L'Eucharistie, Source et Sommet de la Vie Chrétienne.
28 MARS 2024.
Jeudi Saint — La
Cène du Seigneur.
Lectures : Ex 12, 1-8.11-14 ; Ps 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18 ; 1 Co 11,23-26 ; Jn 13, 1-15.
« Ainsi donc,
chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous
proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » 1 Co 11,26
Un proverbe Indien
dit : « Le service est la grandeur. » Un proverbe Congolais ajoute : « Un
fleuve qui oublie sa source va vite se tarir. »
Le Catéchisme de
l'Église catholique, citant Lumen Gentium 11, dit à propos de la Sainte
Eucharistie : « L’Eucharistie est "source et sommet de toute la vie
chrétienne" (LG 11). "Les autres sacrements ainsi que tous les
ministères ecclésiaux et les tâches apostoliques sont tous liés à l’Eucharistie
et ordonnés à elle. Car la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel
de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, notre Pâque" (PO 5). »
C'est pourquoi
nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer ce qui donne force, sens et
direction à notre vie de chrétiens. Nous célébrons le lien de notre communion
et notre mission dans l'Église. Par la Sainte Eucharistie, nous devenons
participants du Christ, et donc frères les uns des autres. L'Eucharistie est le
ciment de notre unité et de notre communion. Elle est le sacrement de la
communauté. Sans aucun doute, c'est le sacrement véritablement institué par
Jésus avec l’ordre divin faisant autorité : « Faites ceci en mémoire de moi. »
Ainsi, en célébrant la Sainte Eucharistie et en participant à la communion au
Corps et au Sang du Christ, nous accomplissons son commandement.
Dans la Sainte
Eucharistie, Jésus non seulement se donne pour nourrir nos besoins corporels et
spirituels, mais il nous enseigne aussi le chemin du service et de l'humilité.
Le contexte de l’institution de la Sainte Eucharistie en est le plus expressif.
En lavant les pieds de ses disciples, Jésus nous enseigne que nous devons nous
servir les uns les autres et le faire dans la plus grande humilité.
Nous vivons dans
un monde et dans des sociétés où chacun se fait une idole. Nous nous pensons
supérieurs aux autres. Lorsqu’on nous donne une chance d’accéder à une position
d’autorité, nous l’utilisons pour maltraiter et soumettre les autres.
Je regarde et
réfléchis toujours à la façon dont les politiciens accèdent au pouvoir et à ce
qu’ils deviennent une fois dans la position dont ils rêvent. Beaucoup d'entre
eux, pendant les campagnes, se montrent comme des serviteurs, prêts à marcher
et à manger même avec le mendiant et le plus humble. Mais une fois élus, ils
deviennent des patrons, des rois et des reines, avec des serviteurs qui
prennent soin d'eux. Jésus, le plus grand de tous les dirigeants, n’avait pas
de serviteurs. Non seulement il n’en avait pas, mais il se faisait le serviteur
de tous. « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les
pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un
exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait
pour vous. »
Nous avons ainsi un modèle de serviteur
parfait, Jésus notre Seigneur et Maître. Que notre participation à Son Corps
nous aide à nous offrir à nos frères et sœurs et en buvant son sang, à être
prêts à verser notre propre sang pour la vie des autres. L'Eucharistie doit
toujours être pour nous un sacrement de service, d'humilité et d'amour.
Si nous
définissons la vie chrétienne comme un service de Dieu et du prochain,
l'Eucharistie apparaît comme la source, la raison et le sommet de ce service.
Car cela demande un don total de soi comme Jésus l’a fait.
Dans l'Évangile,
Jean n'insiste pas tant sur l'Institution Eucharistique que sur la réalité du
service. Jean veut que nous voyions que le lavement des pieds et l'Eucharistie
sont interdépendants. Le lavement des pieds est eucharistique. Et par une belle
coïncidence, Jésus a conclu l'institution de l'Eucharistie et le lavement des
pieds de ses disciples par des instructions. Après avoir béni le pain et le
vin, il dit : « Faites cela en mémoire de moi » (1 Co 11, 24) et après leur
avoir lavé les pieds, il dit : « Ce que j'ai fait pour vous, vous devriez le
faire aussi. » (Jn 13, 15) Ainsi, l'Eucharistie est ordonnée au service, et le
service à nos frères et sœurs, pour être total, exige que nous soyons nourris
de Jésus, le Pain Eucharistique et que nous soyons prêts à l'imiter, à aimer à
l’extrême, aimer sans compter.
Puissions-nous conclure notre méditation avec ce bel hymne eucharistique écrit par saint Thomas d'Aquin pour la fête de la Fête-Dieu au XIIIe siècle, PANIS ANGELICUM : « Le pain des anges devient le pain des hommes. Le pain du ciel met un terme aux symboles. Ô chose admirable ! Il se nourrit de son Seigneur, le pauvre, le serviteur, le petit... » En vérité, l'Eucharistie est le pain des humbles, un pain qui enseigne la vraie humilité et nous fortifie pour servir Dieu et notre prochain avec amour.
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