Leçon d'Humilité et de Patience Dans la Souffrance.
28 MARS 2021
Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur — Année B.
LECTUREs: Mc 11, 1-10; ou Jn 12, 12-16; Is 50, 4-7; Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a; Ph 2, 6-11; Mc 14, 1 – 15, 47.
Un proverbe Latin
dit : « L'expérience acquise par la souffrance enseigne la sagesse. » Et un
proverbe Danois ajoute : « La souffrance et la patience, l'obéissance et
l'application aident les humbles à naître à l’honneur. »
En ouvrant cette
grande et sainte semaine, nous ouvrons aussi aujourd'hui une page spéciale de
la vie de chacun, la page de la sainteté par le pardon de Dieu. Nous sommes
sept jours avant Pâques. Nous célébrons aujourd'hui le Dimanche des Rameaux, le
jour où Jésus est entré glorieusement et sous les acclamations des foules dans
la Ville Sainte. Outre l'aspect de la gloire, le Dimanche des Rameaux s'ouvre
aussi à la plus grande humilité et souffrance. Ainsi, l’appellation liturgique
du Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur. Car, Jésus ouvre
aujourd'hui sa passion qui conduira à sa mort et à sa glorification dans sa
résurrection. Ce dimanche donne à la communauté chrétienne une belle leçon sur
la pédagogie de Dieu. On nous dit que la passion mène à la glorification et la
souffrance à la vie. Par son humilité et sa patiente endurance de la croix, le
Seigneur Jésus a inauguré la gloire parfaite qui n'est pas sans épreuves.
Notre liturgie
d'aujourd'hui, à travers ses deux parties, souligne bien ce fait. Le rite de la
bénédiction des Palmes et de la procession préfigure la gloire qui découlera de
la passion et de la mort du Seigneur. Celui qui sera humilié et rejeté le
courant de cette semaine s'élèvera également à la gloire le septième jour de la
semaine. Par conséquent, nous comprenons que la gloire parfaite vient de
tribulations patiemment endurées.
Le premier
passage évangélique qui ouvre notre célébration est un chant de
"Hosanna" et des louanges. Le triomphe de Jésus est chanté par tous.
Cependant, la première lecture et le deuxième passage de l'Évangile nous
plongent dans la réalité de la souffrance et des épreuves. Le serviteur
souffrant de Dieu, dans la vision prophétique d'Isaïe, est le prototype du
Christ, l'agneau qui souffrira patiemment sans dire un mot et acceptera avec
humilité toutes sortes d'humiliations. Le serviteur de Dieu est l'incarnation
des vertus d'humilité et de patience. Avec Isaïe, on lit que, même quand il
souffrait, il ne s'est pas couvert le visage contre les insultes. Il savait
bien que Dieu ne le laissera jamais tomber ou ne le conduira jamais à la honte.
La souffrance et
la passion, dans la pédagogie de Dieu, ne conduisent pas à la honte et à la
disgrâce. Celui qui accepte de souffrir avec le Seigneur et pour lui peut
toujours être assuré de sa gloire et de sa victoire. L'exemple parfait de ces
paroles est Jésus lui-même. Il a souffert sa passion sans être abandonné par
Dieu, et cela a conduit à sa résurrection dans la gloire.
Le récit
dialogique de la passion du Christ est un message d'humilité, de patience et de
gloire. Et saint Paul, en deuxième lecture, parle de l'humilité du Christ qui
devrait toucher chacun de ses disciples. Le Christ s'est humilié jusqu'à la
souffrance de la croix, et ainsi, Dieu l'a ressuscité de la mort et l'a
glorifié.
Il existe un
dicton populaire et commun selon lequel « l'humilité précède la gloire ». La
gloire qui ne s'apprend pas dans la patience et l'humilité ouvre à l'arrogance
et l'orgueil. Nombreux sont ceux qui souffrent aujourd'hui, mais faute de
patience et d'humilité, leur souffrance ne profite pas à leur glorification.
D'un autre côté, de nombreux chrétiens ont peur de souffrir et rejettent tout
ce qui ressemble à des épreuves et des tribulations. Si Jésus avait rejeté sa
croix et n'avait pas subi sa passion, est-ce que l'un de nous serait sauvé de ses
péchés ?
Nous vivons dans
un monde qui a horreur des difficultés et des tribulations. Vous pouvez
demander tout ce que vous voulez aux gens, mais ne leur demandez jamais de
souffrir, quelle qu'en soit la raison. Beaucoup de gens infligent les pires
tribulations et persécutions aux autres, mais ne sont pas prêts à les subir par
eux-mêmes. La liturgie de ce dimanche est une bonne nouvelle : toutes les
souffrances que nous traversons ne nous damneront pas ou ne nous détruiront
pas. Certaines de nos croix sont le moyen nécessaire et indéniable de notre
glorification. Et d'ailleurs, si nous acceptons la haine des gens avec foi et
patience, Dieu ne nous abandonnera jamais.
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