Manifestation d'Humilité et Leçon de Charité.

31 MAI 2021
La Visitation de la Vierge Marie —
Fête 

LECTUREs: So 3, 14-18; Cant. Isaïe 12, 2, 3, 4abcd, 4e-5, 6; Rm 12, 9-16b; Lc 1, 39-56.

Un proverbe Portugais dit : « Les visites donnent toujours du plaisir ; si ce n’est pas à l'arrivée, c’est au départ. » Et un proverbe Bantou ajoute : « Les pas des visiteurs sont comme une médecine ; ils guérissent les malades. »

Selon le récit de saint Luc, dans l'Évangile de l'enfance de Jésus, la Visitation est la joyeuse rencontre entre la Bienheureuse Vierge Marie qui a reçu la grande nouvelle de l'Annonciation du Seigneur et sa cousine Élisabeth, bientôt devant donner naissance au grand prophète Jean, le précurseur du Seigneur. Dans cette joyeuse rencontre, deux grandes leçons pour nous, disciples du Seigneur : l'humilité et la charité fraternelle.

En priant le Saint Rosaire, au second mystère joyeux, nous associons comme fruit du mystère la Charité Fraternelle. C'est en fait ce qui découle de la fête d'aujourd'hui. Marie, après avoir reçu la glorieuse nouvelle qu'elle devait être la Mère du Seigneur, a également reçu le signe de l'accomplissement de cette promesse, Elisabeth, sa cousine, la femme stérile en est à son sixième mois de grossesse. Un être humain normal pourrait-il contenir ces joies et ne pas courir pour les partager ? C'est exactement ce que Marie a fait. Et ce faisant, non seulement elle fait un acte de charité envers sa cousine, mais elle donne aussi une plus grande leçon d'humilité, et les paroles d'Elisabeth soulignent bien cet acte d'humilité : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

Ce que nous célébrons ici n'est pas seulement quelque chose qui a eu lieu entre les deux femmes, Marie et Elisabeth, mais quelque chose que nous devrions cultiver dans notre relation avec les autres. En tant que chrétiens, mais même en tant que simples êtres humains, ce qui donne un sens à nos vies, ce sont les gestes d'humilité et les mains charitables que nous tendons aux autres dans leurs besoins. Malheureusement, notre monde est devenu impitoyable et très égoïste. Personne aujourd'hui ne tend facilement la main aux autres. Nous prenons le prétexte de la sécurité et de nombreux autres arguments pour ne pas tendre la main aux autres. Et pas seulement cela, mais l'humilité est également devenue une sorte de rêve pour certaines personnes. Nous sommes remplis de tant de fierté et d'estime de soi que nous ne pouvons pas nous abaisser au niveau des plus pauvres et des plus nécessiteux de notre société.

Marie aurait pu dire qu’elle porte le Sauveur du genre humain et donc ne pas aller rendre visite à Elisabeth qui ne porte qu’un simple précurseur et prophète. Mais non, elle a pris le risque de se rendre seule dans les Collines pour partager la joie de sa cousine. Pourrions-nous faire de même et nous humilier au service des autres ?

Une belle image ou leçon qui jaillit de la Visitation de Marie à Élisabeth et qui doit interroger chacun de nous chrétiens est celle du service et du partage des joies et des luttes des autres. Prêchant au sujet de la Visitation, le Pape François a dit : « Aller vers les autres est un autre signe chrétien. Les personnes qui se décrivent comme chrétiennes et qui sont incapables de tendre la main aux autres, d'aller à leur rencontre, ne sont pas totalement chrétiennes. » La vie chrétienne n'est pas une vie d'isolement ou de réclusion sur soi. C'est plutôt une mission vers les autres. Nous sommes chrétiens pour aller à la rencontre des autres, c'est-à-dire sortir de nos zones de confort et toucher et partager la chair et les épreuves des autres. En tant que disciples du Christ, nous imitons sa Mère, Marie, lorsque nous tendons la main aux autres pour une rencontre authentique, permettant au Seigneur de travailler à travers nous en eux.

Lors de sa visite, le grand cadeau que Marie a apporté à Elisabeth était la joie. Chaque fois que nous visitons des personnes dans le besoin, nous leur apportons joie et consolation. Nous les aidons à voir qu'ils ne sont pas seuls, abandonnés et exclus de nos sociétés.

Aujourd'hui, beaucoup de nos frères et sœurs ont besoin de la chaleur de la visite. Beaucoup de gens gisent dans nos hôpitaux ou hospices et maisons de repos, complètement abandonnés et mourant désespérément de cet isolement. A eux, une simple visite apporte la vie et l’espérance en un lendemain meilleur.

Je me souviens, il y a quelques années, d'une visite que nous avons faite avec nos séminaristes dans une maison pour personnes âgées, le Centre Anawim, à Rodriguez. Ce fut l'occasion pour nous de partager avec ce centre et sa population les fruits de nos privations de Carême. Mais au-delà de l'aspect d’‘après le Carême’, ces courtes heures dans ce Centre nous ont permis de voir combien de joie une simple visite peut apporter dans le cœur des autres. Des hommes et des femmes âgés, racontant avec joie leurs belles histoires de vie avec nous, plaisantant, jouant, se tenant la main et souhaitant garder des souvenirs à travers des photos. J'ai alors réalisé la joie de nos jeunes du Cottolengo, lorsque les visiteurs viennent fêter avec eux. À la fin de la journée, je me suis rendu compte que ceux qui profitaient le plus de cette visite n'étaient pas les personnes que nous avons visitées, mais nous-mêmes. J'ai grandi dans la joie et j'ai été enrichi de leur amour. Ainsi, j'en suis venu à la conclusion que celui qui rend visite aux autres revient plus riche qu'il n'est allé. Car, chaque visite est un enrichissement mutuel. Nous donnons de l'amour et nous recevons en retour de l'amour et de la joie. Avec Marie, chantons sans cesse notre ‘Magnificat’ à Dieu.

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