Dieu de Miséricorde Infinie.

11 AVRIL 2021
Dimanche, 2ème Semaine du Temps Pascal — Année B.
Dimanche de la Divine Miséricorde

LECTUREs: Ac 4, 32-35; Ps 117 (118), 2-4, 16ab-18, 22-24; 1 Jn 5, 1-6; Jn 20, 19-31.

Un proverbe Sicilien dit : « Dieu joue sérieusement, mais il est un père miséricordieux. » Et un proverbe Bajan ajoute : « C'est celui qui a du lait qui fait preuve de miséricorde. »

Il y a un dicton populaire selon lequel la vengeance est humaine, la miséricorde divine. Ce dicton est toujours prouvé vrai avec la façon dont nous réagissons face à une offense. Quand quelqu'un est offensé, cela lui demande une grande maîtrise de soi pour ne pas rêver de vengeance. Que nous soyons chrétiens ou païens, il est humain de se sentir mal après une offense, mais il devient divin de ne pas vouloir ou de ne pas prévoir de rembourser l'offense par une offense. Le Sage Gandhi, dans ce sens, avait le nez creux en disant : « Œil pour œil et le monde finira aveugle. » Car, si nous continuons à punir ceux que nous jugeons cruels, alors nous ne sommes pas nous-mêmes meilleurs que les méchants. Ce qui fait la différence entre les mauvaises et les bonnes personnes, c'est la capacité de pardonner et de donner une nouvelle opportunité.

Nous célébrons aujourd'hui ce qui fait notre différence avec Dieu : sa miséricorde. La prière d'ouverture le dit à travers une expression : Il est Dieu de miséricorde infinie

Être chrétien consiste à donner le Christ aux autres. Il s'agit de témoigner de ce que nous avons nous-mêmes vécu et expérimenté avec lui. Le Catéchisme de l'Église Catholique déclare : « La transmission de la foi chrétienne, c’est d’abord l’annonce de Jésus-Christ, pour conduire à la foi en Lui. Dès le commencement, les premiers disciples ont brûlé du désir d’annoncer le Christ : "Nous ne pouvons pas, quant à nous, ne pas publier ce que nous avons vu et entendu" (Ac 4, 20). Et ils invitent les hommes de tous les temps à entrer dans la joie de leur communion avec le Christ… » CEC. 425.

La première et la plus grande chose que les apôtres, sans aucune exception, ont vécue avec le Christ, c'est son amour, un amour qui est allé jusqu'à leur pardonner de s'être évadé et de le laisser seul à l'heure de sa passion. Le Seigneur s'est montré à eux après sa résurrection et leur a fait expérimenter sa miséricorde. C’est rempli de cet amour miséricordieux qu’ils pouvaient témoigner comme nous l'avons lu en première lecture d'aujourd'hui.

La première communauté chrétienne, telle que décrite dans l'extrait des Actes est une communauté d'amour. C'est l'amour qui a fait d'eux un cœur et un esprit. Et parce qu'ils étaient rassemblés par cet amour, ils ont tué de l'intérieur toutes les marques d'égoïsme et d'individualisme. Pouvons-nous en dire autant de nos communautés d'aujourd'hui ? Sont-elles animées et guidées par l'amour ? C'est en effet tout le contraire. Tout ce que nous voyons dans nos églises et nos associations tourne autour de l'égoïsme, l'égocentrisme, le narcissisme et le culte de la personnalité. Nous sommes envahis par la mondanité et nous transportons ce consumérisme dans l'Église. Ce que les politiques font brutalement à l'extérieur, c'est à peu près la même chose que nous faisons dans certaines communautés, avec douceur, certes, mais tout pareil : corruption, abus de pouvoir ou autoritarisme, matérialisme…

Toutes ces choses arrivent simplement parce que nous n'aimons pas vraiment Dieu comme nous devrions l'aimer. Bien que nous fassions semblant de croire en lui ; notre foi est volatile. Saint Jean, en bon pasteur averti, adresse ces paroles : « celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. » Sommes-nous vraiment engendrés par Dieu et l'aimons-nous vraiment ? Cela signifie que nous devons nous débarrasser de la mondanité. Car, dit l'apôtre Jean, « Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. » Comment se fait-il donc que, même si nous chantons notre foi tous les dimanches, nous nous réunissons à chaque célébration eucharistique pour raviver la victoire du Christ sur le monde, nous sommes encore pris au piège de ce monde et de ses séductions ? Sommes-nous vraiment pour le Christ ? Nos communautés et nos assemblées du dimanche sont-elles vraiment chrétiennes ? Si tel est le cas, alors nous devrions faire de la première communauté chrétienne un modèle à atteindre.

Cet objectif ne sera cependant possible que lorsque nous cultiverons l'amour sincère et la miséricorde, les deux plus grands attributs de notre Dieu.

Jésus, après sa résurrection, aurait pu avoir toutes les raisons possibles de punir ses disciples, en particulier les douze, mais au lieu de cela, il leur enseigne la miséricorde et la compassion et en fait même des instruments de miséricorde : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie… Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » À Thomas, connu comme le douteux et l'incroyant, le Seigneur ressuscité a donné la grâce spéciale d'expérimenter de très près sa miséricorde : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Voici le meilleur moment pour nous, frères et sœurs, d’apprendre qui est le Dieu en qui nous croyons, afin de l'imiter et être vraiment ses disciples. La miséricorde, l'amour et la compassion sont ce que le Seigneur ressuscité apporte à ses disciples. C'est de ces attributs que découlent la vraie paix. Notre monde ne connaîtra jamais une paix véritable et durable si nous ne sommes pas prêts à être miséricordieux comme notre Père. C’est une évidence, le pardon ou la miséricorde est la chose la plus difficile à faire après une offense. Mais difficile ne veut pas dire impossible. Le Seigneur a fait l’humainement impossible en ressuscitant Jésus que nos péchés ont mis à mort, à une nouvelle vie. Ouvrons-nous toujours aux possibilités de Dieu et apprenons de sa miséricorde et de son amour à être nous aussi miséricordieux.

Concluons notre méditation par cette prière : « Dieu éternel, en qui la miséricorde est sans fin et le trésor de la compassion inépuisable, regarde-nous avec bonté et augmente ta miséricorde en nous, afin que dans les moments difficiles nous ne désespérions ni ne sombrions dans le découragement, mais avec grande confiance, nous soumettions à ta sainte volonté, qui n’est qu’amour et miséricorde. » (Cf. Chapelet de la Divine Miséricorde).

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