Souveraineté de Dieu et Coopération Humaine.
13 JUIN 2021
Dimanche, 11ème Semaine du Temps Ordinaire — Année B.
LECTUREs: Ez 17, 22-24; Ps 91 (92), 2-3, 13-14, 15-16; 2 Co 5, 6-10; Mc 4, 26-34.
Un proverbe Sicilien
dit : « Dieu a dominion sur vos biens et votre vie. » Et un proverbe Albanais
ajoute : « Si vous ne croyez pas à la coopération, regardez ce qui arrive à un
wagon lorsqu'une roue se détache. »
Nous vivons
entourés de beaucoup de choses humainement difficiles à comprendre. Nombreux
sont les mystères que notre esprit ne peut percer. Devant tout cela, non pas
que nous ne faisons aucun effort pour comprendre, mais nous devons nous
prosterner et reconnaître que toutes les choses qui sont sur terre ont un
maître qui les a conçues et les a fixées telles qu'elles sont. Dieu est le maître
souverain de toutes choses là-haut dans le ciel et ici-bas sur terre.
Que devons-nous
comprendre à travers la souveraineté de Dieu ? Tout porte sur son pouvoir ou son
autorité suprême et indépendante. Dieu a le droit absolu de tout faire selon
son bon plaisir. Lui seul a le pouvoir de commander quoi que ce soit à qui que
ce soit. Néanmoins, il a recours aux êtres humains pour réaliser ses projets.
Nous parlons ici de la souveraineté de Dieu et de la collaboration humaine au
salut.
Le Catéchisme de
l'Église Catholique vient à notre secours lorsqu'il affirme : « Dieu est
le Maître souverain de son dessein. Mais pour sa réalisation, Il se sert aussi
du concours des créatures. Ceci n’est pas un signe de faiblesse, mais de la
grandeur et de la bonté du Dieu Tout-puissant. Car Dieu ne donne pas seulement
à ses créatures d’exister, il leur donne aussi la dignité d’agir elles-mêmes,
d’être causes et principes les unes des autres et de coopérer ainsi à
l’accomplissement de son dessein. » CEC. 306.
Les lectures
d'aujourd'hui nous aident à percevoir la
souveraineté de Dieu dans la création et notre coopération ou collaboration
humaine à l'achèvement de cette création. La création, disent les théologiens
et les scientifiques, est une œuvre continue. Ce n'est pas une affaire ou chose
statique. Dieu a tout fait dans son projet et son plan divins. Il nous
appartient maintenant de faire avancer ce travail jusqu'à son accomplissement.
Dans la première
lecture, à travers le prophète Ezékiel, Dieu est présenté comme celui qui élève
les humbles et rabaisse les superbes. Il fait pousser le petit arbre et dessèche
le vert. Tout est entre ses mains souveraines, et rien ne peut résister à sa
volonté et à sa puissance. Car il dit : « je renverse l’arbre élevé et
relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. »
Notre rôle, saint
Paul dira en deuxième lecture, doit être d'aspirer en tout, à plaire à Dieu.
Paul insiste sur notre appartenance à Dieu et notre néant devant sa glorieuse
majesté. L'Apôtre affirme : « Frères, nous gardons toujours confiance, tout en
sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps
; en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. » Tout notre
être doit aspirer à plaire au Seigneur car il est le maître de tout, et nous
devrions vivre de la foi en Lui.
L'Évangile
renforce le point lorsque le Seigneur Jésus utilise différentes paraboles pour
décrire l'œuvre souveraine de Dieu et son royaume. C'est lui, comme nous
l'avons déjà dit, qui donne la croissance à tous. De la plus petite graine de
moutarde, il fait germer un arbre majestueux.
Comment pourrons-nous
nous rapporter aux paraboles du Seigneur ? Premièrement, la parabole de la
semence en croissance : la semence, nous le savons, est la parole de Dieu.
C'est la semence de son royaume. Une fois que la parole est jetée dans le sol
de la vie humaine, elle prend racine dans le cœur du croyant et elle-même poursuit
son processus jusqu'à ce qu'elle produise des fruits en abondance. Rien d’autre
n’est nécessaire sinon le cœur réceptif du croyant. Toutes les autres étapes du
processus dépendent de Dieu seul.
Avec la deuxième
parabole de la graine de moutarde, nous apprenons que le royaume de Dieu nous
vient d'une manière très insignifiante, la plus petite de toutes les graines,
mais finalement elle devient l'une des plus grandes plantes. Dieu œuvre
mystérieusement en ceux qui l'accueillent généreusement.
La collaboration
humaine au projet de salut de Dieu et à l'avènement de son royaume s'appelle
foi et ouverture à vivre selon sa volonté. Le royaume de Dieu commence en nous
comme une petite semence. Nous sommes donc instamment invités à lui prêter le
terrain et à lui donner un ancrage solide dans nos cœurs. À la fin de notre
existence terrestre, nous verrons les fruits de ce que la vie a été ici sur
terre. Ainsi, Paul peut dire : « chacun sera rétribué selon ce qu’il a fait, soit
en bien soit en mal... »
Vous êtes collaborateur
et architecte de votre propre salut. Considérez votre vie comme un
investissement et vous-même comme un investisseur. Par conséquent, investissez
bien afin de récolter abondamment. Et, gardons cela fermement en nous, même si
Dieu est souverain dans son dessein, il ne s'oppose jamais à la liberté
humaine. Coopérez à votre futur. Vivez votre vie actuelle comme une préparation
du Royaume à venir.
Et terminons
notre méditation avec cette citation de Martin Luther : « Le libre arbitre sans
la grâce de Dieu n'est pas du tout libre arbitre, mais le prisonnier permanent
et esclave au mal, car il ne peut se transformer en bien. » Martin Luther (1483-1546)
dans “De Servo Arbitrio”. La souveraineté de Dieu n’asservit pas l’homme, mais
le libère et le rend responsable de ses actes. Car, la coopération signifie la co-responsabilité.
La graine, certes, pousse et grandit toute seule, mais elle a aussi besoin d’eau
et d’engrais de la part du planteur pour une bonne croissance.
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