Temps De Perfection

7 MARS 2021
Dimanche, 3ème Semaine de Carême — Année B

LECTUREs: Ex 20, 1-17; 18b (19), 8, 9, 10, 11; 1 Co 1, 22-25; Jn 2, 13-25.

Un proverbe Tshi dit : « Si vous n’avez pas le temps de vous occuper de votre maladie, vous avez le temps de mourir. » Et un proverbe Russe ajoute : « Chaque légume a son temps. »

Le chemin de la perfection passe par l'autoroute de l'obéissance. Ce qui fait l'homme et le différencie de toute autre créature, c'est sa capacité d'obéir librement. Mais quand un homme refuse d'obéir, il devient un simple animal juste bon pour le dressage comme nous le faisons avec les chiens et autres animaux de compagnie.

L'obéissance est le mot-clé de la vie chrétienne. C'est aussi l'une des principales attitudes de notre pèlerinage de Carême. Qui dit obéissance, dit fidélité et cela conduit à la perfection et à la cime de la sagesse.

La liturgie d'aujourd'hui met un accent particulier sur trois vertus théologiques et humaines, l'obéissance, la pureté et la perfection. Ces trois éléments sont interconnectés les uns aux autres. L'obéissance mène à la perfection et la perfection est la vie dans la pureté et la sagesse.

En première lecture, l’on nous dit que la loi a été donnée par le Seigneur par l'intermédiaire de Moïse. Les dix commandements que nous lisons sont les outils que Dieu a mis à disposition de son peuple pour qu'il atteigne la perfection. Ces dix commandements sont le Vademecum des relations humaines, sociales et spirituelles. Les trois premiers commandements parlent de la relation que nous devons entretenir avec Dieu. Il s'agit de brûler de zèle et de respect pour Dieu. On nous dit que la primauté dans tout ce que nous faisons doit être donnée au Seigneur. Le Seigneur dit : « Je suis le Seigneur ton Dieu... » En conséquence, « Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. » L'adoration appartient de droit à Dieu seul. C'est la première leçon des dix commandements.

Deuxième élément pertinent, notre relation avec nos géniteurs. Après le Seigneur, votre deuxième dieu sur terre, ce sont vos parents, dit le dicton. Par conséquent, respectez-les. C'est aussi le seul Commandement qui vient avec ses conséquences : « afin d’avoir longue vie... » L'obéissance et le respect des parents ouvrent à de nombreuses bénédictions et à une vie paisible. Les événements et les faits d'aujourd'hui prouvent que les enfants qui obéissent à leurs parents sont bénis, tandis que ceux qui n'obéissent pas récoltent malédictions et disgrâce.

Ensuite, la troisième leçon des commandements du Seigneur porte sur un autre aspect de la vie sociale, celui du respect et de la considération envers les autres. Nous devons un respect particulier à nos semblables. Cela s'exprime en prenant soin de leur vie, de leur intégrité et de leurs biens, tant humains que matériels. Dire que l'homme est un être social signifie qu'il considère non seulement son bien-être personnel mais aussi celui des autres. Malheureusement, ces paroles semblent utopiques aujourd'hui à cause du virus de l'indifférence, de l'individualisme et de l'égoïsme. Beaucoup vivent comme si, seule leur vie compte. Les autres peuvent mourir, rien à faire à ce sujet, tant qu'ils ont ce dont ils ont besoin, la vie doit continuer. Certaines personnes n'ont d'yeux que sur ce qui appartient aux autres. L'épouse du voisin est la plus charmante, sa voiture ou l'un de ses biens est le plus attirant. Avec cet état d'esprit, beaucoup tombent dans la jalousie chronique et convoitent ce qui appartient aux autres. Nourrissant cette convoitise, ils peuvent même tuer pour obtenir ce que les autres ont. Le commandement du Seigneur déclare : « Tu ne convoiteras pas le bien et la femme de ton prochain… »

La perfection vient du contentement. Et ceux qui savent se contenter du peu qu'ils ont sont habités par une grande sagesse. Saint Paul, en deuxième lecture, parle de la sagesse de Dieu : le Christ Jésus. Paul dit à la communauté chrétienne que nous devons arrêter de raisonner comme les païens et les juifs. Nous ne sommes pas des gens qui ont soif de soi, mais Dieu. Par conséquent, tout ce que nous faisons doit être centré sur lui. Telle est la religion authentique et pure.

Et Jésus, dans l'Évangile, à travers le geste de purification du Temple expose cette pure religiosité. Il s'agit de nettoyer tous les artifices et de donner la priorité à Dieu et à sa Loi d'Amour, plutôt qu'au ritualisme et à l'extériorité ...

La religion, du geste du Seigneur, n'est pas quelque chose que l'on fait pour montrer, mais tout un ensemble de vie. La religion est tout au sujet de notre relation avec Dieu et nos semblables. Et le Seigneur Jésus donnera le signe le plus parfait de cette religion authentique, sa passion, sa mort et sa résurrection. La vraie et parfaite religion consiste dans la volonté de mourir pour ce que l'on croit et de rechercher la pureté intérieure et la droiture. Le Pape François, dans son Message de Carême, dessine un chemin simple vers la sainteté et la perfection, l'amour. Il dit : « La charité est don. Elle donne sens à notre vie. Grâce à elle, nous considérons celui qui est dans le manque comme un membre de notre propre famille, comme un ami, comme un frère. Le peu, quand il est partagé avec amour, ne s’épuise jamais mais devient une réserve de vie et de bonheur. » Que l'amour qu’est Jésus nous donne de cultiver l'amour parfait qui conduit à la perfection et à l'obéissance à ses commandements.