Quand Dieu Est Dans Votre Barque, Pas de Place Pour la Peur.

20 JUIN 2021
12ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B.

LECTUREs: Jb 38, 1.8-11; Ps 106 (107), 21a.22a.24, 25-26a.27b, 28-29, 30-31; 2 Co 5, 14-17; Mc 4, 35-41.

Un proverbe Japonais dit : « Un bateau qui n'est pas amarré dérivera avec le torrent. » Et un proverbe Turc ajoute : « La peur ne vide pas demain de sa tristesse ; elle vide plutôt aujourd'hui de sa puissance. »

La vie chrétienne est une vie d'abandon de soi à la providence du Père céleste. En tant que ses enfants, nous devons confier notre destin à ses soins et vivre en croyant en Lui pour mener notre vie à bon port. Dieu notre Seigneur est un Père qui prend soin de ses enfants dans tous leurs besoins. Ce qu'il leur demande en retour, c'est de ne pas s'inquiéter mais de s'abandonner entre ses mains. Car, quand Dieu est dans la barque de nos vies, il n'y a pas de vents, pas de tempêtes qui pourraient nous apeurer. La foi en lui et en sa providence, c'est tout ce qu'il faut afin de le laisser mener nos vies.

Les lectures d'aujourd'hui, 12e dimanche du temps ordinaire de l'année B, sont une exhortation à faire confiance au Seigneur et à le laisser prendre le commandement de notre barque. Au sage Job qui fait face aux tempêtes de la vie, le Seigneur recommande l'humilité et une confiance ferme en lui. Il rappelle à Job que rien n'est au-delà et au-dessus de sa puissance. À travers une série de questions, concernant la création et les créatures, il l'amène à reconnaître le néant de l’homme et donc la nécessité de s'appuyer sur lui. L'histoire de Job présente l'humanité traversant les vents violents opposés et souffrant la rage des tempêtes. Job, on peut le lire dans les chapitres précédents, a perdu tout ce qu'il a construit toute sa vie et même ses enfants. Et comme si cela ne suffisait pas, ses amis et parents le poussaient aussi à aller au-delà de ses capacités, c'est-à-dire perdre sa confiance en Dieu. Au milieu de tous ces carambolages de vent, viennent ces questions que le Seigneur lui pose dans l’extrait d’aujourd’hui.

Job est le prototype de notre humanité face à la souffrance. Comme lui, poussés à des extrêmes de la vie, nous questionnons et accusons Dieu. Mais alors, nous arrivons à réaliser notre néant et le non-sens de tout ce qui nous entoure devant nos épreuves. De plus, nous arrivons à la prise de conscience que, de par nous-mêmes, nous ne pouvons rien faire. Seul Dieu « a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial » et calmer les vagues qui s'élèvent contre nous. Tout dépend de sa seule volonté. Par conséquent, comme le chante le psalmiste, en tout, nous devrions : « Rendre grâce au Seigneur : car Il est bon ! Éternel est son amour ! »

Saint Paul, en deuxième lecture, exhorte les Corinthiens à cette action de grâce et à cette louange à Dieu. Il leur dit, et nous avec eux, que « l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort... » Pleins de cette assurance, nous ne devons pas seulement nous tenir fermement ancrés dans notre foi en Christ, mais nous devons aussi parvenir à la conviction que dans le Seigneur, « un monde nouveau est déjà né. » Cette nouveauté a pour conséquence de nous éloigner de toutes sortes d'ancienneté. Car, l'ancien s’en est allé.

Les Apôtres, dans l'Évangile, sont amenés à faire l'expérience de cette nouveauté qui chasse toutes sortes de domination ancienne. Jésus calme la rafale violente et les vagues de la mer déchaînée par une simple parole : « Silence, tais-toi ! » Et aux Apôtres, il demande : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

Il y a des moments où l'on sent que sa vie est comme ce petit bateau dans la tempête. On a parfois l'impression d'être ballotté par les vagues, prêt à être renversé à tout moment. Dans ces moments-là, nous ne pouvons pas nous empêcher de demander, où est Jésus ? Pourquoi nous laisse-t-il souffrir ainsi ?

Avec la situation actuelle dans laquelle le monde est englouti, la pandémie de la COVID-19, combien de questions du même genre n'avons-nous pas entendues. Nombreux sont ceux qui ont fini par perdre tout espoir et toute foi. Certains demandent : « Jésus est-il endormi dans le bateau au milieu de la tempête COVID-19 ? » « Pourquoi Dieu a-t-il permis qu'un tel mal tombe sur notre humanité ? » Nous tendons maintenant à la deuxième année que, désespérément, nous cherchons une aube nouvelle. Où donc est Dieu ? Mais alors, souvenons-nous de la question des disciples dans la tempête : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Dieu ne se soucie-t-il pas que le monde soit en train de périr, que des millions de millions de personnes soient affectées et meurent due à la COVID-19 ?

Puis résonne la réponse de Jésus sous forme de contre-interrogatoire : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Le Seigneur se soucie de nous. Il ne dort certainement pas dans la barque de ce monde, et il est définitivement avec nous (Emmanuel, Dieu avec nous et en nous) ! De plus, lorsque le Seigneur est à bord dans l’embarcation de votre vie, vous n'avez pas à vous soucier de la destination ou à être terrifié par les événements et les vents et tempêtes opposés. Il n'y a pas de tempêtes qu'il ne puisse calmer, ni de vents qu'il ne puisse faire taire. Ce qu'il nous demande, c'est la foi, une foi ferme afin de lui laisser prendre le gouvernail. Même s'il peut sembler endormi derrière, il est toujours avec nous.

Malheureusement, beaucoup de gens essaient de vivre comme s'ils étaient maîtres de leur propre vie et de leur destin. Ainsi, viennent les vents opposés pour leur rappeler leur néant. Nous devons apprendre l'abandon enfantin à la Providence de Dieu et avoir la foi. Car si Dieu est dans notre barque, rien ne peut nous faire couler. Bien sûr, il y aura des crises dans nos vies. Il viendra des moments où nous nous retrouverons à pleurer. Mais tout cela prendra fin et le calme divin régnera à nouveau. Ayez foi et ne perdez pas espoir. Dieu est à bord. Il n'est pas un passager endormi.

Pour finir, la barque reste l’une des plus belles analogies quand il s’agit de décrire l’Eglise. Il arrive qu’elle prenne de l’eau de toute part, qu’elle traverse tempêtes et marées hautes, mais l’Eglise reste ferme car elle est entre les mains de son capitaine, le Christ lui-même, et sous le gouvernail de son Vicaire, Pierre et ses successeurs, le Pape et les Evêques. Ayons donc foi en Christ et en son Eglise. Nul ne quitte un bateau pour se jeter en pleine mer sans sauvetage simplement parce que le bateau prend de l’eau.

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