendre une résolution toujours renouvelée
de ne plus pécher. Le péché coûte la vie, non seulement celle du Seigneur Jésus
mais aussi nos propres vies. Le péché nous détruit et nous éloigne de
l'étreinte aimante de Dieu. Tandis que nous faisons le voyage aujourd'hui avec
le Seigneur, puissions-nous décider de combattre tout ce qui mène au péché et à
ses conséquences mortelles.
Nous vivons dans une société permissive où les gens ont perdu la notion du péché et où tout devient une question de mode et de commodité. L'avortement est une tendance. L'homosexualité et les LGBTQI sont une tendance. L'union homosexuelle est une tendance. Le divorce est une tendance. Le suicide est une tendance. La corruption sous toutes ses formes est une tendance. Les abus sexuels sont une tendance. La pédophilie est une tendance... Que la Passion, la Mort et la Résurrection du Christ nous éloignent de cette culture de tendance et nous poussent à rechercher la vraie liberté qui jaillit de la vérité, de la justice et de l'amour. Notre vie de chrétiens ne doit pas être une affaire ce commodité ou de tendance. La Croix, le sacrifice ultime et suprême, l’amour vrai… voilà ce qui devrait nous attirer.
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