L'Espérance de Gloire, Cause de Notre Joie.

10 Mars 2024.
4ème Dimanche de Carême - Lætare — Année B.

Lectures : 2Ch 36, 14-16.19-23 ; Ps 136 (137), 1-2, 3, 4-5, 6 ; Ep 2, 4-10 ;Jn 3, 14-21.

Un proverbe Espagnol dit : « Chaque saison apporte sa joie. » Un proverbe Russe ajoute : « Après la tempête, le beau temps, après le chagrin, la joie. »

Il y a une sorte de joie qui jaillit de la liturgie d'aujourd'hui. C'est une joie qui découle de l'espérance. Au milieu de tous les événements douloureux et déchirants de la vie, les personnes optimistes trouveront toujours une raison de se réjouir. Alors que les pessimistes s’abandonnent au destin et aux événements, les optimistes et les positivistes voient toujours un aperçu d’un avenir meilleur. Le reflet de demain transparaît dans la façon dont nous voyons et regardons aujourd’hui.

Nous sommes aujourd'hui, le 4ème dimanche du Carême, en latin, dimanche de Lætare, ou dimanche de la Joie. C'est une joie prophétique pour la future Résurrection du Seigneur et notre résurrection avec lui. C'est une joie d'anticipation. Cette joie se nourrit d'espérance. Ainsi, l'antienne d'ouverture : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d'elle, vous tous qui l'aimez ! Avec elle, soyez pleins d'allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l'abondance de sa joie. » (Is 66, 10.11)

On pourrait être tenté de se demander pourquoi devrions-nous nous réjouir à mi-chemin du Carême. C'est précisément parce que nous sommes à mi-chemin du Carême, un pèlerinage qui se terminera non pas sur la Croix du Golgotha, mais le dimanche de Pâques, jour de la grande victoire, que nous devons nous réjouir. Jésus est notre espérance de gloire. Nous entrevoyons sa résurrection comme une source de vie et de purification. C’est pourquoi nous nous réjouissons.

La joie d’aujourd’hui vient du fait que nous avons l’assurance qu’aucun chagrin n’est permanent. Les larmes finissent toujours par être séchées. Après le Vendredi Saint, il y a toujours un Dimanche de Pâques.

Dans la première lecture, à travers le livre des Chroniques, nous entendons comment la colère et la miséricorde du Seigneur se révèlent aux exilés et comment il apporte la libération à son peuple. Le peuple de Juda tomba dans une grande infidélité et fit ce qui est mal aux yeux de Dieu. Ils adoraient des idoles, pratiquaient toutes sortes d'abominations et polluaient le Temple du Seigneur. Dieu, dans sa colère, les abandonna à leur sort et les livra en proies à leurs ennemis, et ils connurent l'exil et la déportation à Babylone. Cependant, dans sa grande miséricorde, le Seigneur a suscité un roi païen, Cyrus, roi de Perse, et l'a utilisé comme instrument pour le salut et la restauration de son peuple. Une grande leçon ici est qu’après les épreuves vient le réconfort.

C'est par leur faute que le peuple de Dieu a souffert l'exil, mais c'est l'amour miséricordieux de Dieu qui brillera sur eux et les ramènera à la liberté de l'esclavage. Ici, la joie de la restauration préfigure la joie plus grande de la Résurrection du Christ que nous nous préparons à vivre. Ainsi, l’Apôtre Paul peut nous dire, à travers son adresse aux Éphésiens, que Dieu est riche en miséricorde et en amour. Et à cause de son amour miséricordieux grand, sans mesure et inestimable, « nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés… »

Ici brille cette grande assurance qui nous appelle à faire confiance à Dieu. Nous sommes croyants à cause de ce que Dieu a fait et continue de faire dans nos vies.

A propos de la croyance, le Catéchisme peut dire : « Croire n’est possible que par la grâce et les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire est un acte authentiquement humain. Il n’est contraire ni à la liberté ni à l’intelligence de l’homme de faire confiance à Dieu et d’adhérer aux vérités par lui révélées. Déjà dans les relations humaines il n’est pas contraire à notre propre dignité de croire ce que d’autres personnes nous disent sur elles-mêmes et sur leurs intentions, et de faire confiance à leurs promesses (comme, par exemple, lorsqu’un homme et une femme se marient), pour entrer ainsi en communion mutuelle. Dès lors, il est encore moins contraire à notre dignité de "présenter par la foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté au Dieu qui révèle" (Cc. Vatican I : DS 3008) et d’entrer ainsi en communion intime avec Lui. » CEC 154. Ainsi, bien que la foi soit un acte humain, elle naît de la grâce divine. Dieu est celui qui nous appelle à la foi, tout comme il nous appelle à nous libérer de notre esclavage. Bien que morts dans nos transgressions, par grâce, nous avons été sauvés. Une bonne raison donc de se réjouir.

Dans l'Évangile, le Seigneur Jésus, dans sa rencontre et son dialogue avec Nicodème, donne davantage de raisons d'une véritable joie chrétienne. Il parle de l'amour de Dieu. Il parle de la Résurrection après l'événement de la Croix. Et enfin, il parle de notre renaissance dans le baptême. Un ensemble complet de renouveau et de restauration qui ne doit pas nous laisser indifférent mais nous inciter à nous réjouir. Nous nous réjouissons car notre rédemption est proche.

À propos de la joie chrétienne, le Pape François insiste inlassablement sur le fait que nous devons être joyeux, quelle que soit la situation. Il dit : « La joie chrétienne "est une joie dans l'espérance qui vient". Dans les temps d'épreuve, nous ne voyons pas cela. C'est une joie qui se purifie par les épreuves, nos épreuves quotidiennes : "Votre tristesse se transformera en joie'." » Que le Seigneur, en ce temps particulier de grâce, transforme toutes nos peines en joie et nous conduise à la plus grande joie de la Résurrection de son Fils.

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