Le Troupeau et son Berger : Leçon sur l'Autorité.
25 AVRIL 2021
Dimanche, 4ème Semaine du Temps Pascal — Année B.
LECTUREs: Ac 4, 8-12; Ps 117 (118), 1.8-9, 21-23, 26.28-29; 1 Jn 3, 1-2; Jn 10, 11-18.
Un proverbe Roumain
dit : « Un bon berger doit tondre ses moutons, et non pas les écorcher. » Et un
proverbe Russe ajoute : « Sans le berger, les moutons ne sont pas un troupeau. »
Il n'y a pas de
troupeau sans berger. C'est une vérité universelle. Mais de plus, il ne peut y
avoir un troupeau fort sans un brave berger. Il ne suffit pas d'avoir un berger
pour que le troupeau rêve de sécurité. Il a besoin d'un berger qui puisse le
défendre et pourquoi pas, mourir pour lui si besoin est.
De nombreux
groupes, associations, communautés et même nations souffrent de leur
leadership. Car, le leader est celui qui décide et détermine la direction du
groupe. En outre, il y a un dicton populaire selon lequel, chaque groupe ou
nation mérite le chef qu’il a. C'est-à-dire que si le leader est bon, c'est
parce que la nation ou le groupe a une bonté intrinsèque. Par conséquent, si le
chef est mauvais ou sans cœur, c'est parce que le groupe ou la nation elle-même
est ou est devenue immorale et sans cœur.
Nous célébrons
aujourd'hui, le 4e dimanche de Pâques, le Dimanche du Bon Pasteur. Jésus nous
est présenté comme le grand et parfait Pasteur par excellence, capable de
donner sa vie pour ses brebis. L'accent est mis ici sur le leadership et
l'autorité. Qui est le leader parfait et comment utilise-t-il son autorité ou
son pouvoir ?
Dans le
Catéchisme de l'Église Catholique, nous lisons ce qui suit : « Jésus a confié à
Pierre une autorité spécifique : "Je te donnerai les clefs du Royaume des
Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et
quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié"
(Mt 16, 19). Le "pouvoir des clefs" désigne l’autorité pour gouverner
la maison de Dieu, qui est l’Église. Jésus, " le Bon Pasteur " (Jn
10, 11) a confirmé cette charge après sa Résurrection : "Pais mes brebis"
(Jn 21, 15-17). Le pouvoir de "lier et délier" signifie l’autorité
pour absoudre les péchés, prononcer des jugements doctrinaux et prendre des
décisions disciplinaires dans l’Église. Jésus a confié cette autorité à
l’Église par le ministère des apôtres (cf. Mt 18, 18) et particulièrement de
Pierre, le seul à qui il a confié explicitement les clefs du Royaume. » CEC.
553.
L'autorité dans
l'Église et qui peut également s'appliquer dans l'aspect politique et social,
est de servir, de gouverner et de prendre soin de ceux qui sont sous sa
responsabilité. Il s'agit de se sacrifier soi-même et ses intérêts personnels
pour le bien de ceux qui vous sont confiés. C'est ce que Jésus a fait, et c'est
ce qu'il a transmis à ses disciples, à commencer par Pierre.
Dans la première
lecture d'aujourd'hui, nous entendons que rempli du Saint-Esprit, Pierre, le
chef des apôtres, présente leur défense devant les anciens et les dirigeants du
peuple. Dans cette défense, il donne l'un des plus grands attributs du Christ,
le Sauveur. Pierre dit : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car,
sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »
Jésus est le seul nom qui sauve. Et ce salut est venu de son sacrifice sur la
Croix. Il était, comme le dit Pierre, citant le Psaume 117, 22, « la
pierre rejetée par les bâtisseurs, qui est devenue la pierre angulaire. »
Par son sacrifice, il a donné la plus grande leçon sur le leadership fait
d'amour.
Saint Jean, en
deuxième lecture, peut nous appeler à contempler ce plus grand amour de Dieu.
Il dit : « voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons
appelés enfants de Dieu. » Nous sommes faits enfants de Dieu, membres de son
troupeau par son amour pour nous. À cause de ce grand amour, un temps viendra où
il nous sera donné de voir Dieu face à face et de savoir vraiment qui il est.
L'amour mène à la connaissance et la connaissance à l'appartenance. Nous
appartenons à Jésus. Il a fait de nous des membres de son troupeau.
Dans l’Évangile,
nous sommes ramenés à l’époque précédant la passion du Seigneur. Jésus notre
Seigneur se présente à ses disciples comme « le bon berger ». « Moi, je suis le
bon pasteur, le vrai berger. » Jésus ne dit pas qu'il est un berger comme les
autres, mais le « bon, le vrai ».
Notre monde, nos
sociétés, nos communautés et nos pays foisonnent de nombreux bergers. Mais
combien parmi ces bergers sont « bons et vrais » ? Le Seigneur Jésus nous donne
la clé pour connaître et différencier le Bon Pasteur du simple berger. Les
caractéristiques du Bon Pasteur sont répertoriées par Jésus. Tout part de sa
relation avec ses brebis. Les versets précédents Jn 10, 7-10 fournissent
quelques points et ceux d'aujourd'hui amplifient. Le Bon Pasteur est la porte vers
le salut de ses brebis. Il leur permet d'entrer et de sortir, et de trouver des
pâturages verts, en un mot simple, il les libère. Il leur donne la vie dans
toute sa plénitude. Il a donné sa vie pour eux. Il connaît ses moutons par leur
nom et ils le connaissent. Le Bon Pasteur, cependant, n'est pas seulement en
relation avec ses brebis. Il est également en relation avec son Père. Il
connaît son Père et le Père le connaît. Il est aimé de son Père. Le Père lui a
donné le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre.
La différence
entre le Bon berger et le berger mercenaire ou les voleurs est claire. Le but
du voleur est de voler, tuer, détruire. Le berger mercenaire abandonne les brebis
en cas de danger. Il ne se soucie en rien des brebis, mais plutôt de lui-même.
Alors, venons-en
au monde d’aujourd’hui, à nos Eglises, communautés, et associations. Avons-nous
ou sommes-nous de bons bergers ou de simples voleurs ou des bergers mercenaires
? La triste réalité est que nous ne mourons pas pour que les autres vivent.
Nous faisons plutôt mourir les autres pour que nous puissions vivre. Nous
sommes si nombreux, les dirigeants, qui sommes plutôt des mercenaires, des
ouvriers salariés ou des voleurs. Nous sommes loin des caractéristiques du Bon
Pasteur et nous recherchons l'autorité et le pouvoir uniquement pour nous
imposer aux autres. Nous sommes des bergers qui ne se soucient pas de la vie ou
de la mort des brebis sous leur responsabilité. Nous ne connaissons nos brebis
que lorsque cela contribue à nos intérêts. Nous sommes des bergers qui refusons
de sentir l'odeur de nos brebis et de sentir comme nos brebis. Nous vivons loin
d'eux et sommes déconnectés de leurs réalités. Dans nos communautés et nos
nations, tandis que les bergers grossissent, les brebis flétrissent et se meurent.
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